L’opposant congolais dénonce la répression systématique des manifestations et demande à la Cour pénale internationale (CPI) d’intervenir. Martin Fayulu estime enfin que seule une transition sans Joseph Kabila et un nouvel audit du fichier électoral permettront au Congo de sortir de la crise.
Afrikarabia : Après un deuxième report des élections, vous plaidez pour une transition sans Joseph Kabila à partir du 1er janvier 2018. Pour quelles raisons ?
Martin Fayulu : La Constitution congolaise a cessé d’être opérante depuis la fin du dernier mandat du président Kabila, le 19 décembre 2016. Ensuite, c’est l’accord de la Saint-Sylvestre qui est venu suppléer la Constitution. Dans cet accord, il est bien stipulé que le second et dernier mandat de Joseph Kabila a pris fin le 19 décembre 2016 et qu’il ne pourra briguer d’autre mandat présidentiel. Tout est donc très clair. Passé ce délai, il n’y a plus aucun instrument juridique qui soutient légalement les institutions de la République. Comment combler ce vide juridique ? Nous disons qu’à partir du 1er janvier 2018, nous ne reconnaitrons ni monsieur Kabila, ni l’Assemblée nationale, ni le Sénat, ni aucune autre institution de la République. Le peuple, qui est souverain selon l’article 5 de la Constitution, et qui , selon l’article 64, peut se réapproprier sa souveraineté, doit mettre en place une transition sans Joseph Kabila. Au Burkina Faso, le peuple a réussi à imposer une transition sans Blaise Compaoré. Et je ne vois pas comment la communauté internationale pourra continuer de discuter avec un pouvoir qui n’a plus aucune base légale après le 31 décembre 2017.
Afrikarabia : Si je comprends bien, pour imposer une transition sans Joseph Kabila, il n’y a que la rue ?
Martin Fayulu : Bien sûr. L’article 64, c’est la rue. Pour faire échec à celui « qui veut exercer le pouvoir en violation de la Constitution », il faut s’opposer à ce régime et nous n’avons que la rue pour se faire entendre.
Afrikarabia : L’opposition peine pourtant à mobiliser lors des différents appels à manifester ?
Martin Fayulu : Toutes les manifestations sont interdites et elles sont systématiquement réprimés. Lors de la dernière manifestation du 30 novembre, j’ai moi-même été arrêté et tabassé par la police. Je lance donc un appel à la procureure de la Cour pénale internationale (CPI), madame Bensouda, pour qu’il dise stop à la répression en RDC. L’année dernière, à l’approche de la fin du mandat de Joseph Kabila, elle avait déjà mis tout le monde en garde, notamment l’opposition, contre les risques de dérapages. Aujourd’hui, nous lui demandons de mettre Joseph Kabila en garde, qui trouble l’ordre public en faisant sortir ses policiers, ses militaires, pour molester et tuer des manifestants. Il faut rappeler qu’à chaque manifestation, nous écrivons, comme cela doit être fait, aux autorités urbaines, pour les informer que nous allons marcher pacifiquement. Et à chaque fois, nous sommes interpellés, tabassés… ce n’est pas normal ! Je n’ai pas encore entendu la CPI au sujet de la répression des manifestations. C’est anormal. Surtout qu’il y a également des violences extrêmement graves qui se produisent dans les Kasaï et dans la région de Beni au Nord-Kivu. Où est la CPI ? Cette cour doit signifier à Joseph Kabila que l’on ne peut plus tolérer ces exactions, et que si cela continue, il aura des problèmes avec la justice internationale.
Afrikarabia : La Commission électorale (CENI) a tout de même annoncé que des élections se tiendront en décembre 2018.
Martin Fayulu : Si elle ont lieu, ce qui n’est pas certain, de quelles élections parlons-nous ? D’élections libres, crédibles, transparentes ou de n’importe quelles élections ? Corneille Nangaa, le président de la Commission électorale, qui a toujours menti, vient avec un fichier électoral qui n’est absolument pas crédible. Si vous prenez la province de Sankuru, qui a aujourd’hui 2.110.000 habitants, Corneille Nangaa nous dit qu’il a enregistré dans cette province, 2.047.768 électeurs. C’est à dire 94% de la population ! Est-ce que quelqu’un de sérieux peut accepter ces chiffres ? Quand vous regardez le fichier de la CENI aujourd’hui, qui est encore en construction, sur 26 provinces, 15 ont enrôlé plus de 50% de la population. Tous les experts électoraux vous disent que c’est impossible. Lorsque vous questionnez Corneille Nangaa sur le sujet, il explique que le fichier sera nettoyé, notamment en retirant les doublons. Quel pourcentage de doublons ? 10%, 20%, 30%… ? Et personne ne dit rien ? On est clairement en train de s’amuser avec le Congo… et il est temps d’arrêter. Nous ne voulons pas d’une démocratie au rabais.
Afrikarabia : Comment résoudre cette crise démocratique ?
Martin Fayulu : Avec une transition sans Joseph Kabila. Le pyromane, et principal responsable de cette crise, ne peut pas devenir pompier. Cette transition sera détachée de toute passion pour : auditer le fichier électoral de Corneille Nangaa, organiser les élections, prendre toutes les mesures de décrispation politique et enfin, alléger la misère du peuple. C’est la seule solution.
Propos recueillis par Christophe RIGAUD – Afrikarabia
CES POLITI-CHIENS CONGOLAIS , NON SEULEMENT ILS NE CESSENT DE BRILLER PAR LEUR MÉDIOCRITÉ MASI ILS POUSSENT LEUR IRRESPONSABILITÉ JUSQUE A L ‘ABSURDE EN PRÉTENDANT QUE SEULE LA RUE / POPULATIONS LES PAUVRES DE KINSHASA/ POURRA SE DÉBARRASSER DE KABILA .ET CE APRES AVOIR COLLABORE AVEC CE DERNIER LONGTEMPS.CETTE FAMEUSE OPPOSITION N’EST PAS DU TOUT CRÉDIBLE ET INCAPABLE SUR TOUTE LA LIGNE. LEUR SEULE MOTIVATION EST DE REMPLACER KABILA ET MANGER LE MORCEAU GÂTEAU QUI RESTE. .DONC IL FAUT TOUT FAIRE POUR ALLER AUX ELECTIONS.PAS ENOYER DES GOSSES SE FAIRE MASSACRER DANS LA RUE INUTILEMENT.
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