Réuni à Paris, le Rassemblement de l’opposition appelle les Congolais de la diaspora à manifester lundi 19 septembre devant l’ambassade de RDC en France, alors qu’une grande marche est également prévue à Kinshasa pour exiger la tenue des élections et le départ de Joseph Kabila à la fin de son mandat.
« Au revoir monsieur Kabila ! » lance Freddy Kita, membre du comité des sages du Rassemblement de l’opposition, la plateforme pilotée par Etienne Tshisekedi. Tel est le message que veut faire passer l’opposition congolaise à la diaspora à Paris. Face à une centaine de sympathisants réunis en région parisienne, Freddy Kita a renouvelé son opposition au dialogue national en cours à Kinshasa, censé débloquer l’impasse électorale dans laquelle se trouve le pays. « Nous sommes légalistes. Le mandat de Joseph Kabila prendra fin le 19 décembre, explique le secrétaire général de la Démocratie chrétienne. En 2006 et en 2011, nous n’avons pas eu besoin de dialogue pour aller aux élections ».
« Nous dénonçons le glissement depuis 2012 »
L’opposant accuse le pouvoir d’avoir retardé volontairement le processus électoral pour permettre au président Joseph Kabila de rester dans son fauteuil au-delà de la fin de son mandat. « Depuis 2012 nous dénonçons le glissement de calendrier par le gouvernement, dénonce Freddy Kita. Depuis cette date, le gouvernement devait débloquer chaque année 250 millions de dollars pour organiser les élections. Si on fait le calcul, nous devrions avoir 1 milliard de dollar. Mais rien n’a été fait. »
Une transition « sans Kabila »
Plutôt que de maintenir Joseph Kabila au pouvoir après le 19 décembre, date officielle de la fin de son mandat, le Rassemblement propose « comme au Burkina-Faso ou en Centrafrique, de mettre en place un gouvernement de transition, sans le président sortant, afin d’organiser les élections à venir ». Mais pour le Rassemblement, comme pour l’UDPS-France ou le G7, tous présents à la réunion parisienne, « Kabila ne partira pas ». Le dialogue national qui s’est achevé ce week-end à Kinshasa, et que boycottent le Rassemblement d’Etienne Tshisekedi et le G7 de Moïse Katumbi, a pourtant validé le report de la présidentielle d’au moins 16 mois afin de réviser intégralement le fichier électoral vicié de 2011.
« Le peuple doit se prendre en charge »
Le dialogue n’est pas du goût des membres du Rassemblement, qu’il qualifie de « monologue ». Selon ces opposants, il s’agit d’un artifice créé dans le seul but de légitimer le maintien Joseph Kabila au pouvoir, alors que la Constitution lui interdit de se représenter pour un nouveau mandat. « L’heure est grave, le peuple doit se prendre en charge » tonne un membre du Rassemblement à la tribune. Le mouvement a d’ailleurs appelé à manifester dans tout le pays, le lundi 19 septembre pour exiger la convocation des électeurs aux urnes, et le départ de Joseph Kabila le 20 décembre. Alors qu’une grande marche est organisée à Kinshasa, à Paris, le Rassemblement appelle également les Congolais de la diaspora à se mobiliser en manifestant devant l’ambassade de RDC en France, ce lundi à 14h30.
Christophe RIGAUD – Afrikarabia