Freddy Kita, membre du Conseil des sages de l’opposition, explique que si l’élection présidentielle n’a pas lieu dans les délais, Etienne Tshisekedi pourrait être choisi par l’opposition pour diriger le pays avant d’organiser des élections l’année suivante.
Afrikarabia : Vous avez participé au conclave de l’opposition de Genval en Belgique et vous êtes désormais membre du Conseil des sages et proche d’Etienne Tshisekedi. Vous accusez le président Joseph Kabila de vouloir s’accrocher au pouvoir après son deuxième et dernier mandat qui prend fin le 19 décembre 2016 en retardant le processus électoral. Le Conseil des sages a posé plusieurs conditions à sa participation au dialogue politique voulu par Joseph Kabila pour régler la crise politique, quelles sont-elles ?
Freddy Kita : Le problème de la RDC s’appelle Joseph Kabila. Dans le cadre d’un dialogue sincère, il ne peut pas être juge et partie. Il nous faut un médiateur international. Nous avons donc demandé de constituer un panel composé de l’Union européenne, de l’Union africaine, des Nations unies, de l’Organisation internationale de la Francophonie… mais aussi d’un représentant des Etats-unis. Ce dialogue doit s’inscrire uniquement dans le cadre de la résolution 2277 des Nations unies et non dans le format proposé par Joseph Kabila.
Afrikarabia : Quelles sont les autres préalables que vous posez au dialogue ?
Freddy Kita : Il doit y avoir démilitarisation du lieu dans lequel doit se dérouler le dialogue. La Garde républicaine opère en toute impunité sans aucune poursuite judiciaire. Par exemple, le siège de notre parti, la Démocratie chrétienne (DC) a été saccagé en juin 2012 et jusqu’à aujourd’hui, personne n’a été puni. Nous demandons également la libération des prisonniers politiques. Le président de notre parti, Eugène Diomi Ndongala est toujours en incarcéré depuis 2013. Le pouvoir doit libérer Diomi Ndongala, mais aussi Christopher Ngoyi, Jean-Claude Muyambo, les jeunes activistes de la Lucha et tous les autres… Certains sont détenus dans les cachots extra-judiciaires de l’ANR (les services de renseignements congolais, ndlr). Sans ces libérations, il n’y aura pas de dialogue. Nous exigeons aussi la fin du dédoublement des partis politiques par l’ANR, ce qui créer la confusion pour les Congolais. Nous avons vu une femme se présenter comme la coordinatrice de la Majorité Présidentielle Populaire (MPP), alors qu’il n’y en a jamais eu. Le G7 a également vu certains de ses partis dédoublés par le pouvoir. Il faut que cela cesse. Nous demandons enfin l’accès de l’opposition aux médias publics.
Afrikarabia : Si les élections ne peuvent pas se tenir dans les délais constitutionnels, comment peut se dérouler le dialogue et l’après-dialogue selon le schéma de l’opposition congolaise ?
Freddy Kita : Si les élections ne peuvent pas avoir lieu avant la fin 2016, le mandat du président Kabila expirera au soir du 19 décembre. Il devra donc laisser la place à un président intérimaire que la classe politique congolaise aura désigné. Nous, nous avons choisi Etienne Tshisekedi comme futur président de la transition. Ensuite, dans un délai d’un an, nous organiserons les élections. Selon la Constitution, c’est le président du Sénat qui devrait prendre la tête de l’intérim, mais nous savons tous que Kengo Wa Dondo, comme le reste du Sénat, est hors mandat et illégitime depuis novembre 2011 puisque les élections sénatoriales n’ont pu avoir lieu.
Afrikarabia : Vous pensez que Joseph Kabila acceptera le dialogue tel que vous l’avez présenté au facilitateur Edem Kodjo ?
Freddy Kita : Joseph Kabila n’a plus le choix. Il doit désormais se soumettre aux résolutions des Nations unies. La RDC est membre de l’ONU et on ne s’oppose pas à l’arbitre.
Afrikarabia : Le leader de l’UNC, Vital Kamerhe, ainsi que le MLC de Jean-Pierre Bemba étaient absents du conclave de Genval. Certains observateurs pensent que cette réunion était organisée par des proches de Moïse Katumbi afin de le soutenir dans la course à la présidentielle ?
Freddy Kita : Je laisse ces rumeurs de côté. J’ai assisté personnellement au Comité préparatoire du conclave et je suis aujourd’hui au Conseil des sages. Vital Kamerhe, comme tous les autres leaders, ont été invités en Belgique, personne n’a été privilégié. Le président Tshisekedi a eu l’idée d’inviter toute la classe politique congolaise. Aucun des invités n’a donné un centime pour organiser le conclave. C’est l’UDPS, avec les amis européens qui se sont organisés pour la bonne tenue de ces assises. Quant à l’absence de mon ami Vital Kamerhe, je crois que son secrétaire général, Bertrand Ewanga et son adjoint étaient présents pour représenter l’UNC et leur président à Genval. C’est un faux débat. Qu’on laisse messieurs Kamerhe et Katumbi tranquilles. Ce sont nos frères et nous sommes avec eux dans l’opposition. L’heure du rassemblement a sonné. On ne peut plus jouer solo. Tous les partis politiques de l’opposition étaient présents à Genval, sans exception. Maintenant, il y a deux camps en RDC, celui de Tshisekedi et celui de Kabila. Et celui du président congolais ne fait que s’affaiblir.
Propos recueillis par Christophe RIGAUD – Afrikarabia
libérez les prisonniers politiques de la RDC, maintenant
trop d’amalgames pour de faits de justice dans la tete de congolais. on peut être politicien mais cela ne vous donne pas les droits de violer ou de ne pas payer vos impôts. on peut être journaliste cela ne vous donne pas les droits de diffamer ou d ‘escroquer. on peut être activiste de droits de l’homme . cela ne vous donne pas les droits de faire incendier votre pays.
donc ne confondons pas des choses.cependant, il ya des ces personnes qui sont aussi emprisonnées pour leur liberté de parole (sans injures, sans propos haineux, etc)