Il y a un an, le 22 février 2020, le Dr. Gabriel Agbéyomé Messan Kodjo remportait largement l’élection présidentielle au Togo. Il suffit de recoller les procès-verbaux des bureaux de vote pour mesurer l’ampleur de sa victoire populaire. Depuis, menacé par le régime de Faure Gnassingbé dont la famille règne sur le Togo depuis plus d’un demi-siècle, il est contraint à la clandestinité d’où il préside le gouvernement légitime en exil. Face au gouvernement illégitime de Faure Gnassingbé, il œuvre pour le rétablissement de la vérité des urnes et une transition pacifique du pouvoir.
Il y a cinq mois, le 18 octobre 2020, Cellou Dalein Diallo remportait lui aussi l’élection présidentielle en Guinée. Depuis, son parti politique subit la répression du régime d’Alpha Condé, avec plusieurs centaines de ses militants et responsables abattus par les forces de sécurité ou emprisonnés. Plusieurs sont morts en prison en janvier 2021 faute d’accès aux soins.
En République démocratique du Congo, Martin Fayulu remportait l’élection présidentielle de décembre 2018. Depuis, c’est Félix Tshisekedi qui occupe le fauteuil de président, en connivence avec Joseph Kabila. Martin Fayulu se bat pour arracher des réformes institutionnelles consensuelles entre toutes les parties prenantes, en dehors des institutions illégitimes en place, en vue de la tenue de nouvelles élections transparentes et crédibles en 2022 ou 2023. Il prévient qu’il ne tolérera aucun glissement du pouvoir usurpateur au-delà de 2023.
Au Niger, Hama Amadou, ancien Premier ministre, s’est vu refuser le droit de se présenter à l’élection présidentielle dont le second tour s’est tenu hier, le 21 février 2021. Au Cameroun, tout laisse penser que Paul Biya n’a pas remporté l’élection présidentielle d’octobre 2018 face à Maurice Kamto. Depuis, le régime jette le pays dans un conflit sanguinaire avec ses provinces anglophones. Il en va de même au Gabon où Ali Bongo continue d’exercer le pouvoir, malgré la victoire manifeste de Jean Ping à l’élection présidentielle d’août 2016.
Pendant que la démocratie et l’État de droit sombrent en Afrique subsaharienne, la France et l’Europe regardent ailleurs, se paient de quelques mots, puis poursuivent le train-train de leurs relations avec les dictateurs en place. Oui : dictateurs. Il n’y pas d’autres mots pour qualifier celui qui accède au pouvoir par un mécanisme autre que démocratique ou s’y maintient par la force, contre le vote des citoyens et au moyen de la répression de toute opposition politique et médiatique. Plus grave encore, certains attisent la dimension ethnique, au risque d’enclencher la dynamique de la guerre civile et des crimes inter-ethniques de masse.
Les moyens d’action de la France et de l’Europe sont pourtant là : le Conseil de sécurité des Nations unies, que la France présidera en juillet prochain, l’activation de l’article 96 de l’Accord de Cotonou sur le respect de la démocratie, les pressions diplomatiques pour organiser des élections transparentes, libres et crédibles, les prises de parole fortes pour exiger la libération des prisonniers politiques, les sanctions individuelles (gel des avoirs, interdiction d’accès au territoire européen).
Alors qu’au tournant du nouveau siècle, l’espoir des processus démocratiques se levait en Afrique, il n’a suffi que de quelques années pour mettre à bas cette dynamique positive. Y a-t-il une fatalité aux aspirations démocratiques, toujours déçues, des peuples d’Afrique ? Alpha Condé, qui s’était illustré comme un défenseur intraitable de la démocratie, s’est mué en son fossoyeur dès que la fin de son deuxième mandat – et dernier selon la Constitution – est apparue à l’horizon. Comme d’autres avant lui, et sans doute après lui, il a modifié la Constitution pour s’octroyer un troisième mandat à 83 ans, au prix de la vie de centaines de Guinéens qui s’y étaient massivement opposés. Comment nous-mêmes, qui prétendons accéder au pouvoir par la voie légitime des urnes, garantirons-nous les conditions de l’alternance politique, c’est-à-dire les conditions de notre propre remplacement par l’opposition ?
Il est temps de refonder un pacte démocratique pour l’Afrique centrale et de l’ouest : de poser les principes constitutionnels intangibles et d’assurer les conditions de leur effectivité, de définir les réformes institutionnelles nécessaires pour prévenir tout retour en arrière, et de convenir ensemble du rôle et de la responsabilité de la France et de l’Union européenne. Car celles-ci ne sauraient se draper dans un silence coupable, au prétexte de non-ingérence. Faire droit aux peuples d’Afrique est un impératif qui requiert une synergie de dynamiques endogènes et exogènes.
Mais ne nous trompons pas : notre combat pour la démocratie, l’État de droit et les droits humains en Afrique centrale et de l’ouest n’est pas un combat cantonné à l’Afrique. Il est mondial. Il participe du même combat pour la démocratie sur les autres continents, en Amérique comme en Europe. Car nous le savons désormais : la démocratie n’est jamais un acquis définitif.
Avant qu’il ne soit trop tard, nous appelons à définir un nouveau cadre partenarial global entre nos pays d’Afrique centrale et de l’ouest et la France et l’Europe. Le prochain Sommet Afrique-France de juillet 2021, qui se tiendra à Montpellier, doit servir à cela, et non pas être un énième bal des hypocrites. Nous ferons d’ici là une proposition commune, portée par les aspirations de nos peuples, ancrée dans les valeurs de la démocratie et ouverte à toutes celles et tous ceux qui partagent cette exigence et ce combat pour la démocratie.
Les signataires :
Cellou Dalein Diallo, président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG)
Martin Fayulu, président de l’Engagement pour la citoyenneté et le développement (ECiDé), Président élu de la République démocratique du Congo
Gabriel Agbéyomé Messan Kodjo, président du Mouvement patriotique pour la démocratie et le développement du Togo (MPDD), Président élu de la République togolaise
Sébastien Nadot, député français (indépendant) de Haute-Garonne
Pitié…Vous demandez à la France de vous garantir la démocratie!? La France fait face à une ménace existentielle s’elle cessait de piller l’Afrique et vous vous préparez pour aller quémander la Démocratie chez eux..souvenez-vous de porter des valises de billet vert en échange parce que toutes les personnes au pouvoir que vous venez de citer ont déjà livrer leur colis à l’Elysée.
Les dirigeants Africains qui ont rêellement milité ds opposition contre les Dictateurs de leurs pays , qui ds leurs tour déviennent Dictateur; soit ils n’ont pas appris les conséquances de la dictature, soit ils faisaient l’oppositions d’accompagné les dirigeants dictateurs dont ils faisaient semblant de combatre d’oùt ils mentté leurs Populations la journée. Et c »est ça qui freine les dévellopement de l’Afrique. Si les opposants d’aujourd’hui veullent changer la donne, ils doivent être ds le vrais, et aussi réffuser les de tomber ds les pièges de ces qu’ils appel partenneurs Français, Europeans, car ces même soit disant partenneurs joue aussi double jeux.
Outre Afrique, c’en est pas mieux, on triche partout aujourd’hui, Christophe et c’est bien triste la Politique, elle ne se joue que politicienne. Les sous, la démagogie, l usurpation, la spoliation, les honneurs si honneur il y a a recevoir en toute pompe un dictateur sanguinaire, vorace,et véreux, le tapis rouge, les postes et fonctions et la liste ne sera jamais exhaustive……
Les dictatures ont traverse l’Afrique.
Est ce que être politique ce jour, est une référence, une admiration pour les populations? Non Christophe, ils sont souillés de tous ces maux par les populations de la Terre,notre mère ‘terme utilisé par le peuple autochtone d’Amazonie, oui, *Terre notre mère*. La politique est morte, elle n’a plus d’avenir et au lieu de continuer à tricher avec ce terme POLITIQUE, inventons-lui un nouveau courant et laissons les Forêts aux peuples autochtones qui seront le fil conducteur à la Nouvelle voie de gestion de la Terre et des Terriens. Ils ont une gestion *SAGE* de la Terre, notre mère. La terre restera viable entre leurs mains, aux peuplezs autochtones