L’Ituri se retrouve plongée depuis deux semaines dans un violent conflit interethnique entre Hema et Lendu. Un bilan très provisoire fait état d’au moins 240 morts, et a provoqué le déplacement de plus de 300.000 personnes.
L’histoire semble se répéter à l’infini en Ituri, une province du Nord de la République démocratique du Congo (RDC), riche en or et en pétrole, à la frontière de l’Ouganda et du Sud-Soudan. Au cours de la dernière semaine, au moins 240 personnes ont été tués dans la zone de Djugu et Mahagi, selon la société civile, mais les responsables locaux affirment que le bilan pourrait s’alourdir dans les prochains jours. Les habitants de la région, ont pour la plupart du temps découvert les corps dans la brousse après l’attaque d’hommes armés. D’autres corps ont été trouvés dans la zone de Dendro, et plusieurs dizaines de personnes sont encore portées disparus. Dans la région de Djugu, des villages ont été incendiés, d’autres purement rasé par des assaillants non identifiés.
Vengeances et représailles
La province de l’Ituri revit un ultime soubresaut des violences interethniques entre Hema et Lendu, deux communautés qui s’étaient déjà violemment affrontées entre 1999 et 2003, faisant des dizaines de milliers de morts. Début 2018 encore, le conflit entre Hema éleveurs et Lendu agriculteurs avait ressurgit, créant une nouvelle fois une triste analogie avec le génocide rwandais entre Tutsi et Hutu. Aujourd’hui encore, il est difficile de savoir qu’elle est le réel déclencheur des violences, et surtout qui se cache derrière les tueurs. Des rumeurs font état de commerçants lendu assassinés dans le territoire de Djugu. S’en serait suivi un cycle de vengeances et de représailles difficile à juguler par des forces de sécurité congolaises absentes et peu efficaces.
Déjà 300.000 déplacés
L’armée congolaise affirme pourtant avoir identifié un groupe armé dirigé par un certain Ngudjolo. Une information à prendre avec précaution tant l’armée congolaise parait dépassée par les événements dans la région. Selon l’ONU, « les deux communautés Hema et Lendu forment des groupes d’autodéfense et sont impliquées dans des règlements de compte ». Les casques bleus de la Monusco ont promis de prêter main forte à l’armée régulière, mais pour l’instant les violences ont provoqué le déplacement de plus de 300.000 Congolais depuis début juin, selon le HCR, qui reconnait ne pas accès à la plupart des zones touchées.
Christophe Rigaud – Afrikarabia
Moi je pense que ces sont des faux Hema et lendu fabriqué par par ceux qui veulent balcaniser la RDC. Du coup les Hema et lendu sont pris au piège des ses affrontements causant la mort et le déplacement de milliers des gens. Comme ça le territoire de béni sera de plus en plus dépeuplé au profit du Rwanda et de l’Ouganda qui pourront insérer des faux citoyen congolais.
QUE SE PASSE-T-IL ENCORE EN ITURI ?
Hélas, notre pays ne subit pas seulement les affres de la forfaiture de Lwamba à la CC, l’insécurité est endémique à l’Est autour de Beni et aujourd’hui en flambée en Ituri où l’on compte près de 200 morts en quelques jours sans oublier Ebola qui continue de sévir au Nord Kivu. Le PR voyage, sans doute pour de bonnes raisons utiles au pays mais il ne semble pas faire une priorité des priorités toutes ces tragédies en Ituri, à Beni et dans tout notre Est. Il vient de nous déclarer qu’il était « scandalisé par les massacres perpétrés à Djugu et promet d’y rétablir la paix ». Depuis quand a-t-il pris la mesure du risque qui subsiste depuis longtemps et surtout que compte-t-il faire pour y rétablir maintenant qu’il est enfin scandalisé ?
C’est quoi le conflit d’Ituri ?
C4est une vieille « guerre intercommunautaire » qui oppose les Lendu aux Hema sur fond des différends fonciers et très lié à des intérêts criminels et géopolitiques en cours dans les Grands Lacs. Néanmoins pendant longtemps la cohabitation a été possible jusqu’à ce que le conflit soit ravivé à l’occasion de la deuxième guerre du Congo, en 1999, lorsque les troupes ougandaises se sont servi de ce contentieux pour former des milices armées ethniques pour mieux contrôler la population mais aussi pour l’extraction et le commerce (illégal) d’or. Les cartels criminels impliqués dans ce trafic sont encore sur place et continuent à s’appuyer sur les milices rurales et autres groupes d’autodéfense et depuis 20 ans Hema et Lendu s’entretuent à intervalles réguliers. L’ethnicité est instrumentalisée pour des fins économiques, politiques locaux, nationaux et internationaux avec des flambées prenant les populations en otages, en étau entre des commanditaires locaux et étrangers .
Les Hemas Thomas Lubanga et Bosco Ntaganda, et les Lendus Mathieu Ngudjolo Chui et Germain Katanga sont les seigneurs de guerre les plus connus, les derniers issus de la FPRI avaient été accusés d’être responsables du massacre de Bogoro principalement peuplé des Hema où plus de 200 civils avaient été tués et de nombreux autres victimes de graves exactions. Ils ont été inculpés à la CPI. A noter que l’ONU y a aussi été accusée de crimes, avec notamment des réseaux de prostitution avec des mineures. Sans oublier l’absence de réelle autorité dans la région et même la complicité des autorités civiles et militaires locales et centrales, des groupes armés y règnent en maîtres pour le contrôle des ressources naturelles de la région.
La guerre de l’Ituri est cet exemple-type de la manipulation des ethnies à des fins politico-économiques.
Aujourd’hui l’inventaire macabre ne fait que que s’étoffer. Généralement ce sont tantôt les Hema tantôt les Lendu qui sont les plus touchés mais apparemment les uns et les autres trouvent des raisons de s’en vouloir entre eux.
Pourquoi, pour quelles raisons la cohabitation jadis en cours n’est-elle plus possible aujourd’hui ?
– Comme nous l’avons souligné au delà des problèmes conjoncturels notamment fonciers qui peuvent être aisément régulés, ceux-ci sont instrumentalisés par des leaders locaux pour leur profit immédiat. Le clergé catholique local a eu plus d’une fois à mettre au jour cette manipulation des populations.
– Il y’a ensuite des commanditaires dans la région qui depuis deux décennies trouvent leur intérêt à transformer le moindre antagonisme en une montagne – sachez que les Hema sont essentiellement des éleveurs assimilés aux Tutsi et des Lendu agriculteurs comme les Hutu.
– Enfin il y’aurait des dessous plus lourds : l’Ituri posséderait dans son sol, son sous-sol et ses eaux un trésor encore non révélé, certains disent qu’il s’y trouverait même une réserve en pétrole plus sinon aussi importante que celle du Golfe.
Pour s’approprier ce trésor, les puissants malins montent exprès toutes les tragédies que subissent les populations, une ruée opportuniste vers l’or via ces moyens détournés.
Au Virunga proche, le Rwanda de Kagame a privatisé à son compte la flore et la faune, des gorilles y sont devenues une marchandise pour y organiser un tourisme très lucratif. Le Congo, lui, n’y gagne rien.
La question ici : notre nouveau PR a-t-il bien compris tous ces dessous, au-delà de sa campagne légitime pour installer son magistère, a-t-il compris que les motivations des voisins sont beaucoup plus complexes et plus prédatrices à l’Est et que pour que le Congo s’en sorte, il lui faut une parole et une action autrement plus lucide et plus maligne ?
En est-il vraiment capable ? Osons l’espérer…
La Monusco est à côté, ne peut-elle pas enfin contribuer à dissuader commanditaires et exécutants, peut-elle ne fût-ce qu’imposer l’accès du coin aux militaires Congolais pour ainsi démanteler ce réseau mafieux ?
Je me demande dans quel but L’ONU qui est sensé être fiable a donné une information mensongère en disant que les Hema et les Lendu forment des groupes d’autodéfense ! Pour l’instant la milice de soit disant NGUDJOLO est essentiellement Lendu et les attaques proviennent de Villages Lendu contre les Villages Hema. Regardez le documentaire de la TV5 sur le site de déplacés de Bunia, Les 300 000 là sont tous Hema mais l’armée, La MONUSCO continue à mentir en donnant des fausses informations !
Heureusement que le président Félix Tshisekedi est arrivé puiser l’information à la source la semaine dernière à Bunia et À Djugu et a parlé de Génocide contre les Hema !
il est inacceptable que l’on parle d’une guerre entre hema et lendus dans la situation actuelle de Djugu car guerre entre ces deux ethnies suppose existence de deux forces opposées en place appartenant aux deux communauté. Pourtant, les hema n’ont pas une force qui s’affronte à celle des lendus mais la seule force bien connue sous le vocables » assaillants Lendus de Ngudjolo, appartenant à la secte magico-militaro-religieuse de Codeco » qui massacre des civils hema. Ceux qui entretiennent ce flou sur la situation de l’ituri sont complice.
Il est en même temps inacceptable et trop partisan de prendre les Hema que comme pauvres victimes qui n’auraient commis aucun préjudice envers leurs voisins et le passé dit le contraire.
Une telle attitude braque davantage les uns contre les autres et donne peu de chances à la paix qu’on veut rétablir dans le coin.