Le militant panafricain et anti-colonialiste Emery Mwazulu Diyabanza se retrouvera le 30 septembre devant le tribunal correctionnel de Paris pour avoir tenter d’emporter en juin dernier des objets d’art africain au Musée du Quai Branly. Un débat sur la restitution des oeuvres d’art africain qui résonne jusqu’à Kinshasa.

Ses vidéos chocs ont fait le tour des réseaux sociaux. Au Musée du Quai Branly à Paris, à l’Afrika Museum de Berg en Dal aux Pays-Bas ou au Musée des arts africains, océaniens et amérindiens de Marseille, Emery Mwazulu Diyabanza accompagné de membres de son mouvement panafricain Unité, dignité et courage (UDC), ont tenté d’emporter des objets d’art africains. Face caméra, l’activiste affirme vouloir « récupérer ce qui nous appartient (…). On ne demande pas la permission aux voleurs de récupérer ce qui a été volé. Ces biens nous ont été volés sous la colonisation ». A chaque fois, le leader de l’UDC a été interpellé par la police. Pour son coup d’éclat du 12 juin à Paris, Emery Mwazulu Diyabanza risque 10 ans de prison et 150.000 euros d’amende pour « tentative de vol en réunion d’un objet mobile classé ».
Militant radical et opposant congolais
Ce Congolais de la diaspora de 42 ans, vivant en France, et chantre du panafricanisme, n’en est pas à sa première opération coup de poing. En 2015, il envahit, avec ses militants, l’ambassade du Maroc à Paris pour protester contre les mauvais traitements infligés aux migrants africains dans les pays du Maghreb. Il prône également une « croisade contre le Franc CFA » et appelle à « chasser l’armée française pour un Mali libre ». L’activiste se présente également comme un opposant congolais au régime de Joseph Kabila et affirme avoir voulu se présenter à la présidentielle de 2011. Mais sa candidature n’aurait pas été retenu après avoir été arrêté par les autorités et détenu pendant 17 jours au camp Tshatshi.
Seules 27 restitutions sont annoncées
Le débat sur la restitution des oeuvres d’art africain est devenu depuis cet été le nouveau cheval de bataille d’Emery Mwazulu Diyabanza. L’activiste considère que le combat pour la restitution du patrimoine africain rejoint celui de la « libération de l’Afrique » pour amener le continent « à se réconcilier avec son histoire ». Pourtant, depuis le discours d’Emmanuel Macron à Ouagadougou en 2017 et le rapport de Felwine Sarr et Bénédicte Savoy, la France a promis de restituer tous les objets pris de force, ou présumés acquis dans des conditions inéquitables, ou à la demande de leurs pays d’origine. Mais pour le moment, seulement 27 restitutions ont été annoncées sur les 90.000 objets d’arts provenant d’Afrique subsaharienne exposés ou entreposés en France.
« Nous voulons effacer l’humiliation de la colonisation »
Pour Emery Mwazulu Diyabanza, la démarche de la France constitue « une insulte. C’est incroyable que ce soit le prévaricateur et le voleur qui décide du quand et du comment il rendra les oeuvres ! Nous sommes dans la récupération de ce que nous appartient, pas dans la supplication. Nous sommes dans le plein droit de récupérer notre héritage ». Quand au mode de revendication plutôt musclé de sa cause, le leader d’Unité, dignité et courage estime que sa démarche « n’est pas seulement la restitution des œuvres, mais la manière dont elles doivent être restituées. Nous voulons effacer l’humiliation de la colonisation, la barbarie, par des actes de dignité et de courage ».
120.000 objets congolais à Tervuren
En Belgique, la question de la restitution du patrimoine congolais détenu par l’ancien colonisateur n’a pas attendu les coups d’éclat d’Emery Mwazulu Diyabanza pour faire débat. En 2018, alors que la France, l’Allemagne ou le Canada s’engagent sur la manière de réunir « les conditions d’un retour temporaire ou définitif » de ses œuvres, plusieurs associations, universités, et membres de la société civile congolaise, signent une pétition dans la presse belge. « Plus de 90 % des œuvres d’art classique africain sont en dehors de l’Afrique », dénoncent les signataires. Le Musée royal de l’Afrique centrale de Tervuren est considéré comme le dernier grand musée colonial en Europe, avec 120.000 objets provenant du Congo.
Pour un retour « organisé et concerté » à Kinshasa
A Kinshasa, le président Félix Tshisekedi a évoqué la question lors de l’inauguration du nouveau musée national de la République démocratique du Congo (MNRDC) en novembre 2019. Construit par la Corée du Sud pour 20 millions d’euros, ce musée flambant neuf rassemble près de 400 œuvres, exposées dans trois grandes salles. 12.000 objets ont été transférés de l’Institut des musées nationaux dans les réserves du nouveau musée. « Un jour il faudra bien que ce patrimoine revienne en RDC, mais il faut le faire de manière organisée et concertée » a déclaré prudemment le président congolais. La priorité est en effet ailleurs pour Félix Tshisekedi, qui peine toujours à mettre en oeuvre son programme prioritaire d’urgence.
Des oeuvres qui doivent aussi revenir dans les villages
Emery Mwazulu Diyabanza « se félicite » que le président congolais « accepte le principe que toutes les oeuvres d’art doivent revenir au Congo ». Même progressivement. Mais un autre combat attend cet activiste une fois les oeuvres revenues en Afrique. « Ce patrimoine n’appartient pas uniquement aux Etats. Il y a des familles de dynasties royales, des clans, des tribus, des chefferies, qui ont droit à récupérer leurs biens dans les villages. Je considère d’ailleurs cette deuxième démarche comme la plus importante de notre combat. » Emery Mwazulu Diyabanza souhaite d’ailleurs mettre en place des « ambassades culturelles » qui formeront la passerelle entre les musées africains et ces autres lieux ou seront restituées les oeuvres.
Une plainte contre la France et la Belgique
Le 30 septembre prochain Emery Mwazulu Diyabanza sera jugé devant le tribunal correctionnel de Paris avec une possible lourde peine à la clé. Un rendez-vous important pour le militant panafricain qui espère que les juges répondront à la question de savoir « si le Musée du quai Branly, le Musée de Tervuren ou le British Museum sont dans leur droit de détenir ces oeuvres. Nos ancêtres n’ont pas eu le temps et les moyens de défendre ce patrimoine face aux colonisateurs. C’est une question éthique. » De son côté, le militant a déposé plainte au commissariat du 7ème arrondissement contre l’État français pour « vol et recel », ainsi qu’en Belgique contre le roi des Belges et le Musée de Tervuren.
Christophe RIGAUD – Afrikarabia
En 1911 des notables int rssaye de nous vendré des pieces provensnt du Musee des Civilizaciones d’Abidjan, pille pensante les evenrments. Un d’eux militar aujourd-hui pour la restitución….Pensez y
Bonjour à vous Christophe et à tous les lecteurs, parmi eux ceux à qui je recommande votre site.
Les Nazi qui ont subtilisés les oeuvres d’art pendant les guerres mondiales, ont été rappelés à l’ordre. Les oeuvres d’art volés aux particuliers en Occident font objet de poursuite dans le monde.
Je me réjouis que ces oeuvres aient été bien conservés et non dégradés pour la restitution.
Il y avait un mode de conservation chez les anciens dans certaines tribus que j’aimerai vérifier: enfouir l’oeuvre d’art sous la terre après son enfumage? Vrai ou faux? Certaines pièces anciennes ot une odeur particulière.
Quant à la restitution, elle doit se passer passivement. Mr Emery est en colère, c’est normal, vu la longévité de cette histoire qui n’a pas encore d’épilogue. Il faut dire la vérité: c’est grâce à ces pays qui détiennent ces belles oeuvres que ces dernières ont pris une seconde valeur à l’échelle internationale.
Les Présidents africains doivent s’assurer d’une bonne relève de ces oeuvres d’art quant à leur conservation et leur perennité, tout en se souvenant que cela a un prix.
En faisant la part des choses, il doit y avoir un terrain d’entente entre Mr Emery et le Quai Branly puisque les uns ont du mal à s’en séparer et les autres à vouloir les récupérer pour réparer.
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Toutes nos félicitations et notre soutien pour cet engagement et ce combat exemplaires.La réappropriation de l’identité culturelle est la pierre angulaire de la lutte du peuple africain pour son émancipation et sa dignité. Cette quête passe obligatoirement par le Congo ( fondement de la puissance selon Joseph Mukungubila Mutombo)et et berceau de l’humanité( KIMBANGU et prédication de Joseph Mukungubila Mutombo en fin des années 80). Elle va nous conduire inéluctablement vers la véritable indépendance.C’est cette puissance irrévocable qui a permis à nos ancêtres de réaliser des exploits scientifiques inégalés à ce jour et d’influencer toutes les civilisations.C’est cette puissance ancestrale qui conditionne la paix du monde à celle du Congo comme l’a toujours affirmé Joseph Mukungubila Mutombo. Il a rappelé ce mystère à l’occasion de l’invasion du Congo par le Rwanda en 1996, invasion commanditée par l’administration Clinton. Cependant ce sage et salutaire conseil adressé aux leaders du monde n’a pas encore été compris malgré ‘ tourbillon de problèmes, qu’a connu le monde depuis 1996 et malgré le Covid19 dont le pape a donné la bonne interpretation( tempête divine à cause de l’injustice envers les nations faibles: Mukungubila ajouta surtout à cause de l’injustice envers le Congo la nation mère dont le génocide a totalisé plus de 12 millions de morts ).Et C’est à cause de cette agression que ‘l’occident ‘ se dirige sans le savoir vers sa perte. Ce mystère est puissant et incontournable : les Nations unies prennent Cyrus le grand pour modèle de la paix mondiale en concervant une réplique du cylindre de Cyrus.Or Hérodote nous raconte que ce fondateur de l’empire Perse était originaire de ce qu’on appelait à son époque l’Ethiopie ( le Congo en faisait partie).Le centre de la paix mondiale c’est le Congo et non les Nations unies car le Congo est le fondement de la puissance. Le spirituel précéde toujours le physique et la matérialisation de ce mystère ne peut être contesté ( la fin de la deuxieme guerre mondiale a été possible grâce à l’uranium Congolais, il est impossible à la terre de se passer du bassin du Congo pour la régulation climatique globale, à cause de l’explosion démographique dans les décennies à venir il est impossible de se passer des terres arables du Congo pouvant nourrir plus de 3 milliards individus: Conclusion, pas de paix sur terre sans le Congo.
Les principaux concepts bibliques proviennent d’ailleurs de l’Egypte anciennes ( Dibombari Mbock en parle largement).La bible,ce best seller international , a été décodé depuis 1977 par Joseph Mukungubila.Ce décryptage fait des mystères cachés dans ce livre la ‘ propriété intellectuele du Congo’.
L’enjeu c’est de se conformer aux conditions qui vont nous permettre d’accéder à cette puissance nous qui sommes un peuple choisi par le créateur car berceau de l’humanité.
À l’heure ou le modèle occidental a démontré ses limites et ne peut être un modèle pour l’épanouissement des peuples, il appartient aux Africains de s’affirmer à travers les trésors et les mystères enfouis dans leur héritage culturel …
https://youtu.be/FCzHuP4V5JQ