Les opposants à Joseph Kabila ont réussi à braver la répression pour répondre à l’appel de la coordination des catholiques qui réclame le départ du président congolais, dont le mandat a expiré en décembre 2016.
Une dizaine de morts et une centaine d’arrestations. Voilà le triste bilan de la mobilisation des chrétiens congolais qui manifestaient ce dimanche contre le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila. Un impressionnant dispositif sécuritaire avaient verrouillé les différentes paroisses qui participaient à la contestation populaire, soutenue par la l’intégralité des partis d’opposition. Eglises encerclées, fidèles molestés… la journée de manifestation pacifique s’est transformée en bain de sang après l’intervention musclée des forces de sécurité congolaises. La police a dispersé violemment les manifestants, jusque dans les églises, en utilisant des gaz lacrymogènes.
À la cathédrale Notre-Dame du Congo, où l’un des leaders de l’opposition, Félix Tshisekedi, assistait à la messe, les forces de sécurité ont bloqué la centaine de partisans qui tentaient de manifester à l’extérieur. Et le patron du Rassemblement de l’opposition a dû quitter précipitamment la cathédrale. A la paroisse Saint-Michel, c’est le chef de l’UNC, Vital Kamerhe, qui a été visé par des gaz lacrymogènes tirés par la police dans l’église, semant la panique parmi les fidèles.
Répression à huis clos
A Kinshasa, les premières images de la contestation montrent des scènes surréalistes : on y voit manifestants les mains levées, entonnant des chants religieux face à des militaires qui pointent leurs armes. Le premier bilan, encore non officielle fait état d’au moins 10 morts dont 8 à Kinshasa et de plus de 120 arrestations. Les mêmes scènes de répression se sont reproduites au quatre coins du pays : à Lubumbashi, Goma, Bukavu ou Kananga. Comme à chaque mouvement de contestation, les autorités congolaises mettent le pays sous cloche. Les services internet des mobiles et les SMS ont été coupés sur ordre du ministre des Télécommunications. Le signal de la radio onusienne Okapi a été momentanément brouillé et la correspondante de RFI dans la capitale a été brièvement interpellée.
Ce n’est qu’un début…
Contrairement aux récents appels à manifester lancés par l’opposition politique, la mobilisation du 31 décembre des catholiques a été beaucoup plus suivie. Il faut dire que dispositif mis en place par la coordination des catholiques avait multiplié les points de rassemblement, dans plus de 160 paroisses, obligeant ainsi les forces de sécurité à se diluer dans la capitale. Ensuite, la marche pacifique a été programmée après la messe, forçant ainsi la police et l’armée à laisser entrer dans les églises les fidèles pour assister à l’office. C’est le plus souvent après la cérémonie que les violences ont débuté, lorsque les fidèles sont sortis des églises. A la différence des dernières mobilisations ratée de l’opposition, qui se sont le plus souvent transformée en opérations villes, faute de troupes, la marche des chrétiens, même si elle n’a pas pu se tenir, à tout de même réuni, dans et autour des églises, des milliers de Congolais. Ce qui explique d’ailleurs les nombreuses victimes et arrestations.
Mais la mobilisation de la Saint-Sylvestre n’a pas été suffisante pour faire vaciller le pouvoir et persuader le président Kabila de quitter le pouvoir. Il faudra sans doute que la pression populaire soit encore plus forte, et que l’armée cesse de soutenir le camp présidentiel. Pour le moment, c’est loin d’être le cas. Mais cette première mobilisation n’est sans doute qu’un début.
Christophe RIGAUD – Afrikarabia
La manifestation du 31-12-2017 organisée par le CLC n’avait par pour but le départ du Pdt Kabila du pouvoir mais d’exiger du pouvoir le respect intégral des accords de la St Sylvestre. Plusieurs fidèles ont été empêchés d’entrer à l’église à l’instar de la Paroisse Reine des Apôtres du Quartier Righini à Kishasa/Lemba. Et dans d’autres paroisses périphériques, les chrétiens ont pu marcher sur plus de 2 km avant d’être dispersés violemment à environ 100 m de leur point de Ralliement (place Pompage). C’est le cas des paroisses St Tharcisse, St Mukasa et Don Bosco de la Commune de Mont-Ngafula.
quelque soit la connotation que vous pouvez attribuer à cette expression populaire de nos compatriotes , l’important c’est in fine le départ de l’imposteur et tous ses affidés , la libération
de notre pays
Prq ne pas se preparer aux elections qui s’annoncent ?
Refus des elections est letmotive de cette agitation ?
Est il possible d’obtenir le moindre concensus parmis les centaines des partis politiques au Congo.?
Autant des questions
La violente répression de cette marche et la désapprobation unanime qui s’en est suivie confirment à qui en doutait encore quelques constats et commandent des attitudes conséquentes quant à l’intelligence et à la prise en charge de la situation actuelle du pays :
– 1° C’est plus que jamais démontré qu’avec ‘JK’ les Congolais sont en face d’un dictateur sanguinaire qui non seulement n’hésite pas et n’hésitera pas à sacrifier encore et toujours des vies Congolaises sans le moindre scrupule, tout occupé à se maintenir envers et contre tout mais qui aussi cela s’entend, ne veut de ces élections dans la mesure où celles-ci le priveraient du strapontin, il les retardera sine die où les traficotera donc à son profit…
– 2° En même temps l’autre évidence est que le régime de ‘JK’ est vomi par une très large majorité du peuple Congolais et que les jours de la dictature sont tant bien que mal comptés mais en attendant il nous faut agir pour hâter sa déconfiture…
Aucune autre voie ne nous est proposée sinon la résistance farouche jusque dans la rue, y exprimer légitimement sa volonté de changement de gouvernance et de gouvernants pour plus efficace, pour plus bénéfique au peuple… Et résister de toutes les façons possibles pourvu qu’elles réussissent à nous débarrasser du tyran…
Voilà ce que signifie le reproche des « médiocres » que Monsengwo a envoyé à ceux qui dirigent ce pays et à qui il demande de « dégager », le reste n’est que de la mauvaise littérature volontiers inutilement ad hominem chez certains en oubliant les vrais coupables…
Demander l’application réelle de l’Accord de la St Sylvestre, quoi de personnel et de sectaire ? Monsengwo n’a donc pas d’intérêt personnel ou corporatiste à défendre via marche même s’il y remplace une certaine opposition bien absente, il y fait en revanche le choix de l’’excellence’ au service du pays…
Aidons-nous plutôt nous-mêmes en parachevant ce qu’a commencé Monsengwo…