Le gouvernement de République démocratique du Congo (RDC) dénonce ce samedi la participation de l’armée rwandaise (RDF) aux côtés des rebelles du M23. Kinshasa affirme que « 3.500 éléments M23 et RDF » ont repris la ville de Kibumba « en passant par la frontière de Ruashi« . Le M23 et le Rwanda démentent ces informations.
Après 3 mois de statu quo, les armes ont de nouveau parlé au Nord-Kivu. Depuis le 15 novembre, les combats ont donc repris entre les rebelles du M23 et l’armée régulière congolaise (FARDC). Le Sommet de la Francophonie en octobre et les élections américaines début novembre avaient calmé les ardeurs guerrières. Mais les infructueuses palabres de Kampala ont eu raison de la patience des belligérants. Qui a déclenché les hostilités ? Impossible de le dire pour le moment tant la situation est confuse autour de Goma. Le M23 accuse l’armée régulière (FARDC) d’avoir attaqué les premiers, alors que Kinshasa affirme le contraire. Seule certitude, depuis environ deux semaines, les positions du M23 avaient été fortement renforcées.
Au centre des combats, la localité de Kibumba. Jeudi 15 novembre au matin, les autorités congolaises affirment qu’un millier de combattants du M23 attaquent la ville. Quelques heures plus tard, l’armée congolaise repousse le M23, causant la morts de 113 rebelles. Toujours selon le gouvernement, le 17 novembre à 4 heures du matin, « 3.500 éléments M23 et RDF » (l’armée régulière rwandaise, ndlr) ont repris la Kibumba « en passant par la frontière de Ruashi« .
Ce samedi, les autorités congolaises ont clairement accusé le Rwanda voisin d’être derrière la victoire militaire de Kibumba. Kinshasa affirme que les défaites successives de l’armée congolaise ne peuvent s’expliquer que par une implication « massive » d’une « armée étrangère« . Ce que dément formellement Kigali et le M23.
Le Premier ministre congolais, Augustin Matata Ponyo, tout juste de retour de Paris, a tenu aujourd’hui une réunion extraordinaire du Conseil des ministres. Le gouvernement a apporté de nouveaux éléments de la présence de l’armée rwandaise dans les combats du Nord-Kivu. Selon Kinshasa, « 3 bataillons » de l’armée rwandaise (RDF) commandés par le général Ruvusha, « 2 unités spéciales » et « 1 unité d’artillerie lourde commandé par le général Gatama Kasumba » auraient participé aux combats dans la bataille de Kibumba.
Le gouvernement congolais révèle ensuite qu’un sergent de l’armée rwandaise, Claude Rugamba, aurait été capturé par les FARDC. KInshasa indique également que « sur la dépouille mortelle du lieutenant-colonel Maombi, un officier des RDF, a été retrouvé un appareil de communication avec un SMS : » ce plan a échoué. Repliez-vous avec vos hommes. On va monter un autre plan« .
Il est bien sûr impossible, pour l’instant, de vérifier ces informations. Le M23 affirme avoir été attaqué par les FARDC et Kigali dément catégoriquement la présence « d’un seule de ses hommes » au Nord-Kivu. La situation est encore très floue sur le terrain où il est très difficile de reconnaître un rebelle du M23 d’un soldat rwandais puisqu’ils portent le même uniforme. L’aveu provient d’un officier congolais.
Selon les dernières informations disponibles, la Monusco, la mission de l’ONU présente sur place, aurait lancé une attaque sur les positions du M23, au moyen d’hélicoptères (Mise à jour samedi 17 novembre à 22h10).
Christophe RIGAUD – Afrikarabia