Le Comité des Observateurs des Droits de l’Homme (CODHO) dénonce une vague de répression politique à Kinshasa. L’ONG assure avoir les preuves de la détention illégale du capitaine Désiré Kobo Lisambo par les services de renseignements congolais.
Le Comité des Observateurs des Droits de l’Homme (CODHO) se dit préoccupé par ce qu’il considère comme « une vague de détentions illégales » dans la capitale de la République démocratique du Congo. L’ONG dénonce une « répression politique » qui toucherait actuellement les membres de l’ethnie Ngbandi de la province congolaise de l’Equateur.
Selon le CODHO, le capitaine Désiré Kobo Lisambo (47 ans) a été enlevé le 11 février vers 14h par des militaires de la Prévôté militaire (PM) et des personnes en civils. Le capitaine Kobo Lisambo a été arrêté avec un cousin, Jean Kongbu, un civil. Les deux hommes ont été menottés avant d’être amenés à l’Etat-major de la 11e région militaire de Kinshasa.
Jeudi 14 février, une délégation de CODHO est allée rencontrer les autorités militaires de Kinshasa « pour s’enquérir des conditions et la légalité de la détention Désiré Kobo Lisambo et Jean Kongbu« . Selon l’ONG, « rien n’a encore transpiré au sujet du motif de cet enlèvement, en violation de la Constitution« . Le délai de garde à vue « se prolonge illégalement » et le CODHO s’inquiète « de la santé physique et psychologique de ces détenus dans cette détention au secret« .
Sur les raisons de cette arrestation, le Comité des Observateurs des Droits de l’Homme signale que Désiré Kobo Lisambo et Jean Kongbu « sont des ressortissants de la province de l’Equateur« . Le capitaine Lisambo est soupçonné d’être un partisan mobutiste. Ce militaire fait en effet partie des anciens officiers qui n’ont pas quitté la RDC (Zaïre à l’époque) après la chute du régime de Mobutu en 1997. L’Equateur a toujours été considéré par le pouvoir central comme une « province rebelle« . En 2010, la rébellion de la tribu Enyele a fait douter Kinshasa, après la courte attaque de la vile de Mbandaka, la capitale provinciale de l’Equateur.
Le Comité des Observateurs des Droits de l’Homme demande « de mettre un terme aux actes de répression à caractères politiques et ethniques, notamment contre les ressortissants, civils et militaires de la province de l’Equateur« . Mais aussi « de veiller à l’intégrité physique et la santé physique et psychologique des Désiré Kobo Lisambo et Jean Kongbu dans leur lieu de détention« .
Christophe RIGAUD – Afrikarabia