Sept membres de la plateforme d’opposition Front citoyen 2016 ont été interpellés mercredi 27 juillet 2016 à Bunia pendant une marche pacifique.
Alors que l’attention médiatique était retenue par le retour de l’opposant historique Etienne Tshisekedi à Kinshasa, une manifestation pour le dialogue politique a tourné court à Bunia, la capitale provinciale de l’Ituri ce mercredi. Sept membres du Front citoyen 2016 ont été arrêtés lors de cette marche organisée par la municipalité. Sur leurs pancartes, ces jeunes activistes exigeaient le respect de la Constitution. Accusés de « troubles à l’ordre public », les sept militants pro-démocratie sont membres de la Lucha pour quatre d’entre eux (René Iragi, David Ngabu, Eugène Baminday, Luc Malembe), et pour les 3 autres de Filimbi (Godhi Naguy, Joseph Ubegiu et Youyou Byarufu). Ce jeudi matin, ils avaient passé leur première nuit en prison dans les cachots du parquet de Bunia.
« Décrispation ? »
Dès mercredi, l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ) demandait leur libération « sans condition ». Ces arrestations interviennent dans un climat politique tendu en République démocratique du Congo (RDC). L’opposition accuse le président Joseph Kabila de retarder volontairement les élections pour se maintenir au pouvoir au-delà de son mandat. Six militants de la Lucha de Goma condamnés à six mois de prison pour avoir participé à l’organisation d’une journée ville morte en février 2016 ont été graciés et libérés « de force » ce mercredi malgré leur protestation. Ces militants exigeaient en effet la libération de tous les prisonniers politiques. Sur leur compte Twitter, la Lucha se dit surpris des arrestations de Bunia alors que le pouvoir prône le dialogue politique avec l’opposition pour résoudre la crise politique. « Décrispation ? » s’étonne le mouvement citoyen.
Christophe RIGAUD – Afrikarabia
Mise à jour : les autorités ont relâchés tous les militants de la Lucha et de Filimbi vendredi 29 juillet 2016.
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