Etienne Tshisekedi vient de refuser le dialogue convoqué par le président Joseph Kabila et soutenu par l’Union africaine (UA). L’UDPS continue de poser ses conditions et met un peu plus la pression sur le pouvoir.
Dans une lettre envoyée à la présidente de l’Union africaine (UA), Nkosazana Dlamini-Zuma, l’opposant Etienne tshisekdi rejette une nouvelle fois le dialogue politique convoqué par le président Joseph Kabila. C’est le troisième niet du patron d l’UDPS à la tentative de sortie de crise proposée par le chef de l’Etat. Dans ce document, l’UDPS pose une nouvelle fois ses conditions, toutes inscrites dans sa « feuille de route » de février 2015 et « conforme à l’Accord-cadre d’Addis-Abeba ». Tshisekedi n’en bouge pas : le dialogue doit se tenir sous médiation internationale, avoir un facilitateur reconnu par toutes les parties. Il devra également respecter les délais constitutionnels, régler le contentieux électoral des élections contestées de 2011 et restructurer la Commission électorale (CENI). Dans ce dialogue, l’UDPS estime enfin que Joseph Kabila ne peut être « juge et partie » et que ce serait donc à la communauté internationale de convoquer les différentes parties.
L’obligation d’un médiateur international
L’Union africaine avait dépêché dernièrement l’ancien Premier ministre Edem Kodjo pour tenter de trouver un accord sur la tenue du dialogue. Plusieurs partis d’opposition avaient alors refusé de le rencontrer, mais pas l’UDPS, qui lui avait transmis sur « feuille de route ». Au final, c’est bien le facilitateur de l’lUA qui pose problème pour Tshisekedi. L’opposant souhaite une médiation internationale sous l’égide de l’ONU afin de constituer « un gage de bonne fin » et garantir un médiateur neutre et consensuel, ce qui n’est pas vraiment le cas d’Edem Kodjo pour l’opposition –voir notre article. Sans médiation de l’ONU, l’UDPS redoute que ce dialogue ne tourne à l’avantage du président Kabila qui chercherait à négocier une transition afin de se maintenir au pouvoir au-delà du délai constitutionnel.
La balle est dans le camp de Kabila
La participation au dialogue ne fait pas l’unanimité au sein de l’UDPS. Un groupe de 25 cadres de l’étranger avaient désavoué publiquement la participation du parti au dialogue prônée par Etienne Tshisekedi. Par trois fois, l’UDPS a réaffirmé son refus de participer au dialogue. En août 2015 le parti avait annoncé le retrait de ses délégués des pré-négociations de Venise et Ibiza avec la majorité. Des rencontres encore « secrètes » à l’époque. Mais les contacts n’ont pourtant pas été rompus et en octobre 2015, après un nouveau round de négociation, le parti d’opposition claque une nouvelle fois la porte, ne voyant toujours pas de médiateur arriver. Avec ce nouveau refus, l’UPDS accentue la pression en laissant une possibilité pour le pouvoir de sortir par le haut… en acceptant ses propres conditions. La balle est désormais dans le camp de Joseph Kabila, qui a tout intérêt à voir se tenir le dialogue avec l’UDPS. Le dialogue perdrait tout son sens, si seuls quelques partis inféodés au pouvoir ou « micros partis » y participaient. En 2013, les Concertations nationales, censées, elles aussi, régler la crise politique, s’étaient déroulées sans les principaux partis d’opposition et s’étaient soldées par un échec.
Christophe RIGAUD – Afrikarabia
Le Président Kabila n’a jamais dit jusqu’ici qu’il ne voulait pas respecter la constitution de son son pays.
C’est donc lui faire un procès d’intention que de l’affirmer à sa place.
Qu’un vrai « multilogue » s’organise enfin démocratiquement en R D C, avec le concours si elle le veut, de la communauté internationale, et elle sera alors un vrai membre très appréciable de celle-ci, qui l’aidera à ne plus subir la loi de ses prédateurs en tous genres.