Condamné à mort et en cavale depuis 5 ans, le chef rebelle Gédéon Kyungu a déposé les armes ce mardi à Lubumbashi avec les honneurs des autorités congolaises. Une reddition plus politique qu’il n’y paraît.
La scène est surréaliste. La réapparition surprise du milicien Gédéon Kyungu et d’une centaine de ses hommes à Lubumbashi a été célébrée comme une fête par les autorités congolaises, réunies au grand complet devant l’assemblée provinciale du Haut-Katanga. Chants, danses, discours… il faut dire que l’événement est présenté comme une victoire par le gouverneur de la riche province minière. Le chef rebelle accepte en effet de rendre les armes et de rentrer dans le rang. Mais sa reddition inattendue pose question.
A la tête des Bakata Katanga
En fuite depuis 2011, l’ex-seigneur de guerre est accusé de crimes contre l’humanité. A la tête d’un groupe d’auto-défense Maï-Maï pendant la seconde guerre du Congo entre 1998 et 2003, Gédéon avait été condamné à mort en 2009 avant de s’évader dans des conditions rocambolesques en septembre 2011. Il sème alors la terreur dans le Nord-Katanga et ses hommes sont même accusés d’anthropophagie. Gédéon est alors accusé de téléguider la milice sécessionniste Bakata Katanga. L’action la plus spectaculaire du groupe armé aura lieu le 23 mars 2013, où 350 miliciens (dont 1/3 d’enfants) ont investi le centre de Lubumbashi, sans réaction des forces de sécurité congolaises, débordées. Un incident qui aura tout de même occasionné une trentaine de morts.
Dans l’ombre de John Numbi
Mais en fait, les Bataka Katanga sont bien plus qu’une simple milice. Très vite, le groupe de Gédéon est soupçonné d’agir en sous-main pour des proches du président Joseph Kabila, originaire du Katanga et dont Lubumbashi est le fief électoral. Gédéon serait notamment instrumentalisé par Daniel Ngoy Mulunda, l’ancien président de la Commission électorale et John Numbi, le « monsieur sécurité » de Joseph Kabila avant sa mise au vert après l’assassinat de Floribert Chebeya – voir notre article. L’objectif étant de garder le contrôle sur cette province-clé : véritable tiroir-caisse du pays et fortement pourvoyeuse de voix pour le camp présidentiel lors des élections.
Moyen de pression sur la province rebelle
Joseph Kabila voit progressivement la riche province minière lui échapper. L’ancien gouverneur Moïse Katumbi, allié de toujours du président congolais à Lubumbashi, quitte la majorité présidentielle et se déclare candidat à la présidence de la République. Le chef de l’Etat perd dan la foulée un autre Katangais de poids, Gabriel Kyungu, lui aussi parti dans l’opposition. La milice de Gédéon est alors utilisée comme moyen de pression sur la province devenue rebelle.
« Revenu pour créer le chaos »
La reddition ce mardi du milicien, reçu en grande pompe à Lubumbashi, ne trompe personne. Pour Paul Nsapu, secrétaire général de la FIDH pour l’Afrique, le retour de Gédéon s’inscrit dans la stratégie de Joseph Kabila de s’accrocher au pouvoir au-delà de son mandat – voir notre article. « Joseph Kabila se trouve dans un schéma suicidaire pour garder à tout prix le pouvoir. Le président n’a plus de fief au Katanga. Gédéon est revenu pour créer le chaos… en cas de besoin. Il peut relancer les velléités sécessionnistes de la province. C’est un vrai danger. »
« La place de Gédéon est devant la CPI »
Pour preuve d’un accord entre le chef rebelle et Kinshasa, la présence ce mardi aux côtés de Gédéon de Kalev Mutond, le très redouté patron des services de renseignements, mais aussi du gouverneur et du chef de la police. Si les autorités présentent la reddition de Gédéon comme « une victoire pour le peuple congolais » selon le général Philémon Yav, Paul Nsapu estime que « la place du milicien serait plutôt devant la Cour pénal internationale (CPI) et non dans un des plus beaux appartements de Lubumbashi, logé aux frais de l’Etat. Après avoir accueilli les rebelles sud-soudanais de Riek Machar, Joseph Kabila s’empresse de donner des gages au criminel Gédéon. »
« Kabila Shitaka »
Le responsable de la FIDH redoute également que le retour en grâce de Gédéon ne soit l’occasion de relancer des accusations contre l’opposant Moïse Katumbi. Le riche homme d’affaires, traqué par la justice congolaise depuis son passage dans l’opposition et en exil en Europe, est accusé par les autorités d’avoir fait appel à des mercenaires afin de « déstabiliser le pays ». Un « témoignage surprise » du chef rebelle Gédéon, désormais repenti, contre Katumbi, pourrait relancer les poursuites contre le candidat à la présidentielle. Car Gédéon ne laisse planer aucun doute sur son soutien à l’actuel chef de l’Etat. Le milicien arborait ce mardi un joli tee-shirt à l’effigie de Joseph Kabila, avec ce mot « Shitaka »… « reste longtemps ».
Christophe RIGAUD – Afrikarabia
Une reddition politique, pis, crapuleuse, délictuelle : quel est ce Congolais sensé et honnête à accepter qu’un criminel de la pire espèce de son genre soit accueilli tout sourire et avec tous les honneurs de la République ? A quelle prétendue pacification de la Région peut-on prétendre sans justice ; quel signal envoie-t-on à tous nos seigneurs de guerre lorsqu’on célèbre en toute pompe sans le moindre scrupule un homme qui a tué femmes et enfants pour sa gouverne ?
Voilà le condensé de tout le pouvoir de « JK », un pouvoir génocidaire qui tue délibérément de sang-froid ses propres enfants pour sa survie 15 ans durant et le revoilà prêt aux pires forfaits pour se maintenir car il y’a bien un « deal » entre « Gédéon » et le pouvoir bien au-delà d’une recherche de la paix dans le Katanga où ce criminel a toujours été protégé, instrumentalisé pour à chaque fois peser sur l’échiquier provincial !
N’a-t-il pas jadis été jugé et condamné à perpétuité pour « crimes de guerre », « crimes contre l’humanité » et « appartenance à un mouvement insurrectionnel et terroriste » et s’est évadé contre toute attente càd avec la complicité de l’« establishment kanambiste » ?
Apocalyptique qu’il y’ait encore un « patriote » ou simplement un « homme de bonne volonté à douter du statut criminel de ce pouvoir jusqu’à entendre le gouverneur du coin ânonner sans honte que sa reddition « prouve qu’on peut faire la paix sans effusion de sang », et « assure le criminel de la protection de l’État »; et cela d’un homme qui a tué et fait tuer des centaines de civils innocents, et cela à la veille de l’expiration conflictuelle du mandat…
A n’en point douter « le retour de Gédéon s’inscrit dans la stratégie de « JK » de s’accrocher au pouvoir au-delà de son mandat avec ce dernier comme paravent pour reprendre son fief katangais qui lui échappe depuis peu »…
Il nous faut en finir trop c’est trop sinon c’est toute notre population qui sera décimée, sinon nous Congolais ne vaudrions que des « sous-hommes » incapables de rien, bons qu’à ne subir…
Qui a oublié ce que Jean Pierre MBEMBA avait fait aux congolais lorsqu’il faisait la rébellion ?
Ne l’avez-vous pas soutenu ?
Pourquoi pas Gedeon ?
Ne soyez pas trop partiel dans vos jugement, ce qui m’étonne vraiment aux soit disant activiste des droits de l’homme, la plupart, étant contre le régime au pouvoir, se mettent la casquette de droit de l’homme pour être couvert lorsqu’il parle en mal du gouvernement.
N’ayez pas des sentiment, mais soyez réaliste.
Quand à ma position, j’était contre les crime qu’avait commis JP MBEMBA et je suis contre Gedeon.
Mais quant a vous seul vos cœurs vous juges individuellement.
VOYEZ MOI CE MONSIEUR Le responsable de la FIDH dans l’intention de mendicité à l’égard de l’homme qui à beau pillé le Katanga que lui appelle Le riche homme d’affaires, sachant des salités que son maître avait fait dans le noir et voilà toute choses veulent se faire voir dans la lumière, voilà le monsieur de la FIDH le défendre d’avance croyant nous faire gober ses fausses analyses.
Mon chers monsieur si vous êtes de l’opposition montre votre couleur, ne vous caché pas dans les ONG des défenseurs des droits de l’homme, vous nous faites la honte.
Ah bon, l’éthique, le politique, l’objectivité, l’intérêt patriotique autorisent à assimiler les exactions crapuleuses et criminelles du sinistre Gédéon aux chevauchées politico-militaires de 1996-2003 et condamnent les Congolais à ne les juger qu’en termes politiciens, majorité vs opposition ?
Mais que sommes-nous devenus dans ce pays ? Ce n’est plus une passion politique, c’est la défaite de la raison, l’aveuglement intellectuel des pires obscurantismes générateurs des massacres les plus atroces et triomphants à croire faire gober à tous les Congolais leurs sinistres bobards !
Oui, pourquoi donc les Congolais ne seraient bons que pour cette lâche démission de la raison politique et éthique, incapables des choix d’intérêts pour leur bien commun sinon prompts à la recherche des satisfactions individuelles ou corporatistes dominés par les seules basses passions ! Tout regard sur la situation du pays ne vaudrait plus qu’à partir d’un camp, majorité ou opposition… De la démagogie rien que la démagogie avec intimidations dissuasives, propagande qui veut autocensurer ses concitoyens et entretenir l’ignorance des masses ! Un criminel ne peut plus être plus pour tel parce qu’instrumentalisé par « son » camp !?!
Sinon, tiens tiens, « Gédéon » ici héros célébré par le pouvoir là comparé à Bemba, tant que vous y êtes que faites-vous alors de la fameuse AFDL qui parait-il vint nous libérer de Mobutu en mai 1997 ? 0ubliez-vous déjà que d’elle naquit le RCD et succédanés lorsque revenu à la raison, son ancien porte-parole autoproclamé puis Chef non plus du Zaïre mais du Congo traita ses anciens équipiers de « conglomérat d’aventuriers » et renvoya les « rwandais » chez eux ? Et que c’est en face ou à côté que surgit le MLC de Bemba ? Si le MLC de Bemba= Gédéon et ses « Bakata Katanga » quid du PPRD vs Gédéon car le PPRD n’est rien d’autre que l’héritier présent de l’AFDL qui lui aussi prit le pouvoir par les armes abusant d’un peuple Congolais fatigué par la dictature de Mobutu mais non sans quelques massacres historiques comme ceux de Tingi Tingi ?
Assez des spéculations diaboliques et ineptes, c’est qui donc « JK » ? Surtout lequel d’entre nous serait assez crétin pour croire que si la reddition de « Gédéon » ne servait pas aujourd’hui son pouvoir elle aurait été rendue possible, fêtée et sponsorisée par « JK » ! Il rechercherait la paix, semble-t-il, mais il fait un triomphe à celui qui jusque-là n’a parlé que par les armes tuant, violant et pillant et ses crimes graves sont imprescriptibles… Et on est assez Indigent de la tête et de l’esprit pour ne pas le comprendre..
Personnellement je n’ai pas de sympathie particulière pour l’homme politique Bemba, d’ailleurs plus généralement j’ai en piètre estime toute la classe politique Congolaise, juste je juge selon les enjeux certains moins mauvais que d’autres comme je fus acculé à choisir entre « JK » et Bemba en 2006 le second, « entre la peste et le choléra »…
Mais de là à comparer Bemba et le bandit sans foi ni loi « Gédéon », les bras m’en tombent, c’est le sommet de toutes les impostures payées à vendre par tous les stratagèmes la « Bête », « sa bête »…
Pas à moi, je refuse encore de me limiter à la seule politique politicienne, l’exercice qu’affectionne le Congolais volontiers « raisonneur » pour les nuls, tantôt passionnel tantôt cupide mais toujours aveugle de l’essentiel !
Heureux ceux qui procurent la paix,car ils seront appelés enfants de Dieu. Dit la bible.