Le président de la République démocratique du Congo (RDC) a reçu ce vendredi les lettres de créances de 4 ambassadeurs nouvellement accrédités par Kinshasa. L’Union européenne sera désormais représentée par Jean-Michel Dumond. Le délicat financement des prochaines élections locales sera sans doute au coeur des prochains dossiers traités par l’Union européenne.
Ce vendredi, au Palais de la Nation de Kinshasa, Joseph Kabila a reçu, comme de coutume, les lettres de créances de 4 ambassadeurs représentants l’Iran, la Côte d’Ivoire, la Zambie et l’Union européenne (UE).
Jean-Michel Dumond sera le nouvel ambassadeur de l’UE en RDC. A 59 ans, ce diplômé de l’Institut d’études politiques détient une maîtrise en droit public. Il était auparavant ambassadeur au Nigéria.
Après des élections présidentielle et législatives très contestées et la réélection « embarrassante » de Joseph Kabila, les missions internationales présentes pendant le scrutin (dont celle de l’UE) ont toutes dénoncé les nombreuses irrégularités de ces élections aussi que les soupçons de fraudes massives. Une situation délicate pour la communauté internationale qui hésite entre la condamnation du processus électoral et la reconnaissance forcée de la réélection du président Kabila. Depuis, quelques semaines la communauté internationale s’oriente vers un statu quo, doublé d’une normalisation avec Kinshasa, en espérant que les prochains scrutins soient réalisés dans de meilleures conditions.
Dossier le plus épineux à venir : le financement de la suite du processus électoral par l’Union européenne(provinciales et sénatoriales). Une polémique, vite éteinte par Kinshasa, avait été lancée par le Ministre de la Communication congolais, Lambert Mende, sur l’incertitude de la tenue des élections provinciales. Kinshasa affirmait que « faute de moyens », la RDC ne pourrait pas organiser le scrutin « sans l’aide (rapide) de ses partenaires ». La RDC se targuait également d’avoir financé quasiment « seule » les élections chaotiques de novembre… ce qui provoqua le tollé des différentes organisations internationales partenaires du processus électoral. L’Union européenne a précisé qu’elle avait déjà financé le processus de novembre à hauteur de 35 millions d’euros. La question est donc de savoir si l’Union va remettre la main à la poche pour les nouvelles élections à venir, alors que les dernières ont été, selon la majorité des observateurs, un « fiasco » en matière d’organisation, avec un manque total de crédibilité des résultats. Pour l’heure, aucune date n’a été avancée par Kinshasa pour l’organisation des prochaines élections provinciales, prévues en mars et des sénatoriales, prévues en juillet 2012… l’incertitude plane.
Christophe RIGAUD