Le fils du président congolais Sassou-Nguesso a été mis en examen pour blanchiment et ses propriétés ont été saisis. « Une victoire dans le démantèlement de la françafrique » pour Jean-Jacques Lumumba.
Denis Christel Sassou Nguesso, 45 ans, et fils de l’actuel président du Congo-Brazzaville, a été mis en examen pour blanchiment par le juge d’instruction Dominique Blanc, chargé de la principale enquête des « biens mal acquis » qui porte sur des soupçons d’acquisition frauduleuse de patrimoine de familles dirigeantes africaines. Dans un récent rapport, l’ONG britannique Global Witness l’accusait d’avoir détourné plus de 50 millions de dollars de fonds publics en 2014. Les propriétés à Paris et à Neuilly-sur-Seine de Denis Christel Sassou Nguesso ont été saisies.
Pour le Réseau panafricain de lutte contre la corruption « Unis », animé par le lanceur d’alerte Jean-Jacques Lumumba, cette mise en examen constitue « une victoire d’étape dans le démantèlement de la françafrique ». Le petit-neveu de Patrice Lumumba, très engagé dans le combat anti-corruption dans le Congo voisin, appelle « la justice congolaise et son parlement à lever sans délai l’immunité du député d’Oyo afin de laisser cours à la justice de la manière la plus libre et la plus équitable ».
« Unis » dénonce également « la tentative d’instrumentalisation de la lutte contre le néocolonialisme par les avocats de la défense ». En effet, « Le bureau de la déontologie du barreau de Paris gagnerait à examiner rapidement cette situation de conflit d’intérêt qui fait que l’avocat de la famille Nguesso est aussi celui de l’Etat Congolais. Pour une bonne pratique juridique, il serait aberrant en effet que l’avocat de la victime présumée, l’Etat congolais, soit en même temps le défenseur du coupable présumé, la famille Nguesso ».
Le réseau anti-corruption demande donc à la justice congolaise de « s’engager résolument en coopération transparente avec la justice française dans la lutte contre la corruption pour le bien du peuple congolais ». Jean-Jacques Lumumba estime désormais que « le peuple africain est résolument déterminé à identifier les causes de sa détresse sociale qui n’a fait que trop durer, et d’y apporter des réponses alors satisfaisantes ». Un combat largement amplifié par son réseau panafricain, bien déterminé à faire bouger les lignes.
Christophe RIGAUD – Afrikarabia