Ida Sawyer, responsable d’Human Rights Watch (HRW) en République démocratique du Congo (RDC) n’a pas vu son visa renouvelé par les autorités congolaises. « Une tentative effrontée d’étouffer les rapports sur la répression violente perpétrée par le gouvernement » selon l’ONG.
« Persona non grata », la chercheuse de Human Rights Watch, Ida Sawyer, a été forcée de quitter le RDC. Son visa, pourtant valable jusqu’en 2019, avait été récemment annulé, mais sa prolongation a été refusée par les autorités congolaises, qui lui ont laissé 48 heures pour partir. Le gouvernement congolais ne souhaite pas donner d’explications sur sa décision, « certains gouvernements ne se justifient jamais lorsqu’ils refusent d’accorder un visa à un Congolais » a déclaré Lambert Mende mardi soir.
La répression policière dans le viseur
Ida Sawyer est une figure emblématique de la défense des droits de l’homme en République démocratique du Congo (RDC). Arrivée à Goma en 2008, puis installée à Kinshasa pour la campagne électorale de la présidentielle de 2011, Ida Sawyer était la représentante de l’ONG Human Rights Watch au Congo. Ses recherches de terrain sont à la base de nombreux rapports de Human Rights Watch. La chercheuse s’est notamment illustrée en dénonçant les violentes répressions policières lors des élections générales de 2011, ou encore pendant les manifestations de janvier 2015, qui avait fait au moins 42 morts. Très actif au Congo, Human Rights Watch avait également révélé les dérapages de la police congolaises lors des opérations « Likofi » contre la délinquance à Kinshasa – voir notre article.
Un très mauvais signal
A chaque rapport de Human Rights Watch, le travail de la chercheuse était régulièrement contesté par les autorités. Le départ forcé de Kinshasa d’Ida Sawyer constitue un très mauvais signal pour la défense des droits de l’homme en RDC. « La manœuvre du gouvernement congolais consistant à écarter une chercheuse expérimentée de Human Rights Watch sous couvert d’une histoire de visa d’établissement ne devrait tromper personne. Il ne s’agit là pas uniquement de forcer Ida Sawyer à quitter la République démocratique du Congo, mais d’une tentative effrontée d’étouffer les rapports sur la répression violente perpétrée par le gouvernement contre les partisans de la limitation des mandats présidentiels », expliquait ce mardi Kenneth Roth, le directeur exécutif de Human Rights Watch.
Tensions politiques extrêmes
La décision des autorités congolaises de ne pas renouveler le visa de l’une des observatrices les plus attentives de la situation des droits de l’homme, n’est pas le fruit du hasard. La RDC s’enfonce depuis plusieurs dans une crise politique majeure à l’approche d’une élection présidentielle qui a toute les chances de ne pas avoir lieu dans les délais. L’opposition accuse le président Joseph Kabila de vouloir s’accrocher au pouvoir en retardant volontairement le processus électoral. Au fur et à mesure que l’on se rapproche de la fin du mandat du président congolais, la répression sur les opposants politiques ne cesse de croître. Une vingtaine d’opposants politiques sont derrière les barreaux et plusieurs médias proche de l’opposition ont été fermés. Une répression régulièrement dénoncée et documentée par HRW. En avril 2016, un autre chercheur reconnu, Jason Stearns, responsable du Groupe d’étude sur le Congo (GEC), avait également été expulsé de RDC – voir notre article – dans des circonstances analogues.
Christophe RIGAUD – Afrikarabia
Il y’a un enseignement à tirer de cette nouvelle manifestation pour les puissants de cette fameuse CI qui se veut soucieuse, semble-t-il, du bien des Congolais qu’ils n’ont hélas pas encore tiré : face aux despotes africains il faut à un moment ou un autre, et nous y sommes, taper très fort ! Ce n’est pas le soft power à la Obama ni quelque outsourcing confié je ne sais à quels locaux ou régionaux ni encore les demi-mesures type les seules sanctions infligées à Kanyama qui peuvent prétendre peser sur le cours d’une autocratie comme celle en cours au Congo mais des sanctions fortes, complètes et directes à l’encontre de ces apprentis-sorciers !
A quoi sert par exemple cette Monusco ?
La CI n’a pas encore compris que ses mesures tièdes traduisent en fait une réelle impuissance et les Congolais le ressentent d’ailleurs comme telle, ils sont de fait abandonnés à eux-mêmes ! La DGM comme les Services secrets et comme certaines autorités politiques, administratives et militaires Congolais devraient être frappés directement comme les Yankees ont tenté de le faire contre Kanyama !
L’expulsion de Mme Sawyer aurait ainsi une réponse appropriée sinon ce ne sont que bons sentiments de la part de cette CI et surtout pas d’actions efficaces contre le pouvoir à terme meurtrier pour la population de « JK » qui continuera à user de son arbitraire habituel et à se moquer ainsi de la CI !
A bon entendeur…