Les autorités congolaises ont diffusé à la presse une vidéo présentée comme l’exécution des deux enquêteurs de l’ONU tués au Kasaï en mars. Une « preuve » pour Kinshasa de la responsabilité des milices Kamuina Nsapu dans ce meurtre alors que l’ONU se dit « horrifiée » par la diffusion de la vidéo.
La vidéo de 6 minutes et 48 secondes, qui nous est parvenue ce mardi par courrier électronique d’un correspondant anonyme, a d’abord été diffusée à la presse de Kinshasa par le gouvernement congolais et la police lundi 24 avril. Sur les images de très mauvaise qualité, nous voyons deux occidentaux, un homme et une femme, qui semblent correspondre à Michael Sharp et Zaida Catalán, les deux experts de l’ONU, dont les corps ont été retrouvés au Kasaï le 28 mars dernier. Les deux étrangers marchent dans la brousse accompagnés de plusieurs hommes portant le bandeau rouge caractéristique des miliciens Kamuina Nsapu.
Des visages non-identifiables
Les miliciens sont armés de machettes, de bâtons et d’un fusil. Visiblement, les hommes en armes guident les deux étrangers vers de possibles fosses communes où seraient enterrées les victimes des violences entre les forces de sécurité congolaises et la milice locale qui sévissent au Kasaï depuis août 2016. Les miliciens font asseoir les deux occidentaux et un premier coup de feu atteint la personne qui pourrait être Michael Sharp. La femme se précipite sur lui, mais elle est aussitôt abattue… trois autres balles seront ensuite tirées sur les deux corps. Les visages des miliciens ne sont pas identifiables et les voix parlent la langue tshiluba, utilisée au Kasaï, mais aussi quelques mots de lingala. Un milicien tranche ensuite la tête de la jeune femme.
« Professionnalisme de la police scientifique »
Difficilement supportable à regarder, cette vidéo constitue une preuve pour Kinshasa des méthodes « terroristes » des miliciens Kamuina Nsapu. « Ce sont bien ces terroristes de Kamwina Nsapu qui ont tué les deux experts de l’ONU, mais aussi les 39 policiers congolais tombés, eux, fin mars dans une embuscade dans le Kasaï » a expliqué Lambert Mende le porte-parole du gouvernement qui appelle à éradiquer « le phénomène Kamuina Nsapu ». Toujours selon les autorités, on doit la saisie de ce document vidéo « au seul professionnalisme de la police scientifique congolaise qui a permis à la justice de déclencher des poursuites judiciaires encore en cours. »
…et des doutes
Les Nations unies ont fortement critiqué la décision des autorités congolaises de présenter la vidéo affirmant que cette projection pourrait gêner l’enquête et traumatisait les familles des victimes. « Nous sommes complètement horrifiés » a déclaré Ravina Shamdasani, la porte-parole du Conseil de droits de l’homme de l’ONU. Mais la diffusion fait également polémique en RDC où plusieurs doutes s’installent sur la véracité de la version présentée par Kinshasa. Le lingala est notamment utilisé dans la vidéo alors que les miliciens Kamuina Naspu ne le mélangent pas avec le tshiluba. Certains notent un langage « militaire » peu compatible avec les pratiques de la milice locale. On s’étonne ensuite de l’intérêt de la milice de tuer deux experts de l’ONU venus justement dénoncer les exactions dont ils sont victimes en enquêtant sur les fosses communes du Kasaï. Et surtout pourquoi filmer la scène qui les accuse ? Est-on sûr qu’il s’agit de miliciens Kamuina Nsapu ? Les milices de Gédéon (qui a rejoint le pouvoir), les Bakata Katanga, portent également des bandeaux rouges. Les questions sont donc nombreuses… mais seule une enquête sérieuse pourra en apporter la réponse et Kinshasa promet des poursuites judiciaires.
Christophe RIGAUD – Afrikarabia
MENSOGES D’ ETAT; 39 ANS PLUS TARD LE FANTOME DU PAVILLON 2 RESSURGIT! MEME PROCEDE MEME METHODE
Le gouvernement de Kinshasa de plus en plus isolé se refugie dans des stratégies extrémistes à l’image de ce qui s’est passé en 1978 sous le règne de Mobutu 39 ans plus tard les mobutistes resurgissent avec les mêmes méthodes.
Vendredi 19 mai 1978 : les parachutistes de la Légion étrangère sont largués sur une cité minière de Kolwezi, Quelques jours auparavant, des colonnes de « rebelles » katangais, contestant le régime du maréchal Mobutu, avaient attaqué la ville. Dans leur progression, les soldats français découvrent partout des cadavres zaïrois et européens imputés aux exactions des rebelles Katangais. L’intervention décidée par le président Giscard d’Estaing et qui, in extremis, avait sauvé une fois de plus le régime Mobutu, fut saluée comme un « acte humanitaire ». Or nombre d’Européens ont été assassinés non par les gendarmes katangais comme annoncé par le gouvernement zaïrois mais par des agents des services de Mobutu. Exemple : dans une villa appelée « P-2 », les paras français trouvèrent trente cadavres d’Européens. Ceux-ci, selon des témoins directs, ont été tués le dimanche 14 mai sur ordre du colonel Bosange. Le président zaïrois aurait lui-même donné l’ordre d’assassiner ces Européens afin d’emporter, auprès des gouvernements français et belge hésitants, la décision d’intervention.
39 ans presque, jour pour jour, les mobutistes Alain Atundu et autres sont ils entrain de rééditer le même exploit machiavélique pour maintenir coute que coute Kabila au pouvoir ?
De chebeya en passant par Armand Tungulu, Aimé Kabila, Franck Ngike le colonel Mamadou Ndala la liste est longue et les exemples sont légions ; que des scénarii rocambolesques pour masquer des crimes d’état. Nous saluons les exploits de la police scientifique congolaise qui n’étant pas capable d’intercepter ni d’authentifier la vidéo des massacres du Kasaï jugé par Lambert mende de montage grossier est parvenu à intercepter celle de soit disant terroriste. Nous espérons qu’avec l’aide du gouvernement cette police mettra autant de technicité afin d’identifier dorénavant l’ADN des violeurs qui sévissent à l’est. Quand à cette affaire de la vidéo plusieurs zones d’ombres : ou se trouvent les corps de nos compatriotes interprètes? Pourquoi sont ils dissociés de cette vidéo et de ses meurtres ? Cela nous rappelle curieusement l’affaire chebeya avec Fidel Bazana dont on cherche toujours le corps. Qui des kamuina nsapu et du gouvernement congolais avait intérêt à éliminer des enquêteurs de l’Onu après la publication de la vidéo de massacres du Kasaï impliquant les fardc ?? Qui était le donneur d’ordre ? Affaire à suivre
De vos chambres respectives, vous doutez de tout ce que l’on vous présente venant du terrain. Dommage pour des Congolais qui adorent s’accuser gratuitement comme s’ils n’étaient pas de cette planète. Si vous avez autres images contraires à celles présentées par le gouvernement, faites-les au lieu de s’engager dans des insultes et contestations stériles. Apprenez à devenir hommes, patriotes et responsables, car, demain vous serez aussi appelés à diriger. Sachez que c’est de votre pays que vous parlez, le seul que vous avez. Prenez pour dit.