Le président Joseph Kabila a nommé ce vendredi Bruno Tshibala à la Primature. Mais le choix de l’ancien secrétaire général de l’UDPS ne fait pas l’unanimité. Bruno Tshibala avait été exclu de l’opposition, début mars, pour avoir contesté Félix Tshisekedi et la nouvelle gouvernance du Rassemblement.
Joseph Kabila a le chic pour surprendre. Après les négociations de l’Union africaine, tout le monde attendait Vital Kamerhe à la Primature… et ce fut Samy Badibanga. Après l’accord du 31 décembre, on attendait Félix Tshisekedi pour diriger le nouvel exécutif… et ce fut Bruno Tshibala. Ce vendredi soir, le président a respecté le timing en nommant sous 48 heures le nouveau Premier ministre, comme il l’avait promis devant les deux chambres mercredi. Mais le nom sorti du chapeau n’est pas forcement le plus attendu. Le Rassemblement de l’opposition avait en effet désigné Félix Tshisekedi pour occuper la Primature, conformément à l’accord signé le 31 décembre 2016 entre le pouvoir et l’opposition pour gérer la période de transition jusqu’aux prochaines élections.
5 noms… dont celui de Tshibala
Mais visiblement le fils de l’opposant historique ne convenait pas au chef de l’Etat qui préférait pouvoir choisir son Premier ministre dans une liste de 3 noms. Après la mort du patriarche de l’opposition, Etienne Tshisekedi, une scission se crée au sein du Rassemblement et une aile dissidente est montée par Joseph Olenghankoy et Bruno Tshibala. Ils proposent 5 noms au chef de l’Etat pour la Primature… dont celui de Bruno Tshibala. Un casus belli pour le reste du Rassemblement, resté fidèle à Félix Tshisekedi, qui décide d’exclure Tshibala du Rassemblement et de l’UDPS, le parti phare de la plateforme d’opposition.
La tâche est rude…
A 61 ans, l’ancien porte-parole du Rassemblement débarque à la Primature avec le même déficit de légitimité que son prédécesseur Samy Badibanga, lui aussi débauché au sein de l’opposition par le pouvoir. La tâche sera donc ardue pour Bruno Tshibala qui devra maintenant tenter de mettre en oeuvre l’accord de la Saint-Sylvestre censé régler la crise politique qui couve depuis le maintien au pouvoir de Joseph Kabila après la fin de son deuxième et dernier mandat. L’annulation de la présidentielle de décembre 2016 avait plongé le pays dans une instabilité dangereuse. De violentes manifestations, fortement réprimées par les forces de sécurité, s’étaient soldées par une cinquantaine de morts.
Peu de marge de manoeuvre
Le pouvoir affaibli est désormais contesté dans le centre du pays, au Kasaï, où une milice d’un chef traditionnel tué par l’armée régulière défie l’autorité de Kinshasa. Depuis la fin de l’été 2016, plus de 500 morts ont été recensés et des dizaines de fosses communes ont été découvertes dans la région. La nomination de Bruno Tshibala apporte peu de réponse à la crise politique et sécuritaire qui secoue la RDC depuis plusieurs mois. L’organisation des élections avance à pas de fourmis et l’opposition accuse une nouvelle fois le pouvoir de vouloir repousser volontairement les élections négociées fin 2017 lors des accords de décembre. Bruno Tshibala apparaît comme « un Badibanga-bis », avec peu de marge de manoeuvre et une faible légitimité. Seule la nomination d’un opposant de poids pouvait créer l’électrochoc nécessaire au pays pour sortir du piège tendu par le président congolais : rester au pouvoir le plus longtemps possible. Mais Joseph Kabila a décidé de continuer de diviser l’opposition plutôt que de lui laisser les commandes du pays.
Christophe RIGAUD – Afrikarabia
Dieu seul sait le port de débarquement des congolais !
Qui vivra, témoignera !
L’exclusion de tshibala a été irrégulière car non conforme aux dispositions reglementaires udps dans son art 69 dernier paragraphe disant qu’aucun membre ne peut etre sanctionné sans que la faute lui imputée ne lui soit notifiée et qu’il lui est accordé la possibilité d’apporter sa defense devant le comité ad-hoc
« Bruno Tshibala avait été exclu de l’opposition, début mars ». ??? Cette allégation ne me semble pas juste. On peut être exclu d’un parti politique ou d’une plate forme de l’opposition et rester opposant.
Svp, corrigé cette phrase pour votre crédibilité
C’est parti vers les élections libres la page tournée ,impossible d’y revenir la classe politique doit-il se préparer pour les élections.Joseph Kabila,l’autorité morale de la Majorité Présidentielle se prépare pour les élections.Evitons les discussions inutiles en cherchant les postes ministériels Bruno doit nous amener aux élections.
Combien naïf sont les congolais. Toujours chantres de quelqu’un sans raison ni mémoire du passé. Bruno ou Badibanga n’ont aucune marge de manœuvre pour diriger l’exécutif du pays en cette période aussi trouble que conflictuelle. Quelles que soient les espérances que nous nous faisons sur lui, il n’aura pas les mains libres. Il sera humilié et jeté comme son prédécesseur. Le pouvoir ne cherche pas à résoudre les problèmes mais à réaliser son agenda, celui de rester à sa place pour toujours. Ne croyez pas que dans cette confusion, ta vie et celle de millions des misérables que ce pays crée par malversation et gabegie, va changer. Tu chante pour les autres mais la misère est notre.