Dans un entretien accordé à Afrikarabia et Mining & Business, Denis Mukwege revient sur les raisons qui l’ont poussé à déposer sa candidature à la présidentielle. Le prix Nobel appelle les autres opposants à « jouer collectif » et se dit ouvert à de possibles alliances. Le célèbre médecin demande également aux Congolais d’aller voter massivement et de s’assurer que leur vote soit respecté dans un scrutin où il redoute « une fraude programmée ».
Afrikarabia : Vous avez beaucoup attendu avant d’annoncer votre candidature, qu’est-celui vous a décidé à vous lancer dans la course à la présidentielle ?
Denis Mukwege : Cela fait bientôt trois décennies qui nous subissons une guerre qui a tout déstructurée à l’Est du Congo. Il n’y a plus d’économie, le tissu social est complètement détruit. Cette partie du Congo est en danger. Du côté médical, nous avons essayé de faire ce que nous pouvions. Sur le plan international, nous avons pu obtenir une loi de l’Union européenne sur les minerais des conflits. Malheureusement, cette loi a été contournée par les présidents Tshisekedi et Kagame qui ont décidé que ces minerais seraient traités au Rwanda. Nous avons également plaidé auprès des Nations unies sur la question des violences sexuelles. Nous avons l’impression d’avoir fait le maximum pour défendre la cause du Congo. Malheureusement, force est de constater un manque de volonté criant des autorités congolaises pour faire avancer la paix à l’Est du Congo. Que ce soit de la part du régime de Joseph Kabila ou de celui de Félix Tshisekedi,
Afrikarabia : Vous avez plaidé votre cause auprès du président Tshisekedi ?
Denis Mukwege : Oui, ma dernière demande à Félix Tshisekedi concernait la mise en place d’une justice transitionnelle, pour engager des poursuites contre les auteurs de crimes, demander des réparations et prévenir ainsi de nouvelles violences. Il avait promis de le faire, mais cela n’a pas été fait. Ce qui est terrible, c’est que les solutions existent, mais s’il n’y a personne pour les mettre en pratique, on risque d’attendre encore trois décennies pour que la population vive en paix. Nous avons donc décidé de ne plus demander, mais de s’engager pour faire.
Afrikarabia : Il n’y a que le politique pour faire bouger les lignes ?
Denis Mukwege : En tant que membre de la société civile, j’ai été partout dans le monde, j’ai vu toutes les instances internationales où des décisions importantes pouvaient se prendre, mais ce n’est plus suffisant.
Afrikarabia : Dans cette course à la présidentielle, les autres candidats de l’opposition dressent les mêmes constats. En quoi votre candidature est différente ?
Denis Mukwege : Je suis avant tout un défenseur des droits humains. Nous partons d’une base qui est tout à fait différente. Toutes mes actions seront centrées sur l’Homme. Cela fait une très grande différence. Je souhaite mettre l’Homme au centre de mes préoccupations.
Afrikarabia : Dans un scrutin à un seul tour, une alliance de l’opposition n’est-elle pas indispensable pour battre Félix Tshisekedi ?
Denis Mukwege : Le fait qu’une grande partie de nos politiciens ont décidé de rejoindre l’Union sacrée de Félix Tshisekedi va nous faciliter la chose. Je pense que l’idéal serait de pouvoir trouver un candidat commun pour créer enfin une réelle alternance démocratique. Au vu de la situation désastreuse dans laquelle se trouve le pays aujourd’hui, c’est une lourde responsabilité de vouloir jouer la carte individuelle en espérant pouvoir y arriver seul. Je pense que ceux qui partagent les mêmes valeurs doivent mettre en commun leurs efforts.
Afrikarabia : Etes-vous compatibles avec les autres candidats, comme Martin Fayulu, Moïse Katumbi, Matata Ponyo… ?
Denis Mukwege : Je n’exclus personne. Le plus important est d’obtenir l’alternance.
Afrikarabia : Etes-vous prêt à nouer des alliances ou à proposer un « ticket » avec un autre candidat ?
Denis Mukwege : Oui. Il faut que ceux qui sont dans l’opposition comprennent que dans la situation du pays, on ne peut pas jouer individuel. Il faut jouer collectif. Je suis très ouvert par rapport à cela.
Afrikarabia : Nous sommes à deux mois et demi du scrutin, vous ne vous êtes pas lancé un peu trop tardivement ?
Denis Mukwege : En deux mois et demi, nous pouvons faire beaucoup de choses.
Afrikarabia : Que faut-il retenir du bilan de Félix Tshisekedi ?
Denis Mukwege : Félix Tshisekedi avait déclaré au début de son mandat que s’il n’arrive pas à ramener la paix à l’Est du Congo, il considérera qu’il a échoué. C’est à lui d’en tirer les conclusions.
Afrikarabia : L’opposition dénonce depuis des mois un fichier électoral « frauduleux », une CENI et une Cour constitutionnelle « caporalisées » par Félix Tshisekedi. Comment s’assurer que les élections de décembre se dérouleront sans tricherie ?
Denis Mukwege : Il y avait un choix cornélien à faire : ou on s’engage dans ces élections pour être présents et pouvoir dénoncer s’il y a fraude, ou alors on ne participe pas au scrutin et on laisse un boulevard au président Tshisekedi. Nous avons fait un choix en connaissant ces risques. Je pense que la fraude a été programmée : un fichier qui n’est pas audité de façon indépendante, des cartes d’électeurs qui s’effacent… Ces élections seront chaotiques. Mais je ne veux pas donner un chèque en blanc au président sortant. Je demande à la population d’aller voter massivement. Mais je demande aussi aux électeurs de s’assurer que son vote sera respecté. Il faudra s’assurer qu’à la fermeture du bureau de vote, les résultats soient bien affichés. Il faudra que ces résultats soient envoyés à des organisations qui pourront faire un contrôle parallèle de celui de la Commission électorale (CENI). Nous encourageons également la CENCO, l’ECC, de publier les résultats.
Afrikarabia : Ce week-end, le président Félix Tshisekedi a déposé sa candidature à la CENI et a déclaré vouloir mettre en garde la population contre « les candidats de l’étranger », et « ces étrangers qui fabriquent des candidats ».
Denis Mukwege : Ce sont des déclarations malheureuses, populistes, qui n’aident pas à la construction d’une Nation où la population vit en cohésion. C’est triste. Je suis au Congo depuis 40 ans, avec la population congolaise. J’ai construit des écoles avec cette population. J’ai été cherché de l’eau pour construire des centres de santé avec cette population. Nous avons été aux côtés de cette population dans toutes les difficultés pour subvenir à leurs besoins de santé. J’ai toujours travaillé avec mes mains, avec ma tête en République démocratique du Congo. C’est malheureux pour des gens qui vivent en Europe, qui vivent grâce à l’assistance sociale en Europe, qui n’ont pas d’adresse au Congo… ils ont peut-être l’adresse de leur père. C’est incroyable que ces gens puissent me traiter, moi qui vit au Congo, d’être « le candidat des blancs ». Je crois que le contraire serait vrai. Je suis le plus Congolais de tous.
Afrikarabia : Vous n’avez pas peur d’abîmer votre image de prix Nobel dans le marigot de la politique congolaise ?
Denis Mukwege : Je crois que c’est l’image du Congo et du Congolais qui est très abîmée. A quoi cela sert d’avoir tous les honneurs alors que mon peuple vit dans l’humiliation. Je crois qu’aujourd’hui, nous avons tout pour être respecté.
Afrikarabia : Une raison de déposer un bulletin de vote Denis Mukwege le 20 décembre ?
Denis Mukwege : C’est la dernière chance. La dernière chance de pouvoir refonder l’Etat congolais. Vous avez un choix à faire. Ce qui vous vivez est une forme d’esclavage. C’est vous, Congolais, qui avez le bulletin de vote entre vos mains. Vous pouvez participer à la réforme de votre Etat.
Propos recueillis par Christophe Rigaud (Afrikarabia)
et Olivier Delafoy (Mining & Business)
L’intégralité de l’entretien avec Denis Mukwege est à retrouver dans le numéro de novembre de Mining & Business.
Je ne m’abimerais pas dans une sagesse à la Ponce-Pilate genre JB Placca sur Rfi, je suis Congolais et accepte de prendre parti et pas m’arrêter à voir la bouteille à moitié vide, il faut bien que des héros comme Mukwege s’emploient à la remplir.
Ainsi je rends personnellement hommage et soutiens la candidature de Dr Mukwege qui a pris le courage d’entrer en politique où il sait pourtant qu’il risque de beaucoup perdre que de gagner mais il se fie à sa foi patriotique et son expérience dans la société civile.
A la question, « pourquoi déposer un bulletin de vote à son nom », Mukwege répond « c’est la dernière chance de pouvoir refonder notre Etat fort en panne, de cesser d’y vivre une sorte d’esclavage ». N’en doutez point, il ne se prend pas pour l’unique sauveur simplement pour l’un de ces enfants qui veut faire mieux que ceux qui en face de lui s’entetent à rester au pouvoir malgré leurs échecs patents.
Mukwege nous donne les raisons de sa candidature qui se résument au fait qu’après s’être occupé 40 ans durant à réparer les femmes abîmées par le viol, il trouve que ça ne suffit pas, il a besoin d’agir plus en amont. De plus il demande aux opposants de jouer collectif et aux Congolais d’aller voter massivement tout en surveillant étroitement un processus dans lequel la fraude est programmée à l’avance.
Tout cela ne fera peut-être pas son élection mais lui aura tenté de devenir notre PR pour mieux travailler que ceux qui l’ont précédé.
J’invite les Congolais sur place de de voter massivement pour Mukwege et de surveiller à leur niveau les opérations pour que leur vote ne leur soit pas volé. C’est déjà ça…
Dites nous tout simplement que vous n’appreciez pas le numero 5, vous avez
maintes fois ici ecrit pour l’accuser de tous les peches du monde. Ceci est votre droit le plus legitime. Si l’on vous demandais aujourd’hui de demontrer par des faits reels le mechanisme technique de la fraude electorale mis en place pour son elelction, vous en serais tout simplement incapable. Alors arretez d’accuser les gens par rapport aux « feelings » que vous avez envers eux. Vous dite que l’estime gynecologue travaille sur les femmes violees depuis 40 ans, ce n’est pas ce qu’il dit dans son interview, il dit qu’il est au Sud Kivu depuis 40 ans,il s’en suis une question legitime, ou etait il avant?
Vous parlez de ceux qui s’entetent a rester au pouvoir malgre leurs echecs patents, lesquels? Les realisations du gouverment SAMA sont nombreuses en RDC, ceci dans des conditions de degradations tres avancees du tissu economique et social de la nation. Ayez le courage intelectuel de le reconnaitre. Il n’y a pas d’entetement ici, c’est tout simplement le respect de la constitution qui guaranti a Fatshi Beton le droit de se presenter pour un autre mandat de 5 ans. D’apres vous, il devrais ne pas excercer ce droit lui donne par la constitution pour faire plaisir a certains citoyens qui ne l’aiment pas tout simplement parce qu’il est ce qu’il est et il vient d’ou il vient. Vous allez avoir 5 ans en plus dans le desert, il va battre tout ce beau monde a plate couture dans une election a un tour, plus tard on verra bien.
@BISMARK
Vous avez hélas tout faux cher Compatriote.
Vous seriez plus intelligent de defendre votre Fasthi Beton en ne déformant pas les propos de ses adversaires. Mukwege est né à Bukavu, de confession et de culture protestante, sa famille est connue. Il a fait sa scolarité primaire et secondaire dans des écoles protestantes de la region pour aller ensuite faire une année à la Faculté de Polytechnique de Kinshasa. Il a ensuite été obligé d’aller faire ses études de Médecine au Burundi voisin. C’est donc 40 ans qu’il accomplit son travail de Médecin au service de la population Congolaise et non comme vous deformez ses propos que c’est seulement 40 ans qu’il est au Congo. Est-ce si sorcier à comprendre même pour un fanatique ennemi ?
Je suis d’accord avec mon papa dr. Dénis mukwege pour ça candidature
@Nsumbu, la vidéo existe bien ou il dit lui même qu’il est au Sud Kivu depuis 40 ans. Soyez honnête et écoutez cette vidéo qui circule partout dans les réseaux sociaux, si je ne me trompe pas, c’est à l’occasion d’une interview sur un média Français.
Il est né d’une mère du Sud Kivu et d’un père Burundais. Tout anti Beton irascible que vous êtes, ça ne vous coûtera rien de vérifier cette information. Avec tout le respect que je lui dois pour son travail remarquable avec nos mamans victimes des violences sexuels , il vient de commettre une grosse erreur en se jetant sans préparation ni structure politique nationale dans le marigot de la politique de la RDC, un marigot plein de crocodiles sans pitié.Vous me considérez comme fanatique ennemi, ceci témoigne de votre niveau de compréhension du débat démocratique, selon vous une opinion contraire ou différente à la vôtre ne peut que venir d’un fanatique ennemi. Sorry, you got a lot of growing up to do. Beton va être la pendant encore longtemps, vous vous époumonez pour rien, par contre developper une stratégie en vous pour vous permettre de vous habituer à cette done. Le reste et bien c’est le reste. FATSHI BEEEE.
@BISMARK
La vérité vous interesse-t-elle ou seule votre propagande fanatique vous guide ? Si vous voulez vraiment défendre votre Fatshi beee, croyez-moi la vérité vaut mieux que vos bafouilles menteuses.
Vous voilà en effet à court d’arguments à vous varranger comme vous pouvez à ‘interpréter une video à votre guise au lieu d’y rechercher les faits authentiques qu’elle relate. La vérité des faits vous rendra plus convaincant et servira mieux la défense de votre champion, croyez-moi, il faut être un vrai benêt pour croire le contraire.
Que vous le voulez ou non, hélas Mukwege est né à Bukavu et y a vécu jusqu’à aller aux études. Si vous en êtes encore capable, renseignez-vous auprès de ceux qui le connaissent vraiment et pas aux montages futiles comme le vôtre où vous ne pouvez sortir que Gros-Jean comme devant la queue entre les pattes. Moi je connais un peu Mukwege, vous pas et voulez l’inventer pour soigner vos fantasmes futiles. Apocalyptique !
Félix Tshisekedi est nul sans Kadima président de la CENI qui est également membre de son parti l’UDPS en violation de la loi.