L’éclatement de l’opposition après la désignation de Martin Fayulu pour la présidentielle rebat une nouvelle fois les cartes, alors que chaque candidat croit encore en ses chances de gagner les élections.
Rendez-vous historique manqué. L’opposition congolaise a une nouvelle fois montré ses limites en implosant seulement 24 heures après la désignation d’un candidat unique aux élections de décembre. Pourtant, la victoire et l’alternance politique était à portée de main. Dans un scrutin sans fraude, ni triche, le candidat commun de l’opposition pouvait comptait sur plus de 60% des suffrages, selon un sondage du BERCI et du Groupe d’étude sur le Congo (GEC) – voir notre article. Mais patatra, le choix surprise de Martin Fayulu a provoqué la volte-face des deux favoris du scrutin, Félix Tshisekedi (UDPS) et Vital Kamerhe (UNC), bien plus populaires et disposant d’une réserve de voix plus importante que le modeste Martin Fayulu, président d’un micro-parti (Ecidé), avec un seul député à l’Assemblée nationale.
Fayulu, candidat du boycott ?
Censé rassemblé, le mode de désignation du candidat commun n’a fait qu’exacerber les divisions de l’opposition. Les sept leaders n’ayant pas réussi à départager les deux favoris (Félix Tshisekedi ou Vital Kamerhe), c’est la troisième option qui l’a emporté. Un candidat de compromis, qui a fait claqué la porte aux deux recalés de Genève. Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe ont déclaré, dès le lendemain, qu’ils renonçaient à leur signature et maintenaient leur candidature.
Derrière cette guerre d’égo, il a y également le calcul politique des deux exclus des élections de décembre, Jean-Pierre Bemba et Moïse Katumbi, qui ne souhaitent pas que les élections se déroulent sans eux. Alors, la candidature de Martin Fayulu est idéale. Très clair sur son opposition à la machine à voter, dont il souhaite le retrait, Fayulu pourrait décider de boycotter la présidentielle, ouvrant la voie à une nouvelle transition qui pourrait permettre à Bemba et Katumbi de pouvoir participer au scrutin.
Tout est possible
Si le revirement de Tshisekedi et Kamerhe est un mauvais coup pour Fayulu, tout est encore possible pour le candidat commun de l’opposition, toujours soutenu par Katumbi, Bemba, Muzito et Matungulu. Martin Fayulu peut espérer l’emporter dans sa province de l’ex-Bandundu, mais il peut surtout compter sur la capacité de mobilisation du MLC, et notamment en Equateur, le fief de Jean-Pierre Bemba. Il peut aussi compter sur les moyens financiers de l’homme d’affaires Moïse Katumbi et sur son poids politique dans l’ex-Katanga.
Rien n’est joué également pour Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe. A l’UDPS et à l’UNC, on pense à un ticket entre les deux candidats. Pour contrer la candidature Fayulu-Katumbi-Bemba, un accord entre Tshisekedi et Kamerhe pèserait lourd en intention de vote. L’UDPS est très forte dans son fief des Kasaï et à Kinshasa, alors que l’UNC reste très puissante dans les Kivus, à l’Est du pays. L’addition des voix des deux candidats pourrait faire pencher la balance. Mais si le ticket Tshisekedi-président et Kamerhe-Premier ministre était déjà sur la table avant Genève, il paraît peu probable que les deux partis trouvent un accord. Chacun aura intérêt à mesurer son poids politique, d’autant qu’il s’agit de la première élection pour Félix Tshisekedi sur son nom.
Le FCC serein
Du côté du Front commun pour le Congo (FCC), la plateforme présidentielle, on estime assez logiquement que l’éparpillement des voix de l’opposition va mathématiquement profiter à Emmanuel Ramazani Shadary. Même si le dauphin du président Kabila est peu connu des Congolais et ne possède qu’un fief électoral modeste dans le Maniema, il bénéficie de tous les moyens de l’Etat pour battre campagne. L’ensemble de ce qui compte de ministres et de hauts cadres au Congo fait partie de son équipe de campagne. Et les moyens financiers de la majorité présidentielle semblent inépuisables : avion privé, meetings aux quatre coins du pays, affiches, clips de campagne, et surtout une omniprésence dans les médias proches du pouvoir.
Si on dans l’entourage du candidat Ramazani, on ne doute pas un instant de la victoire du dauphin, l’opposition a une petite idée sur ce qui rend si serein le pouvoir : l’utilisation de la machine à voter, appelée aussi « machine à tricher », et un fichier électoral corrompus, truffé d’électeurs fictifs. Deux éléments qui pourraient rendre ces élections immédiatement contestées à l’annonce des résultats.
Christophe RIGAUD – Afrikarabia
Cette analyse est très discutable, et ne laisse pas comprendre que la vraie opposition au fait les congolais ont compris que nullement ce sont les individus que tu cites, mais plutôt le peuple lui même, pour l’instant, même un chien peut battre Shadary, pas forcément Fayulu. laissons
C’est plutôt toi qui ne comprend pas et qui fait une mauvaise analyse. Si tu crois que n’importe quel candidat peut battre le candidat du FCC, ce que tu ne connais pas le Congo. Je t’informe que la plus part de candidat que tu crois populaire ne sont connus que dans les villes, alors le vrai Congo est, lui là où on ne sait même pas l’importance des élections pour un pays, là où les enfants ne connaissent même pas ce qu’une voiture, un bateau ou même un vélo. Et là, on ne connaît pas ton M. Fayulu, F. Tshisekedi ou même Adolphe Muzito. Là ils connaissent JKK et ce qu’il dit ou celui qu’il a choisi a force de loi. Faire vos analyse de bureau ou de ville, avec des sondages fantaisistes de BERCY ou n’importe quelle autre agence, basée sur les réalités occidentales des choses, serait faire fausse route. Rassurez-vous le candidat FCC va l’emporter et ceci sans corrompre. Il va profiter de l’ignorance de la population, car la FCC sera partout au Congo, dans les coins où les autres candidats n’auront pas les moyens d’y arriver et ceci est un élément que les citadins oublient lorsqu’ils font leurs pseudo-analyses. Wait and see
Analyse pertinente même si ce cas de figure, victoire du dauphin m’horipile au plus haut point, force est de constater que le vote dans un pays pauvre avec un taux éléve d’analphabetes et sous-informés profite avant tout au pouvoir en place mieux connu. Les gens vont voter pour le diable qu’ils connaissent que pour l' »ange » qu’ils ignorent.
Et si pour retarder, au profit du maintien du président de la république, on accédait à la requête de la plateforme LAMUKA , quelle sera alors la donne.
Ces derniers mois et en particulier ces dernières années, vous n avez cessé de vous tromper à longueur d article. En partie de manière légitime en raison du caractère instable de la politique congolaise mais surtout pcq vous n allez pas au fond des choses. Quel est le corp électoral de l équateur, le nombre, les provinces acquises au mlc de l équateur, le nombre d élu du mlc à l assemblée en 2011 et en particulier issus de l équateur, le réel poid politique de Bemba dans cette région et quid du cas de katumbi. Il ne pourra faire campagne de l étranger pour fayulu. Alors même que les 4 gouverneurs de l ex province demembrees du katanga et l ensemble des notables, élus du katanga feront campagne pour shadary. La base politique de shadari est le FCC alors qu avec fayulu Bemba et katumbi c est pas grand chose dans la mesure où l un n a plus mit les pieds depuis près de 10 ans dans sa région d origine sauf 2 jours pour enterrer son père et l autre depuis 2 ans sans aucune possibilité de faire cette campagne. Analysons les choses avec plus de précision
Voici une analyse réaliste et basée sur les faits. Bravo