La Cour suprême a tranché. Fred Bauma et Yves Makwambala, détenus depuis un an à Kinshasa, resteront en prison. Les deux activistes de la société civile ont entamé une grève de la faim.
« Des indices sérieux de culpabilité ». C’est par ces mots que le juge de la Cour suprême de Kinshasa a justifié le maintien en détention de Fred Bauma (Lucha) et Yves Makwambala (Filimbi), deux militants arrêtés le 15 mars 2015, lors d’une rencontre internationale sur la bonne gouvernance en Afrique. « Une décision certes décevante, mais pas surprenante, connaissant l’instrumentalisation de la Justice dans tous les dossiers nous concernant » ont déclaré les membres de la Lucha. Les avocats des deux prévenus ont annoncé vouloir entamer de nouvelles procédures pour demander leur libération.
Dans le même temps, Fred Bauma et Yves Makwambala ont débuté en début de semaine une grève de la faim pour protester contre leur détention « sans procès ». Après quatre jours, leurs proches s’inquiètent de leur état de santé, « d’autant plus qu’il n’y a quasiment aucune possibilité de suivre leur évolution et de donner l’alarme au cas où la situation nécessiterait une intervention d’urgence » souligne la Lucha.
La Cour suprême s’est également prononcé sur le cas du défenseur des droits de l’homme, Christopher Ngoyi, arrêté pendant les manifestations de janvier 2015 contre la loi électorale. Les juges ont également rejeté sa libération provisoire. Malade depuis plusieurs semaines, son état de santé inquiète ses proches.
Christophe RIGAUD – Afrikarabia