Les opposants Moïse Katumbi, Martin Fayulu, Augustin Matata Ponyo et Delly Sesanga ont décidé d’organiser « une série d’actions » communes. La possibilité d’une candidature unique de l’opposition n’a pas été évoquée, et l’absence du prix Nobel Denis Mukwege interroge.
Lubumbashi capitale de l’opposition ? Pendant deux jours, la riche ville minière a vu défiler les principaux opposants au président Félix Tshisekedi, tous candidats à la prochaine élection présidentielle, prévue théoriquement en décembre prochain. Moïse Katumbi, Martin Fayulu, Augustin Matata Ponyo, Delly Sesanga se sont retrouvés en conclave pour se trouver une stratégie commune face à la candidature du président Tshisekedi, qui brigue un second mandat. Cette réunion avait pour premier objectif d’apporter une réponse à l’alliance électorale nouée par le chef de l’Etat avec Vital Kamerhe, Jean-Pierre Bemba et l’ensemble des partis membres de l’Union sacrée (USN). Une charte a été signée entre les différents soutiens de Félix Tshisekedi pour constituer une large coalition présidentielle en vue de remporter le scrutin de décembre. Médiatiquement, la réunion de Lubumbashi constitue un excellent contre-point à l’Union sacrée du candidat-président, et démontre que l’opposition est capable de s’unir et d’organiser un front anti-Tshisekedi solide.
Une mobilisation pour des élections transparentes
Mais politiquement, le bilan du conclave de Lubumbashi est plus faible. Certains, qui voyaient déjà l’ébauche d’une plate-forme électorale commune ou d’une candidature unique de l’opposition, en seront pour leurs frais. « Ce n’est vraiment pas le moment » murmure-t-on dans l’entourage des ténors de l’opposition. La déclaration commune a d’abord permis de charger lourdement le pouvoir et de dénoncer « la dégradation dramatique de la situation sécuritaire, économique, sociale et politique du pays ». Le camp présidentiel est accusé de « violer constamment la Constitution, d’instrumentaliser les institutions exécutive, parlementaire, judiciaire fiscale et policière ». Les quatre opposants se sont accordés sur leurs différentes revendications concernant l’organisation des élections. Ils ont réaffirmé leur volonté de désigner une Commission électorale (CENI) plus consensuelle, de réviser la loi électorale et de recomposer la Cour constitutionnelle. Les risques soulignés par les opposants sont de voir les élections reportées à cause de la guerre à l’Est, ou de les voir bâclées par manque de transparence. Raison pour laquelle, ils demandent notamment la présence d’observateurs nationaux et internationaux pendant tout le processus électoral.
Le traumatisme de Genève
A huit mois de la présidentielle, les quatre opposants se sont également accordés pour organiser « une série d’actions » communes. Le premier test sera « une grande marche », le 13 mai prochain à Kinshasa autour de trois revendications, qui seront vraisemblablement les trois thèmes de campagne des opposants à Félix Tshisekedi : « l’insécurité grandissante », « la vie chère » et « le processus électoral chaotique ». Ce premier ballon d’essai permettra de jauger de la capacité de mobilisation des quatre opposants. Car pour l’instant, il n’est pas question de parler de candidature unique. Le traumatisme de Genève est encore très présent, et aucun des quatre candidats déclarés n’a intérêt à se retirer de la course pour l’instant. Surtout qu’en cas de report des élections, ce nouveau scénario appellera une nouvelle stratégie. Dans l’entourage des quatre ténors, on pense surtout « qu’il est urgent de ne rien faire », dans l’attente de la confirmation de la tenue du scrutin fin décembre.
Mukwege change de stratégie
A Lubumbashi, un absent a été très remarqué au conclave de l’opposition. Il s’agit du prix Nobel de la Paix, Denis Mukwege, un temps annoncé, mais qui a finalement renoncé à se rendre dans la capitale katangaise. Officiellement, le célèbre médecin, que de nombreux Congolais souhaitent voir se présenter à la magistrature suprême, devait accueillir le président de la Fédération suisse dans son hôpital de Panzi. Officieusement, Denis Mukwege ne souhaitais pas se mêler à une réunion « trop politique », alors qu’il n’a pas encore décidé s’il se lançait ou non dans la course à la présidentielle. Aucun de ses représentants n’était officiellement présent à Lubumbashi. Le prix Nobel semble avoir pris conscience qu’il ne fallait pas trop jouer la carte des combinaisons politiques. Un jeu à double tranchant qu’il a pu découvrir à ses dépens alors qu’il avait signé une tribune avec Martin Fayulu et Matata Ponyo Les trois signataires demandaient notamment de stopper les poursuites judiciaires contre l’ancien Premier ministre. Cette prise de position avait ébranlé certains des soutiens du docteur. Denis Mukwege a donc, lui aussi, décidé d’attendre et de se faire discret, avant de prendre sa décision.
La délicate équation des alliances
Le rendez-vous de Lubumbashi constitue la première pierre d’un front d’opposition, bien décidé à faire barrage à Félix Tshisekedi et à voir enfin s’organiser des élections libres et transparentes. Mais dans une présidentielle à un seul tour, la multiplicité des candidatures d’opposants ne ferait que renforcer le score de Félix Tshisekedi. Des alliances à venir sont donc indispensables… et à prévoir. Sur les quatre opposants présents au Katanga, deux seraient en mesure de s’effacer pour se rallier à une autre candidature. Il y a tout d’abord Delly Sesanga, dont la jeunesse et la compétence pourrait intéresser certains candidats. Et puis il y a Augustin Matata Ponyo, dont la candidature constitue davantage une « assurance-vie » contre de possibles ennuis judiciaires, qu’une véritable ambition présidentielle. Quant à Moïse Katumbi et Martin Fayulu, on voit difficilement comment ils pourraient abandonner la course. L’équation d’une candidature commune se trouverait donc dans une possible entente entre les deux hommes. Reste enfin le mystère Mukwege, qui, s’il se présente, rajoute une candidature supplémentaire, et complexifie le scénario. L’espoir des soutiens du prix Nobel, est que la candidature Mukwege crée un choc et devienne « le dénominateur commun naturel » de l’opposition. Mais pour l’instant, le docteur n’est pas encore candidat.
Christophe Rigaud – Afrikarabia
En cas de candidature unique, je vois madidi rendre lassenseur à katumbi
Je suis helas assez defaitiste pour les opposants non que le bilan du pouvoir satisfait la population mais tout le monde aura compris en effet qu’au delà d’un processus électoral déjà bien verrouillé par le pouvoir en place, la difficulté pour les opposants va être la capacité de se faire entendre à travers les différentes actions qu’ils vont entreprendre ; l’état fermé de notre démocratie fait que la sortie des enjeux pour une opposition privée de moyens et de structures pour s’exprimer sera en fait aux abonnés absents du processus électoral.
Mobiliser pour des elections transaparentes et libres ne produira pas grand chose, il faut faire bien plus. De plus l’élection a un tour et le pouvoir aujourd’hui bien rassemblé avec en face plus d’une ambition finiront de corser l’affaire. Comment vont-ils s’y prendre les opposants pour briser le mur dans lequel ils sont emprisonnés ? Une candidature ou un ticket uniques bien identifiés les aideront-ils ?
Je suis d’accord avec Nsumbu, c’est inimaginable que Fatshi puisse perdre.Quant aux opposants, je ne vois pas Fayulu Madidi rendre l’ascenseur, car il avait battu Fatshi et Shadary selon les observateurs.
Moi sincèrement à ce réunion je ne vois pas du tout l’intérêt de la population congolaise car tous assoiffés du pouvoir et veulent à tout prix être président pourtant je ne les ai pas vu faire quelque pour la paix si ce n’est mettre les battons dans le roud et aveuglé la population par des meetings qui n’apportent rien et des discours de dénonciations inutiles. Car s’ils voulaient la paix au congo je pense qu’ils devraient apporté un soutien pour la paix à l’est.