En visite officielle ce mardi pour trois jours en Belgique, Félix Tshisekedi entend réamorcer la coopération financière et militaire avec la Belgique. Un soutien indispensable pour mener sa propre politique de changement et espérer s’affranchir de l’ancien président Kabila.
Des hauts… et des bas. Telles ont été pendant des années les relations complexes entre la Belgique et son ancienne colonie, la République démocratique du Congo (RDC). Mais avec la première visite du nouveau président congolais Félix Tshisekedi en Belgique, on devrait assister à un net réchauffement diplomatique. Il faut dire qu’avec l’ancien président Joseph Kabila, le dialogue a toujours été tendu entre les deux capitales. Avec la crise pré-électorale de 2015, les multiples reports des élections en 2016 et 2017, Joseph Kabila avait préféré couper les ponts avec Bruxelles, « trop critique » à son goût sur la répression des manifestations organisées par l’opposition Conséquences : en 2017, Kinshasa prend la décision de suspendre sa coopération militaire avec Bruxelles. Un an plus tard, la RDC enfonce le clou en fermant la Maison Schengen, sorte de consulat européen géré par la Belgique. L’agence belge de développement Enabel met fin à ses activités au Congo et la fréquence des vols de Brussels Airlines est fortement réduite entre les deux pays. La crise diplomatique atteint alors son paroxysme, et Bruxelles finit par rappeler son ambassadeur.
Retour de la coopération financière et militaire
Depuis décembre 2018, et la victoire surprise et contestée de l’opposant Félix Tshisekedi à la présidentielle, le ton a changé entre Bruxelles et Kinshasa. On parle désormais de dégel, de normalisation, ou de redynamisation, et les trois jours de visite officielle du nouveau président sont placés sous le signe de « l’intensification de la coopération bilatérale » selon les propres termes de Bruxelles. Les consulats devraient donc être rouverts et la Belgique devrait également reprendre son appui financier aux institutions congolaises, ainsi que sa très stratégique coopération militaire. Et cela tombe plutôt bien pour Félix Tshisekedi, au pouvoir depuis déjà 8 mois, mais toujours otage de son accord de partage du pouvoir avec Joseph Kabila, qui contrôle l’essentiel de la machine d’Etat congolaise, ainsi que l’Assemblée nationale, le Sénat et les Assemblée provinciale. Prisonnier, corseté, et contraint de composer avec l’ancien régime Kabila, mais aussi avec son allié de circonstance, Vital Kamerhe, Félix Tshisekedi cherche désespérément de l’aide à l’étranger. Le président congolais multiplie les voyages aux quatre coins de la planète pour tenter de s’affranchir de son encombrant partenaire du FCC, l’omniprésente coalition pro-Kabila qui pilote également le nouveau gouvernement. En octobre, il sera à Washington, puis à Tokyo, avant de venir à Paris, en novembre, puis à Londres en décembre.
Convaincre Bruxelles
A Bruxelles, Félix Tshisekedi est à la recherche de marges de manoeuvre financières et militaires pour mettre en musique son vaste programme de changement, qui nécessite beaucoup d’argent, et ramener la paix et la sécurité au Congo, notamment à l’Est du pays, où sévit toujours une centaine de groupes armés. Félix Tshisekedi n’a pas choisi sa première étape européenne au hasard. C’est en effet Bruxelles qui donne le ton de l’Union sur le dossier congolais. La Belgique a toujours été moteur, entraînant généralement le reste des pays membres. Tshisekedi joue gros pour son premier déplacement en Europe. Il devra convaincre de ses bonnes intentions et de sa capacité à pouvoir s’émanciper de Joseph Kabila, que son parti a longtemps combattu. Il devra aussi convaincre la diaspora congolaise, très présente en Belgique, et qui donne souvent le « la » à Kinshasa. En Belgique, la diaspora reste divisée sur le nouveau président. Si son père, Etienne, jouissait d’une côte de popularité hors-norme, son fils Félix est accusé d’avoir pactisé avec Joseph Kabila avant les élections pour se partager le pouvoir.
Une visite polluée par « l’affaire des 15 millions »
A l’image de la France, les autorités belges ne devraient pas trop tenir rigueur à Félix Tshisekedi de sa victoire contestée et des élections frauduleuses de 2018. Si la Belgique n’est pas dupe de « l’arrangement » conclu entre Tshisekedi et Kabila, elle devrait soutenir les possibilités de changement du nouveau président et se résoudre à aider le nouveau président, même si le pouvoir semble être resté dans les mains de la coalition pro-Kabila. Mais attention, pour prétendre à l’aide de la Belgique et de l’Union européenne, Félix Tshisekedi devra montrer patte blanche et prouver que la mauvaise gouvernance et la corruption sont des pratiques qui n’ont plus cours au sein du nouveau pouvoir. Manque de chance, le président congolais arrive à Bruxelles alors que l’affaire d’un possible détournement de 15 millions de dollars empoisonne la vie politique à Kinshasa – voir notre article. Depuis plusieurs semaines, le président Tshisekedi reste muet sur cette embarrassante affaire qui pointe la possible implication de son directeur de cabinet, Vital Kamerhe. Il sera difficile devant la presse, mais aussi devant la diaspora que le président devrait rencontré, d’éluder la question. Tshisekedi devra être convaincant pour rassurer les bailleurs internationaux, mais aussi rester crédible auprès des Congolais de Belgique, qui attendent toujours le changement au Congo. Félix Tshisekedi devra donc prouver à Bruxelles qu’il va lutter de manière efficace contre la corruption pour espérer une aide financière de la communauté internationale, mais il devra aussi prouver à la diaspora du bien fondé de sa coalition avec le FCC de Joseph Kabila et de sa réelle volonté à ne pas trahir le célèbre slogan de son père Etienne : « le peuple d’abord ! »… tout un programme.
Christophe RIGAUD – Afrikarabia
Nous voulons toujours savoir où sont passés les 15 millions.Son silence en dit long.Espérons que la Belgique nous aidera à les retrouver.
S’affranchir de Joseph Kabila n’est pas la clé de réussite du programme de Félix. Les médias, vous devez cesser de nous distraire. Félix doit travailler durement pour faire évoluer la situation socioéconomique de la RDC
Bon article, le Présdent Fatshi est porteur d’espoir et a la volonté de faire bouger les choses mais il n’a pas les moyens de sa politique. Ainsi, il n’a pas les coudées franches suite à son acoquinement avec le FCC et leur mentor » Joseph Kabila ». De plus, il aura du mal à s’émanciper de ce dernier à cause de leur deal opaque. Pour rappel, les caciques du FCC et « Joseph Kabila » ont empêché le rapatriement du corps de son propre papa, Etienne Tshishekedi , notre héro national et ce pendant plus de 2 ans, privant ainsi sa maman Marthe et le peuple congolais de faire le deuil. Les gens du FCC et la famille de l’ex Président ont commis des crimes graves, assassinats ciblés des opposants, des religieux, des membres de la société civile, élimination physique des militants de droit de l’homme, des fosses communes, l’incendie du bureau de leur nouvel allié UDPS. C’est pour cela que le Président Fatshi a du mal à expliquer au peuple, le bien fondé de cette alliance.
chers freres et soeurs congolais ou etrangers, nous avons retrouve la presence de Mr. Alliance Putu et sa femme en Grece, precisement a Athenes, ils ont tellement des problems politique graves qu’ils ont laisse au congo celui qui va nus signale la u il est aura une grande recompanse