Les gouverneurs des nouvelles provinces seront élus en mars prochain et remplaceront les commissaires spéciaux installés par le gouvernement.
Les commissaires spéciaux à la tête des nouvelles provinces vivent-ils leurs derniers instants ? A en croire la Commission électorale (CENI), l’élection des nouveaux gouverneurs aura lieu le 26 mars et les résultats seront publiés le 12 avril prochain. Le scrutin avait été reporté à deux reprises en août et en octobre 2015 « par manque de moyens financiers ». Visiblement sous pression, la CENI a décidé de débloquer la situation avec un financement fourni en totalité par le gouvernement congolais.
Lâcher du lest
On peut se demander ce qui a accéléré la procédure entre octobre et février ? Et où le gouvernement a trouvé les deux millions de dollars qu’il ne pouvait pas débourser il y a quatre mois ? Sans doute la crise politique qui couve en République démocratique du Congo (RDC) avec le possible report de la présidentielle de 2016 qui fait craindre à l’opposition le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila au-delà des délais constitutionnels. L’opposition avait laissé au gouvernement jusqu’au 10 février pour débloquer la situation. Si l’horizon s’obscurcit pour la présidentielle avec un probable report, les autorités congolaises ont voulu lâcher du lest sur un autre scrutin en souffrance, celui des gouverneurs des nouvelles provinces, pour preuve de sa bonne volonté. Il faut dire qu’entre temps, un autre obstacle a été levé pour l’élection des gouverneurs : l’adoption des règlements intérieurs des nouvelles assemblées après amendements.
Le mandat des députés provinciaux a expiré en 2012
Les candidats ont donc jusqu’au 20 février pour déposer leurs candidatures, un délai des plus raccourcis. L’élection se tiendra le 26 mars pour des résultats publiés le 12 avril. Les nouveaux gouverneurs remplaceront les commissaires spéciaux qui dirigent les nouvelles provinces depuis octobre 2015. Dernier point s’achoppement cependant, la légitimité des nouveaux gouverneurs risque d’être entachée par les électeurs de ce scrutin. Les nouveaux gouverneurs seront en effet élus au scrutin indirect par des députés provinciaux élus en 2007 et dont le mandat a expiré depuis 2012. Dans sa conférence de presse, le rapporteur de la CENI, Jean-Pierre Kalamba a affirmé que les députés provinciaux étaient en poste jusqu’à ce que d’autres soient élus. Tout semble donc en place pour cette élection. Reste à savoir si les délais seront cette fois-ci respectés.
Christophe RIGAUD – Afrikarabia