En conférence de presse dans la vile de Goma, tenue par le M23 et l’armée rwandaise, Corneille Nangaa confirme son intention de « marcher sur Kinshasa », et Paul Kagame s’en prend à l’Afrique du Sud, qui soutient la RDC, et se dit prêt à la confrontation.

La scène était inimaginable, il y a encore quelques semaines. Corneille Nangaa, ancien président de la Commission électorale et cacique du régime de Joseph Kabila, condamné à mort par la justice congolaise pour avoir rallié la rébellion du M23, a donné sa première conférence de presse à Goma, désormais sous contrôle des rebelles et de l’armée rwandaise. Personne n’aurait parié sur les chances de réussite de l’aventure hasardeuse du patron de l’AFC, la branche politique du M23. Face à une nuée de journalistes, escortés pour l’occasion, Corneille Nangaa, n’a pas boudé son plaisir. Présenté comme le pion de Kigali, le coordonnateur de l’Alliance Fleuve Congo (AFC) joue sa partition : être le visage congolais d’une rébellion téléguidée par le voisin rwandais. « Nous sommes ici à Goma pour y rester comme Congolais, et protéger la population contre les inciviques » tonne Nangaa en tenue militaire, flanqué à sa droite du président du M23 Bertrand Bisimwa. Son objectif reste inchangé « continuer la marche de libération jusqu’à Kinshasa ». Le patron de l’AFC a également prévenu que les rebelles ne cesseront pas leur progression tant que le président de la RDC, Félix Tshisekedi, ne répondra pas à leurs doléances.
« Il n’a jamais gagné l’élection »
Dans une capitale provinciale, dont tous les sites stratégiques sont maintenant tenus par le M23 et les soldats rwandais, Corneille Nangaa, dans son nouveau rôle de pro-consul de la zone, a annoncé que l’état de siège était levé dans les deux provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu. Les deux axes routiers principaux, au départ de Goma, vers Rutshuru et Sake, seraient « sécurisés ». Ensuite, Corneille Nangaa s’est lancé dans une longue diatribe contre le président congolais, justifiant son combat. « Tshisekedi a détruit l’armée, il a détruit la police, il a détruit l’administration et surtout, il a cannibalisé la justice en l’instrumentalisant. Il a installé la terreur pour faire peur à tout le monde qui a un avis contraire ». Puis, il a lancé sa dernière pique, sans doute préparée de longue date, sur un sujet encore très sensible à Kinshasa. « Il n’a jamais gagné l’élection », parlant de Félix Tshisekedi. « Si j’ai créé le monstre, je pense qu’il m’appartient de défaire le monstre ». Nangaa réveille ainsi le vieux contentieux, jamais soldé, de la victoire de Martin Fayulu à la présidentielle de 2018, et le tour de passe-passe de Joseph Kabila pour faire nommer Félix Tshisekedi, qu’il jugeait plus maléable.
Favorable à un dialogue « encadré par des sages africains »
Bertrand Bisimwa, le président du M23, qui a dû céder le premier rôle à Corneille Nangaa, jugé plus présentable aux Congolais, s’est exprimé sur le sort des Wazalendo, ces miliciens qui ont servi de supplétifs à l’armée congolaise pour combattre le M23. « Les Wazalendo sont des victimes, ils doivent être réhabilités. Un patriote, c’est celui qui aime son pays. Cela ne signifie pas défendre le régime. On a trompé notre jeunesse. Nous allons en faire des vrais patriotes ». Le même sort devrait être réservé aux soldats de l’armée régulière selon le chef du M23. « Ils sont nos frères congolais. Parmi eux, il y a ceux qui ont opté pour la démobilisation, certains seront recyclés et pourront servir la révolution. » Corneille Nangaa s’est enfin positionné sur un possible « dialogue » avec les autorités congolaises, ce que Kinshasa refuse toujours. Nangaa y est favorable, mais il doit être encadré « par des sages africains ainsi que des pères spirituels ». En sous-texte, il faut comprendre que les rebelles discuteront sous une médiation qui leur sera favorable, comme l’East African Community (EAC). Une institution qui n’a pas la cote à Kinshasa.
Kigali abat ses cartes
Depuis la résurgence du M23, Kigali n’a jamais avoué ouvertement avoir des troupes sur le sol congolais. Entre les lignes, le Rwanda justifiait pourtant le combat du M23 contre la haine des Tutsis congolais. Paul Kagame avait d’ailleurs mis dans la balance de la signature de l’accord de paix de Luanda, l’ouverture d’un dialogue direct entre le M23 et la RDC, ce qu’avait refusé Tshisekedi. Après l’entrée du M23 à Goma, le Rwanda n’avance plus masqué et affiche clairement les objectifs de la rébellion qu’il soutient. L’ambassadeur itinérant du Rwanda, Vincent Karega, dévoilait que les rebelles allaient « continuer dans le Sud-Kivu, parce que Goma ne peut pas être une fin en soi ».
Le Rwanda prêt à la confrontation
Paul Kagame, est lui aussi sorti du silence, mais cette fois pour s’en prendre vertement au président sud-africain, dont les soldats participent à la force régionale d’Afrique australe, la SAMIDRC. Pour le président rwandais, cette force « n’était pas une mission de maintien de la paix » mais bien une « force belligérante engagée dans des opérations offensives pour aider le gouvernement de la RDC à lutter contre son propre peuple ». Et de menacer : « Si l’Afrique du Sud préfère la confrontation, le Rwanda traitera la question, dans ce contexte, à tout moment ». Il apparaît désormais clairement, que le M23 et Kigali opèrent conjointement, même si les experts de l’ONU l’avaient déjà documenté dans leur six derniers rapports depuis fin 2021. De même que la menace de faire tomber le régime de Kinshasa est maintenant dans la balance. Le M23 est prêt à étendre son territoire de contrôle, notamment au Sud-Kivu, et le Rwanda est ouvertement prêt à la confrontation.
Christophe Rigaud – Afrikarabia
Merci
Hahahaha!
Ainsi la conférence a été organisée par le M23 et des militaires rwandais!
Commentaire: Le ridicule ne tue pas. Tous ces mensonges [e dialogue sera conduit pas des sages africains.pour accréditer la thèse des experts de l’Onu a la tete duquel il y a une Belge?
En outre, d’après le journaliste, M23 en proposant des sages africains comme mediateurs, il s’agirait des gens qui leurs sont favorable.
Commentaire: Donc, si on a bien compris, chacun camp a ses amis. Dans quel cas êtes vous Monsieur le journaliste?
Et si Bisimwa faisaont référence aux anciens présidents tels que Obasanjo, ancien président du Nigeria, Mbeki, ancien président du l;Afrique du Sud et d’autres.
Ce que la victoire de M23 révèle est que beacoup sont en deuil en commençant par certains journalistes qui verront problement leur « Muyaya chèque » se réduire. Malheur à ceux et celles parmi eux qui n’ont pas encore payé leur mortage en totalité.
Ceux qui sont en deuil sont aussi certains politiciens européens qui se voient larguer dans un continent où leur influence est irrémédiablement réduit. Finie le chantage de l’aide, elle ne vaut rien à ceux et celles qui, la dignite est plus importante.
Les leaders idiots en Afrique tarissent petit a petit.
Quel blabla grotesque
Uuuuh! Cest mechant
mais pourquoi se bagare a une chose que nous n avons pas cree et que nous ne reussirons pas