Une équipe de médecins angolais a pu examiner Jean-Michel Mokoko et constater que l’opposant congolais était victime d’une forte crise de paludisme. Ses avocats dénoncent une « grossière désinformation » visant à conduire leur client vers une unité Covid-19.
Hospitalisé depuis jeudi dernier à l’hôpital militaire de Brazzaville après deux syncopes, le général Mokoko souffrirait d’une crise de paludisme. Une bonne nouvelle pour les proches de l’opposant congolais puisqu’il avait été testé positif au Covid-19 le lendemain de son admission – voir notre article. Si la santé de Jean-Michel Mokoko s’améliore, l’inquiétude demeure pour ses avocats qui accusent le régime du président Denis Sassou Nguesso de vouloir éliminer physiquement l’opposant politique.
Un possible transfert vers une unité Covid
C’est une équipe médicale angolaise, dépêchée par le président Joao Lourenço, qui a diagnostiqué la crise de paludisme et non un Coronavirus. Le collectif de sept avocats du général Mokoko dénonce « un faux diagnostic donné à la hâte » et s’étonnent de la rapidité des résultats du test au Covid-19 donnés par les médecins congolais, alors qu’il faut normalement « plus d’une semaine d’attente ». Ce que redoutent les proches de Jean-Michel Mokoko, c’est que l’opposant politique soit transféré dans l’unité Covid-19 de l’hôpital Albert Leyono, « qualifié de mouroir par les Brazzavillois ». Une source militaire qui a longtemps servi sous les ordres du général Mokoko, l’aurait averti que le président Sassou Nguesso aurait ordonné son transfert ce lundi vers l’hôpital civil.
Amnesty plaide pour une libération immédiate
Selon les conseils du général, si cette instruction présidentielle était confirmée, « il s’agirait non seulement d’une décision criminelle, mais de plus, totalement illégale, car en sa qualité d’officier supérieur le général Jean-Marie Michel Mokoko ne peut être soigné qu’en hôpital militaire ». A 73 ans, transférer l’opposant congolais dans une unité Covid « alors qu’il n’est pas encore contaminé, serait l’envoyer à une mort certaine » s’alarment ses avocats. Amnesty international avait déjà demandé la libération de Jean-Michel Mokoko pour raison de santé. La décision n°56/2018 du groupe de travail des Nations-Unies sur la détention arbitraire du 9 novembre 2018 appelle également les autorités congolaises à procéder à sa libération immédiate.
Christophe RIGAUD – Afrikarabia