A treize mois de la présidentielle, le nouveau calendrier électoral n’a toujours pas été publié, alors que le président de la Commission électorale (CENI) vient de démissionner ce week-end.

Apollinaire Malu-Malu a été président de la Commission électorale de 2006 à 2011 et de 2013 à 2015 © Voice of Congo
Encore un mauvais coup pour le processus électoral. Le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), l’Abbé Apollinaire Malu-Malu a présenté ce samedi sa démission, officiellement pour « raisons de santé ». Indisponible depuis février 2015, le patron de la Commission électorale était soigné en Afrique-du-Sud jusqu’en avril dernier, avant de se rendre aux Etats-unis, toujours pour des raisons médicales. Si la démission d’Apollinaire Malu-Malu n’est pas une surprise, l’opposition s’inquiète des conséquences de cette démission sur le calendrier électoral congolais, toujours en souffrance.
Un troisième mandat pour Kabila ?
Neuf scrutins électoraux devaient être organisés d’ici la présidentielle de novembre 2016 en RDC. Mais devant les retards pris sur l’organisation, et le manque de moyens financiers, l’opposition demandait à la CENI de publier un nouveau calendrier « plus réaliste », avec en priorité l’organisation de la présidentielle et des législatives de 2016. Le « glissement » du calendrier électoral est dénoncé depuis plusieurs mois par l’opposition congolaise qui accuse le président Joseph Kabila de vouloir retarder sciemment les élections afin de se maintenir au pouvoir au-delà du délai constitutionnel, le texte fondamental interdisant au chef de l’Etat de briguer un troisième mandat.
Priorité à la présidentielle de 2016
Un nouveau calendrier électoral est donc attendu avec impatience à Kinshasa. Mais plusieurs signes inquiétants font redouter des reports de plusieurs scrutins. Toujours au point mort, l’organisation des élections locales et municipales, prévues dans quelques jours, sera donc reportée, tout comme l’élection des nouveaux gouverneurs. Des élections reportées « sine die » sans plus de précisions de la CENI. De reports en retards, la Commission électorale est pressée de toute part de publier un nouveau chronogramme électoral. Le bon sens voulant d’organiser prioritairement les législatives provinciales, la présidentielle et les législatives nationales avant novembre 2016, date de la fin du mandat de Joseph Kabila. Plusieurs scénarii ont d’ailleurs été évoqués par la CENI, proposant notamment de fixer les législatives provinciales en juillet 2016 e de maintenir la présidentielle et les législatives, comme prévues, en novembre. Une sage solution, mais que la CENI n’a toujours pas publié.
Manque d’argent ?
Un autre obstacle menace également le processus électoral : le manque d’argent. Gouvernement et CENI se sont régulièrement renvoyés la responsabilité de la mauvaise gestion des fonds prévus pour organiser les élections. La CENI a toujours affirmé que les sommes prévues par le gouvernement n’ont jamais été débloquées, alors que le ministre de l’Economie, dans un récente déclaration, indiquait que la CENI recevait bien « des versement substantiels d’argent, de manière régulière ». Une affirmation gouvernementale immédiatement démentie par la CENI le 7 octobre. Selon le rapporteur de la Commission électorale, Jean-Pierre Kalama, les versements du gouvernement ne sont « ni suffisants ni réguliers pour permettre d’organiser des élections crédibles et transparentes ». La CENI en profite d’ailleurs pour demander une « clarification pour rétablir la vérité » sachant que « tous les versements effectués par le gouvernement sont tracés dans le rapport de juin 2015 déposé à l’Assemblée nationale ».
Quel successeur pour Malu-Malu ?
Dans ce climat politique délétère, le G7, nouveau groupe d’opposition composé d’anciens frondeurs de la majorité présidentielle, soupçonne le gouvernement de tout faire pour empêcher la CENI de publier un nouveau calendrier électoral. « La CENI doit dont s’assumer en toute indépendance pour rendre public (ce calendrier) toutes affaires cessantes » précisent les anciens alliés du camp présidentiel. Mais la démission de l’Abbé Malu-Malu risque d’aggraver la crise politique, ou du moins en retarde le règlement. Le président congolais a demandé au président démissionnaire de la CENI de se charger de trouver son successeur. Une tâche difficile dans le climat de tension actuelle. Le candidat doit être issu de la société civile et surtout faire consensus. Une équation délicate dans laquelle pourrait se retrouver Monseigneur Marini Bodho, un homme d’église comme Malu-Malu, mais dont le grand défaut est d’être réputé proche du pouvoir. Pierre Marini Bodho s’est en effet récemment prononcé en faveur d’une révision de la Constitution. Un sujet hautement sensible, qui pourrait permettre au président Kabila de pouvoir se représenter à la magistrature suprême en 2016.
Christophe RIGAUD – Afrikarabia
Qui vivra, verra !
Merci pour cette belle analyse. je crois qu’un bon candidat de l’Eglise catholique à la tête de la CENI inspirerait plus confiance. Comme la cardinal Monsengwo ne peut pas accepter d’assumer cette charge, on peut compter sur certains prêtres très compétents et politiques. Je pense ici à l’abbé Richard Mugaruka ou encore à l’abbé Leonard Santedi.
A mon humble avis, je pense que le gouvernement congolais joue avec le feu, et assumerons les conséquences de toutes sortes de tensions futur car nous peuple ne se laisserons manipuler par le régime en place, ni cette opposition immature, ni le G7, ni la société civile à la solde de Kabila mais vous verez un peuple courageux et prêt à prendre sa destiné en main avant fin 2016.
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Incapable de présenter le calendrier électorale sous la pression de la communauté internationale ,il disparaît sous le prétexte qu’il était malade. Maintenant qu’il n’est même plus malade ,il démissionne pour bloquer le fonctionnement de la CENI et créer un vide politique pour permettre à l’imposteur rwandais tutsi, monsieur Hippolyte Kanambe qui se fait appeler frauduleusement Joseph Kabila de se maintenir comme Chef d’Etat au Congo.La question que nous nous posons :comment un Prêtre de l’Eglise Catholique du Congo et congolais d’origine est corrompu par des génocidaires rwandais tutsi pour réaliser un tel scénario pour permettre que son Pays soit sous occupation rwandaise sachant bien que KANAMBE est le Cheval de Troie de Paul KAGAME ,le Président de RWANDA.MOKIA doit entre soutenu par tous les congolais de l’intérieur et ceux de la DIAPORA pour un soulèvement populaire national pour bouter ces occupants étrangers qui tuent le Congo,c’est une démarche réaliste et objectif pour la survie de la nation .congolaise. L’arrestation de Kanambe est une affaire de tous .Arrêtez Kanambe n’est pas un crime ,c’est faire honneur à 12 millions des congolais qu’il a tués sans compter aux femmes congolaises violées chaque que jour par les armées de son Pays le RWANDA.Après l’arrestation de Kanambe que les congolais vont décider sur l’organisation des élections en Rd Congo en tout cas pas avant .