L’ambassadeur italien à Kinshasa, son chauffeur et son garde du corps, ont été tués ce lundi dans une embuscade au Nord-Kivu. Le diplomate se trouvait à bord d’un convoi du Programme alimentaire mondial (PAM). Un drame qui remet sur le devant de la scène un conflit oublié, mais qui pointe aussi l’incurie des autorités congolaises et l’impuissance de la communauté internationale face aux groupes armés.

Luca Attanasio, ambassadeur d’Italie en République démocratique du Congo (RDC), a trouvé la mort sur une route du Nord-Kivu, ce lundi. Le diplomate effectuait une visite de terrain avec le Programme alimentaire mondial (PAM), très présent à l’Est du Congo. Son convoi a été pris pour cible par un groupe armé non-identifié vers 10h15. Gravement blessé par balles à l’abdomen, l’ambassadeur a été évacué vers un hôpital de Goma, avant de succomber à ses blessures, selon l’ONU. Le chauffeur et le garde du corps de l’ambassadeur ont également été tués.
Des groupes armés toujours actifs dans la région
La mort de l’ambassadeur d’Italie en RDC a brutalement ramené la communauté internationale à la triste réalité congolaise. Un drame qui jette une lumière crue sur une bien vilaine guerre que l’on préfère pudiquement appeler « conflit de basse intensité », mais, qui en réalité, tue régulièrement depuis plus de 25 ans dans le Nord et le Sud-Kivu. Il ne se passe pas une semaine sans massacre dans cette zone instable de l’Est de la RDC, à la frontière du Rwanda et de l’Ouganda. Les groupes armés sont particulièrement actifs dans la région. On y trouve les rebelles hutu rwandais des FDLR, des milices congolaises Nyatura, ou des ex-M23.
Des massacres à l’infini
En neuf mois, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme a recensé au moins 1.300 civils tués par des groupes armés mais aussi par les forces gouvernementales, entre octobre 2019 et juin 2020. Rien que le 8 février, 15 civils ont été tués en 48 heures dans des attaques contre deux villages, attribuées aux combattants des Forces démocratiques alliées (ADF). Ce groupe armé ougandais est régulièrement accusé de commettre des exactions dans la région de Beni depuis 2014. De juillet à décembre 2020, les attaques attribuées aux miliciens ADF ont fait « 468 personnes tuées dont 108 femmes et 15 enfants » selon l’ONU.
122 groupes armés recensés à l’Est
Le Baromètre sécuritaire du Kivu, un projet mené par le Groupe d’Étude sur le Congo (GEC) et Human Rights Watch (HRW), vient une nouvelle fois de cartographier les différentes milices de l’Est du Congo. Le centre recherche a dénombré cette année 122 groupes armés au Nord-Kivu, Sud-Kivu, Ituri et Tanganyika. Le Baromètre sécuritaire du Kivu observe des milices plus fragmentées, un peu moins nombreuses, mais toujours aussi meurtrières. La mort de l’ambassadeur italien va sans doute focaliser l’attention internationale pendant quelques temps sur un conflit largement oublié. Mais depuis plus de 20 ans, ni l’armée congolaise, ni les casques bleus de la Monusco n’ont réussi à mettre fin aux massacres à répétition dans les Kivu, ni même à faire baisser d’intensité les multiples confits qui endeuillent l’Est du Congo.
Echecs des offensives militaires et de la démobilisation
Sous l’impulsion du président Tshisekedi, l’armée congolaise avait été sommée d’intensifier ses offensives contre les groupes armés. Un an après, le bilan est bien maigre. Les coups de boutoirs des FARDC n’ont pas affaibli les rébellions, mais ont plutôt eu tendance à les disperser dans des zones géographiques plus grandes. Pire, après les attaques de l’armée régulière, certains groupes armés se sont vengés sur les populations civiles en représailles. La recrudescence des attaques de miliciens signe également l’échec des opérations de démobilisation, organisées en grande pompe, mais qui se sont révélées inefficaces par manque de moyens financiers. Certains miliciens fraîchement démobilisés sont retournés en brousse après avoir attendu vainement leur prise en charge.
Des casques bleus passifs
Le décès de l’ambassadeur d’Italie met enfin en lumière les difficultés de la Monusco pour enrayer l’insécurité dans la région. Présente depuis plus de 20 ans au Congo, la Mission des casques bleus s’est enlisée au point de suscité la colère des Congolais. En novembre 2019, de violentes manifestations s’étaient déroulées au Nord-Kivu devant les bases des casques bleus. Les Congolais accusaient l’ONU de rester « passive » face aux attaques de civils au Nord-Kivu qui se déroulaient parfois à quelques centaines de mètres d’un contingent de la Monusco.
Une solution militaire sous-régionale ?
Après le succès de la victoire contre la rébellion du M23, l’ONU n’a pas réussi à affaiblir les autres groupes armés, dispersés dans des zones forestières immenses et difficiles d’accès. Un triste constat qui pousse le président Tshisekedi à chercher des solutions régionales avec les pays voisins. Mais pour l’instant, le pari est risqué, notamment avec le Rwanda qui est accusé de mener des incursions en RDC sans avoir le feu vert officiel de Kinshasa. Pour l’instant la coopération militaire sous-régionale est au point mort, mais la volonté congolaise de trouver une solution africaine à l’insécurité à l’Est est bien là. Preuve que la communauté internationale et l’ONU ont perdu la main dans les Kivu.
Christophe Rigaud – Afrikarabia
Merci pour cette éclaircissement, espèrons que les choses vont s’améliorer à l’Est du pays car pour l’instant rien ne va,
Nos propres minérais nous portent préjudice.
Tous les Congolais ont été touchés par cet assassinat crapuleux de l’Ambassadeur d’Italie en RDC. Que son âme repose en paix.
Il y a très long temps qu’une insécurité a été rapportée sur cet axe.
Nous avions lu le communiqué de presse du FDLR. Nous peuple du Kivu, nous excluons la participation de ce mouvement Rwandais dans cet assassinat. Pour ceux qui ont été en visite du Volcan Nyiragongo. C’est en plein village que l’attaque a eu lieu. Et les FDLR ne sont pas actifs dans cette zone. Il n’y avait pas hasard. Cette opération a été bien planifiée. Il doit y avoir des complicités internes au sein du Programme Alimentaire Mondial/Goma puisque les bandits devraient avoir tous les renseignements précis sur le déplacement de l’Ambassadeur défunt. Si c’étaient des bandits ordinaires beaucoup de voyageurs auraient été victimes de vols et pillages sur cet axe très fréquenté. Le communiqué du FDLR stipule également que non loin de là il y a une position de le l’armée Congolaise et celle de l’Armée Rwandaise. C’est vrai. Chose curieuse aucune des deux armées n’est intervenue.
Nous concevons très mal qu’un groupe armé soit actif dans cette zone sans que l’armée régulière congolaise n’en soit informée. Le grand problème est que, pour raison de raccourcis et pour des raisons « diplomatiques » tout mal au Kivu son auteur ne peut être que le FDLR. Ce qui n’est pas juste. Avec pareil jugement les groupes armés vont se créer et continuer activement à semer mort et désolation en toute impunité comme on connait d’avance le diable et son nom c’est le FDLR. Pour en finir avec l’insécurité au Kivu, il n’y a qu’une seule voie, celle de la vérité et abandonner celle de la propagande qui n’est pas loin du mensonge d’Etat.
Cet acte nous le condamnons et cela nous dérange.
Mais, un ambassadeur est tout est pays dans le pays en crédité. Comment il peut faire des mouvement dans une région rouge sans des gardes? Que fait la monusco? Pourquoi n’avait-il pas utiliser le véhicule blindé? L’inspection de la police provinciale déclare qu’il n’était pas au courant de sa présence dans la région, n’avait-il pas présenter sa civilité au gouvernorat de province et lui faire part de son agenda?
Les cris du monde entier est légal, mais donne la honte aux N.U, hier même dans les après-midi route kasindi-beni, il a eu tuerie et kidnapping, nous sommes massacrés à Beni, alors voulez-vous nous faire croire que la mort est raciale? Comme c’est le blanc alors il est plus que des milliers des congolais égorgés?
ERRATUM.
La première description du lieu d’assassinat de l’Ambassadeur de l’Italie prêtait à confusion car il y a sur cet axe deux endroits ont presque la même description faite par le Communiqué FDLR, c’est à dire « proche de la frontière rwandaise », « présence de deux armées Rwandaise et congolaise, côte à côte « .
Cette description orientait vers la sortie de la ville de Goma dans le village de Kibati juste à quelques mètres du site de départ d’ascension des touristes vers le sommet du volcan Nyiragongo. Effectivement à ce niveau la présence des FDLR n’est pas signalée.
Après tous les témoignages et éclaircissements des communiqués qui s’en ont suivi, l’Ambassadeur a été assassiné dans le village de Kibumba entre les deux marchés de légumes sur la route nationale reliant Goma à Rutshuru, à une vingtaine de kilomètres au nord de la ville de Goma.
Cet endroit est très loin de la frontière rwandaise. Et il n’y a pas une base de militaires congolais à moins de 3 kilomètres de là. Cet endroit se trouve sur la face Est du volcan Nyiragongo en plein parc des Virunga. Les informations qui nous sont parvenues font état, à ce niveau,d’une forte déforestation pour fabrication de braise et chaque soir un grand nombre de porteurs empruntant plusieurs sentiers quittent le parc des Virunga chargés de ladite braise et se dirigent plus à l’Est, vers le Rwanda.
Qui sont ces hommes non autrement identifiés qui détruisent et pillent la forêt du parc des Virunga en toute impunité? Sont-ils les assassins de l’Ambassadeur Italiens ? Qui sait?
L’ambassdeur n’etait vise personellement mais l’opinion pulique congolaise excedee par la misere a perdu toute credibilite a l’occidident plus particulierement les USA et la France qui pour leur propre interets destabilisesnt les institutions de la RDC ils opposent les politiciens congolais entre eux a lieux des les unir . Afin ils comprennent maintenant la colere et la desolation du peuple congolais qui voit la democratie renversee ,sans elections les ambassadeurs des pays soit disant democratiques font pression sur un president qui avait 47 parlementaires sur 500 renvereser la majorite par la corruption et passer a plus de 400 parlementaires , la constitution chiffonee, il en est de meme au senat . Maintenant une justice corrompu meme aux annees les plus noires de mobutu jamais on a pas vu une chose pareille. La situation securitaire deviendra incontrolable le peuple excede par la misere va se faire justice contre la dictaure que l’occident est entrain d’installe en RDC.
La mort de l’Ambassadeur Italien a attristé tout le monde, son assassinat est un rappel de la situation précaire que vit nos frères et soeurs de l’Est de la république. On dénombre une centaine de groupes armés actifs dans cette partie du RDC ( FDLR, ADF, Mai-Mai etc…)
Le FDLR est ce monstre à plusieurs têtes que tout le monde manipule et utilise selon les besoins, circomstances…. Qui pourrait comprendre que l’ADF dit Ougandais ou le FDLR dit Rwandais s’attaquent plus à la population locale que les pays qu’ils disent combattre. La situation est très compliquée car il faut faire attention quand on parle de la l’Armée congolaise. On sait qu’à cause du mixage, celle-ci est infiltrée par des soldats Tutsis Rwandais et Burundais et Ougandais dans une moindre mesure..
Il faut aussi savoir que les Hutus au RDC d’une façon générale, appuient la politique expansioniste de Paul Kagamé, » Go figure » Sans oublier les Congolais de service comm eles anciens RCD comme Mende, Tambwe, Kin Kiey,…et les autres, Makila, Kalev, Minaku, Mabunda, Tshibanda,Shadary, Nehemie, Tshibala…. Ces gens sont pires que Ruberwa, Nyarugabo, Muyumba, Makenga, Makanika…..
Les questions qui agitent les esprits de tous sont QUI a tué l’ambassadeur italien et ses deux accompagnants et PORQUOI ! Jusque-là personne n’a donné de réponses convaincantes aux deux questions ; la désignation par le Ministère de l’Intérieur Congolais des FDLR comme auteurs plausibles de l’assassinat parait assez précipitée, mieux vaut attendre des enquêtes crédibles, si on peut les avoir. Entre-temps on continue à décortiquer les circonstances mais là aussi on n’est pas univoque, notamment sur l’information aux autorités Congolaises nationales et provinciales de ce voyage et sur la nécessité d’une protection militaire supplémentaire sur le parcours qu’a emprunté le convoi de l’Ambassadeur. Il y’a des sources qui attestent d’une communication expresse de l’ambassade d’Italie au Ministère des AE de leur voyage et ailleurs que selon les usages en cours le voyage sur ce tronçon de route ne nécessitait pas une protection supplémentaire;
De même l’unanimité n’est pas faite que seuls les FDLR étaient à même de commettre ce crime, beaucoup d’autres groupes armés opèrent sur la zone et on brode même sur la présence à proximité des troupes Congolaises et rwandaises.
Il faut relever que certains n’écartent pas un coup venu du Rwanda qui pour continuer à maintenir son emprise sur un Congo faible obligerait ainsi celui-ci à une opération militaire conjointe. Et voilà un possible mobile, le pourquoi, sinon tout reste ouvert…
Le succès facile de cette attaque signe l’échec de fameuses opérations militaires de grande envergure de Tshisekedi initiées en octobre 2019 et démontre à suffisance l’inefficacité de la Monusco présente dans le pays depuis 21 ans. Le seul bénéfice paradoxal serait pour le Congo que ce crime d’un haut représentant étranger remette sur le devant de la scène mondiale le drame de l’Est du Congo trop oublié par la CI. Quasiment tous les jours des civils Congolais innocents tombent au Nord Kivu et en Ituri sans compter au Sud, c’est vrai dans l’impuissance inacceptable de leur armée et de leurs autorités politiques mais aussi à coté d’une Monusco inutile et plus généralement dans l’indifférence de la CI. Le pouvoir Congolais mais aussi les puissants de la Ci doivent faire plus et autrement ! Le peuvent-ils encore ? Et c’est plus lourd de conséquences pour Tshisekedi qui est venu avec un programme de changement…
A noter que la veuve de l’ambassadeur évoque une trahison d’un proche ; que signifie cette allusion ? On spécule sur une personne liée au PAM. En effet l’ambassadeur avait été invité expressément par le PAM pour voir un projet réalisé dans une école près de Goma sa veuve soutient que l’organisation onusienne n’a pas fait le nécessaire pour assurer leur sécurité. Pour elle, son mari aurait été trahi par quelqu’un du PAM qui savait que les moyens de sécurité n’étaient pas adaptés à la situation. Le directeur adjoint du PAM en RDC dénonce quant à lui « des spéculations dans les médias » tandis que le ministère italien des Affaires étrangères rappelle que si ses fonctionnaires effectuent des missions d’organisations de l’ONU, ce sont elles qui ont la responsabilité de la sécurité. Que dire de toutes ces informations sinon qu’il faut attendre les enquêtes du même PAM et de l’ONU pour éclaircir les circonstances de la fusillade que d’ailleurs le ministre italien des AE a aussi exigées. Le parquet de Rome a ouvert de son côté une enquête pour « séquestration de personnes à des fins terroristes ».
PS
Certains voient « Leila Zerrougui « , la Cheffe de la MONUSCO dans « le proche de la famille qui aurait trahi l’ambassadeur italien selon les déclarations de la veuve. A se demander quel intérêt aurait-elle eu à le faire délibérément,: à ce stade on voit mal son intérêt dans une telle compromission, à moins que ce soit par négligence. Dans tous les cas si c’est vraiment elle que la veuve de l’ambassadeur désigne dans ce « proche de la famille » qui aurait vendu son mari, il faudra bien qu’elle en dise davantage dans une enquête judiciaire. Tous, du côté italien comme du côté Congolais et du PAM et de la MONUSCO, ont initié des enquêtes, tout le monde attend qu’elles nous éclairent sur les circonstances de la mort, sur les auteurs et leur mobile !