Le dialogue inclusif mené par l’Eglise catholique a échoué ce samedi 48 heures avant la fin du mandat de Joseph Kabila. L’opposition appelle « à la mobilisation » pour exiger le départ du président congolais.
A deux jours de la fin du mandat du président Joseph Kabila, la médiation de la dernière chance de l’Eglise catholique, entre majorité et opposition, s’est soldée par un échec. Aucun accord n’a été trouvé pour régler la crise politique et la manière dont va être gérer la transition jusqu’à l’organisation des élections. Une période à haut risque s’ouvre alors en RDC, alors que l’opposition menace de descendre dans la rue à partir du 19 décembre pour signifier à Joseph Kabila qu’il doit quitter le pouvoir comme le lui demande la Constitution. Car si le mandat du président congolais s’achève lundi 19 décembre, Joseph Kabila devrait rester en poste comme le stipule l’accord politique signé avec une frange de l’opposition en octobre dernier, offrant une prolongation de mandat de 16 mois, jusqu’à la tenue de l’élection présidentielle fixée fin avril 2018.
Au risque du chaos
Pour le Rassemblement de l’opposition d’Etienne Tshisekedi et Moïse Katumbi qui a boycotté le dialogue de l’automne et rejeté l’accord politique, le président Kabila a volontairement retardé l’organisation des élections pour s’accrocher à son fauteuil. Dans un second round de négociations, ouvert sous l’égide de l’Eglise catholique (Cenco), les évêques congolais ont réussi à mettre autour de la mettre table majorité présidentielle et Rassemblement, poussée par une communauté internationale inquiète de voir plonger la RDC dans le chaos et la violence. Les manifestations anit-Kabila de janvier 2015 et septembre 2016 ont été violemment réprimées, faisant au bas mot une centaine de morts.
Mais l’ultime dialogue a rapidement tourné court. Sur la table des négociations, les blocages ont été multiples. Si le Rassemblement pouvait lâcher du lest sur le maintien au pouvoir de Joseph Kabila jusqu’aux prochaines élections, l’opposition exigeait que la présidentielle se tiennent impérativement en 2017 et non mi-2018 comme le prévoit l’accord d’octobre. Sur ce point, aucun accord n’a été trouvé. De même que sur l’engagement à ne pas réviser ou changer la Constitution pendant la période transitoire. Blocage également sur l’engagement du président Joseph Kabila à ne pas briguer un 3ème mandat comme l’exige la Constitution. Là encore, les représentants de la majorité n’ont pas accepté ces propositions.
Le dialogue reprendra… après le 19 décembre
Sur l’épineux dossier des prisonniers politiques, les divergences sont restées totales. Le Rassemblement avait présenté une liste de « sept cas emblématiques à traiter en signe de décrispation » : Moise Katumbi, Jean-Claude Muyambo, Moïse Moni Della, Antipas Mbusa Nyamwisi, Eugène Diomi Ndongala, Roger Lumbala et Floribert Anzuluni. Deux cas posaient particulièrement problème pour les délégués de la majorité : celui de Moïse Katumbi, ex-allié de Joseph Kabila passé dans l’opposition, candidat sérieux à la présidentielle et condamné à trois ans de prison dans une mystérieuse affaire immobilière ; et celui d’Eugène Diomi Ndongala, accusé de viols sur mineures, ce qu’a toujours contesté le patron de la Démocratie chrétienne (DC) qui dénonce un « montage politique grossier ».
Samedi 17 décembre, les évêques ont donc annoncé la suspension de la médiation jusqu’au mercredi 21 décembre. Officiellement pour un voyage des évêques au Vatican, prévu de longue date. Mais personne n’est dupe. Cette suspension permet habilement de contourner la date fatidique du 19 décembre et à repousser la suite des négociations après la fin officielle du mandat de Joseph Kabila, et donc… déjà dans la période de transition politique. Le mot n’est pas prononcé, mais c’est bien d’un échec de la médiation de l’Eglise catholique qu’il s’agit. Le Rassemblement de l’opposition en prend acte, et tout en réitérant « son soutien aux efforts de bons offices de la Cenco », appelle « le peuple congolais à se mobiliser pour la défense de la Constitution (…) à partir du lundi 19 décembre 2016 à 23h59. »
Quadrillage policier et censure des médias étrangers
Sur son compte Twitter, Félix Tshisekedi, le fils de l’opposant historique Etienne Tshisekedi, et délégué du Rassemblement au dialogue, se montre plus offensif : « Les discussions ont échoué. Peuple congolais, la balle est dans ton camp. Nous sommes au bout de nos efforts. » Dans le camp présidentiel, on est peu disert sur la suspension de la médiation des évêques. Un cadre de la majorité présidentielle contacté par Afrikarabia, nous a confié qu’il espérait que le 19 décembre serait « une journée calme, sans heurt » et porte tous ses espoirs dans la reprise du dialogue le 21 décembre. Mais surtout, dans la promulgation du nouveau gouvernement « d’union nationale » de Samy Badibanga, qui devrait également arrivé la semaine prochaine, espérant que la nomination d’un nouvel exécutif « apaise les tensions ».
En attendant, Kinshasa prend des allures de ville en état de siège, avec la multiplication des checkpoints de la police depuis vendredi après-midi et surtout la menace de coupure de l’internet et des réseaux sociaux dès dimanche. Les médias internationaux sont également touchés par la censure congolaise : le signal de Radio France Internationale (RFI) est coupé depuis 6 semaines à Kinshasa et brouillé à Brazzaville depuis 3 semaines. La radio onusienne Okapi est également brouillée sur tout le territoire congolais et cinq journalistes belges ont été expulsés vendredi, provoquant la colère des autorités belges.
Christophe RIGAUD – Afrikarabia
Aux yeux de certains, la fin en suspens de ce dialogue/bis peut tromper sur sa réussite lorsqu’on n’a en vue que la suite prévue des négociations alors que dans le fond elle signe bel et bien un échec, des divergences encore inconciliables entre les deux camps subsistent, le contact direct et la médiation de la Cenco n’ont encore pu les aplanir… L’échec est davantage patent à l’aune du cap fixé du 19 décembre, date constitutionnelle de fin de mandat, dont le dialogue devrait fixer les contours de la gestion du pays après cette date…
Que dire de plus sinon que cette fin en queue de poisson sous le prétexte des absences des prélats catholiques (la première le weekend passé et ce dernier) en font malgré eux une sorte d’alliés objectifs du pouvoir venus à sa rescousse, celui-ci ne demandait pas mieux que de conjurer le sort entourant le fatidique 19 décembre : en plein dialogue il devient quasiment un « jour ordinaire » , du coup l’attente de l’accord ne le rend pas de suite justifiable d’une quelconque décision définitive et la démobilisation populaire suit… On voit ainsi Mende mi-contenu savourer ce cadeau inespéré, quand bien même son camp a sans doute mis du sien pour faire traîner ces négociations…
Ailleurs comme toujours F Tshisekedi (et comme souvent lUdps), ne semble toujours pas en avoir appris des rdv manqués passés : il croit toujours gagner en jouant au plus malin, surévaluant toujours leurs forces…L’Udps a souvent perdu la partie politique parce qu’elle vendait la peau de l’ours avant d’avoir abattu la bête; elle fait pareil ici en se précipitant à s’octroyer déjà la primature en place de batailler pragmatiquement pour cette fin …
”Les discussions ont échoué, la balle est dans le camp de la population”, dit FT; il ajoute même que « les évêques les ont bernés »… Sans doute le diagnostic et la stratégie sont bons mais il y’a peut-être autre chose à tenter : puiser dans plus d’« intelligence » pour faire accepter ses convictions et ses plans, l’adversaire on le sait est très rusé et ne manque pas de moyens…
Comment par exemple mieux y faire participer le peuple pour en faire une pression décisive ? Voilà ce que doit mieux faire l’opposition…
Et que dire du travail des Évêques lui-même ? On va juste regretter leurs absences répétées, on y peut rien mais surtout on leur demanderait moins d’angélisme pour être au plus près des comportements de nos politiciens et ainsi mieux les amener à prendre leurs responsabilité au-delà de leurs intérêts corporatistes !
Quant au dialogue lui-même il nous faut rappeler qu’un accord entre Congolais le plus consensuel possible et le plus adapté possible sera nécessaire tôt ou tard car sans lui, nos conflits récurrents dus à la « contestation de la légitimité des institutions et des gouvernants » reviendront, jusque-là toutes les mesures qu’on a cru prendre pour la résoudre n’ont pas abouti ! Le problème ici est que c’est d’abord du pouvoir que vient l’arbitraire et sa ruse de faire traîner le statu quo n’est pas loin…
Du coup les Congolais n’ont-ils pas l’occasion d’en tirer quelques stratégies de résistance à rebours ?
La date du 19 décembre n’est après tout que symbolique, c’est à partir d’elle qu’ils ont légalité et davantage légitimité de contester le pouvoir dont le mandat a expiré et passé le 19 décembre ils seront peut être mieux à même d’user des tactiques plus efficaces pour déjouer les pièges tendus par le pouvoir une fois sa garde moins resserrée……
Attendons la suite…
État de siège à Kinshasa par les autorités de la MP. Elles en sortiront soit vainqueurs soit vaincues. La colonisation européenne n’avait jamais utilisé pareils moyens de retrortion contre le peuple, ceci s’appelle gouverner par défi en ignorant les droits du Peuple. Les armes se retourneront contre ceux qui les utilisent au détriment des ayant droits. Wait see!
Soyez sérieux et observateur de notre pauvre histoire. Le Maréchal Mobutu avant de s’en aller avait habitué ce même peuple à une situation similaire: Patrouilles mixtes, fouilles des véhicules, arrestations de personnes suite aux diverses propos tenus en public.
Les forces de l’ordre étaient simplement fatiguées et ne pouvant le suivre, l’avaient abandonné. La population était en laisse ce 17 mai 1997 pour recevoir l’AFDL. Les mêmes causes donneront effectivement les mêmes effets.
Certes, en face il n’y a pas une force armée comme l’AFDL. Il n’ y a que le peuple qui semple exprimer son dégoût face à l’imposture, à l’aventure de nouveau riche. Dialogue de la CENCO ou pas, ce peuple étendra ses revendications légitimes et finira par vaincre. Croyez-mo. . Ce ne sera pas un pouvoir illégitime qui va empêcher cette victorieuse volonté de ne point crever assujetti.
L’armée vit dans la misère. Elle n »a pas pu finir la tuerie de Béni, Butembo, Miriki à l’Est. Elle ne sera pas capable de finir les congolais. Surtout que la MONUSCO accompagne les forces de sécurité en observant et rapportant à la communauté internationale entièrement favorable à l’alternance en RDC.
Soyez calme.
Ceux qui s’entêtent ne comprennent encore rien.
Qu’ils soient rassurés: ils continueront à rouler sur le boulevard du 30 juin à toute vitesse; Certes, sans véhicules avec hurlement des sirènes. De toutes les façons, leurs enfants ne faucheront plus des paisibles citoyens sur ce boulevard sans qu’ils ne soient poursuivis. Ils auront certainement le droit de faire appel. Ils ne risqueront pas d’être tués par balles réelles. Ces gens là attendront longtemps avant de réaliser que la RDC aspire en la vraie paix dans les respects de principes démocratiques.
L’idiotie doit finir. Aucun besoin des professeurs, des dignitaires qui forment des jeunes abrutis, vivant un rêve qui porte un nom inconnu, insensé. Laissez ce peuple célébrer la venue d l’alternance par son sifflet, son tambour, loin de la bière, loin du 100% « OK » ou « sûr » mais face aux canons de pauvres gens comme lui, ses frères, cousins et amis, tous désabusés par une pègre politique.
Excusez mon intrusion. Je ne pouvais retenir mes larmes. . .
On ne doit pas se voiler la face.Le Président du Congo s’appelle Paul KAGAME. Hippolyte Kanambe surnommé Joseph Kabila est son cheval de Troie. Le Congo est butin de pour le RWANDA. et l’Ouganda. Un tel accord si KANAMBE signe, c’est la fin de l’occupation par le RWANDA.Les congolais sont décidés de finir avec KABILA, .Mais tous les assassinats des civiles congolais sont sont a l’actif de KANAMBE. Et,son refus de signer les accords de la CENCO de plaide pas à sa faveur d’autant plus qu’il est fin mandat. Une convocation à la CPI s’impose vu les les crimes commis. Il ferait mieux de quitter que de rester au milieux des populations qui lui sont hostiles mêmes s’il peut toujours compter sur ses mercenaires Ewan dos ougandais qui assurent sa protection en tuant les congolais dans les manifestations pacifiques.