Les principales formations d’opposition organisent un rassemblement populaire contre la révision constitutionnelle, lundi 4 août à Kinshasa. L’opposition craint que le président Joseph Kabila ne se représente aux élections de 2016.
L’opposition congolaise ne désarme pas et tente une nouvelle fois d’alerter l’opinion sur la révision de la Constitution en cours en République démocratique du Congo (RDC). Après une pétition, « Sauvons la Constitution » et une action en justice contre le président de la Commission électorale, l’Abbé Malu-Malu, trois partis d’opposition veulent accentuer la pression en organisant une manifestation contre le projet de révision constitutionnelle à Kinshasa. A la manoeuvre, on retrouve l’UNC de Vital Kamerhe, l’UDPS d’Etienne Tshisekedi et l’Ecidé de Martin Fayulu. Ces opposants pensent tous que le majorité présidentielle souhaite modifier la Constitution pour pouvoir permettre au président Joseph Kabila de briguer un troisième mandat, ce que lui interdit le texte actuel. Pour cela, les proches de Joseph Kabila peuvent organiser un référendum et modifier le fameux article 220 qui limite à deux les mandats présidentiels, où tenter des manoeuvres plus subtiles pour maintenir le Chef de l’Etat au pouvoir, au-delà de 2016, date de la prochaine élection présidentielle.
« Meeting de sensibilisation »
Pour faire plier la majorité présidentielle, la stratégie de l’opposition est simple : occuper l’espace médiatique et faire de la révision de la Constitution l’unique sujet de politique intérieur. Objectif : faire en sorte que la pression internationale soit plus forte pour empêcher Joseph Kabila de s’accrocher à son fauteuil. Dernière idée en date : mobiliser les Congolais dans la rue sur le sujet. Dans un communiqué signé des trois secrétaires généraux de l’UNC, de l’UDPS et de l’Ecidé, ces opposants ont décidé d’en appeler à la mobilisation populaire. Lundi 4 août 2014, devrait donc être organisé un « meeting de sensibilisation » contre la modification de la Constitution. Un rassemblement qui se tiendra sur la place Saint-Thérèse de Ndjili à Kinshasa, dans l’Est de la capitale congolaise.
La Monusco prévenue
Ce meeting sera-t-il autorisé par les autorités de la capitale congolaise ? Rien n’est moins sûr. Depuis les élections contestées de 2011 et la marche des chrétiens de février 2012, les manifestations ont, soit été interdites, soit été violemment réprimées par les forces de sécurité congolaises. Cet appel à manifester constituera donc un test important, tant pour le régime (qui craint l’embrasement) que pour l’opposition (qui cherche à se compter). Les trois politiques ont avertis le gouverneur de Kinshasa, André Kimbuta, mais aussi le ministre de l’Intérieur et le patron de la Monusco, la Mission des Nations unies au Congo… au cas où.
Christophe RIGAUD – Afrikarabia