Son élection à la tête de l’UDPS et sa candidature à la prochaine présidentielle relance le leadership de l’opposant Félix Tshisekedi, au moment où le favori, Moïse Katumbi, est toujours en exil forcé en Europe.
L’horizon s’éclairci pour l’UDPS de Félix Tshisekedi. Sans président depuis la mort du leader historique Etienne Tshisekedi et en guerre contre les ailes dissidentes du parti, l’UDPS revient dans la course après la tenue de son congrès ce week-end. Le parti s’est d’abord trouvé un successeur au « Sphinx de Limete » décédé en février 2017. Sans surprise, c’est le fis du leader emblématique, Félix Tshisekedi, qui a été désigné par les membres de son parti pour porter à nouveau le flambeau de l’UDPS, avec un score quasi soviétique (98,38%). Avec surprise cette fois, Félix Tshisekedi a également été investi pour représenter le parti aux prochaines élections générales de décembre 2018.
Seconde bonne nouvelle pour le parti, l’aile historique, représenter par Félix Tshisekedi, a récupéré le label UDPS face aux autres groupes qui en revendiquaient le nom. Bruno Tshibala, ancien cadre du parti avant d’être nommé Premier ministre par Joseph Kabila, estimait être le plus légitime à représenter le parti de feu Etienne Tshisekedi, dont il a été proche collaborateur. Mais le Conseil national de suivi de l’accord de la Saint-Sylvestre (CNSA) a estimé que seule la branche « historique » de Félix Tshisekedi pouvait porter le label UDPS. Même si Bruno Tshibala paraît bien décidé à contester cette décision, le parti de Félix Tshisekedi semble désormais en ordre de bataille pour les prochaines élections de décembre. Des élections qui restent pour le moment très hypothétiques.
Kabila sans dauphin et Katumbi incertain
La désignation de Félix Tshisekedi à la tête de l’UDPS et comme candidat à la présidentielle donne en effet le coup d’envoi d’une bien étrange campagne électorale. Le président Joseph Kabila, qui devait quitter le pouvoir en 2016, s’accroche toujours à son fauteuil en retardant volontairement les élections. Dans l’impossibilité de briguer un troisième mandat, le chef de l’Etat tarde également a désigné un dauphin. Du côté de l’opposition, la situation est toute aussi floue. Le candidat le plus en vue, l’homme d’affaires Moïse Katumbi, qui est en exil forcé en Europe, pourrait être tout simplement empêché de se présenter. L’ancien gouverneur du Katanga, est harcelé par la justice congolaise, depuis son transfuge dans l’opposition, et risque l’inéligibilité. Deux affaires rocambolesques, une condamnation, et un problème de double nationalité, pourraient bien mettre hors jeu Moïse Katumbi qui risque la prison si il décidait de rentrer au pays
Le fait que Félix Tshisekedi se fasse investir comme candidat à la présidentielle de l’UDPS tombe donc au plus mauvais moment pour l’équipe Katumbi. Attaqué de toutes parts par une justice « téléguidée » par le pouvoir, Moïse Katumbi vacille. Certains observateurs doutent désormais que l’ancien gouverneur du Katanga puisse aller au bout de sa candidature. L’annonce de celle de Félix Tshisekedi à la présidentielle, si elle n’est pas une surprise, prend tout de même tout le monde de court. Car officiellement Katumbi et Tshisekedi sont toujours alliés au sein de la plateforme du Rassemblement de l’opposition. Mais avec une présidentielle à un seul tour, l’opposition est condamnée à ne présenter qu’un seul candidat si elle veut avoir une chance de remporter l’élection. Dans ce contexte d’incertitude, la candidature de Félix Tshisekedi pourrait bien apparaître comme une sorte de « plan B » pour l’opposition congolaise, si Moïse Katumbi venait à ne pas pouvoir se présenter.
Money money
Pour mener campagne dans ce vaste pays continent qu’est le Congo, il faut de l’argent… beaucoup d’argent. Et l’UDPS de Félix Tshisekedi en manque cruellement. Le parti a d’ailleurs dû lancer un appel au don pour organiser le très modeste congrès de ce week-end. Le seul candidat d’opposition à être en capacité financière de mener une campagne électorale s’appelle… Moïse Katumbi. L’ancien gouverneur détient donc la clé du scrutin pour l’opposition congolaise. Avec lui (et son équipe y croit plus que jamais), ou sans lui. En l’absence de Moïse Katumbi sur le terrain, en République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi continue de tracer sa route et de rassembler autour de son parti. Si les deux autres poids lourds de l’opposition, Vital Kamerhe (UNC) et Eve Bazaïba (MLC), n’étaient pas présents lors du lancement du parti de Moïse Katumbi, « Ensemble pour le changement » en Afrique du Sud, Félix Tshisekedi a réussi le tour de force de les réunir pendant le congrès de l’UDPS. Signe qu’un axe Tshisekedi/Kamerhe/Bazaïba pourrait voir le jour. Mais pour l’heure, il est encore trop tôt pour nouer des alliances et l’ensemble des plateformes d’opposition prônent encore une unité (de façade).
L’alternance semble pourtant bien en marche en RDC. Un récent sondage de l’institut Berci et du GEC démontre que les Congolais rejettent majoritairement la politique du président Joseph Kabila. Mais pour qu’il y ait alternance, encore faut-il que Joseph Kabila accepte de quitter le pouvoir (rien n’est moins sûr) et que le scrutin ait réellement lieu, et qu’il se déroule en toute transparence. Sur ce point, il y a de nombreux motifs d’inquiétudes : le taux d’enrôlement des électeurs est anormalement élevé dans certaines provinces, ce qui fait craindre des irrégularités et des fraudes massives, comme lors des élections anarchiques de 2011, qui, rappelons-le, sont à l’origine de la crise de légitimité actuelle de Joseph Kabila.
Christophe RIGAUD – Afrikarabia
Malheureusement pour felix meme si la séquence médiatique qui l a consacré a la tete de l udps a été
Réussi. La guerre pour savoir qui aura le label udps entre lui et tshibala continuera. C’est en principe, cette semaine que le Tribunal de grande instance de Matete va se prononcer sur la requête du camp Tshibala qui avait attaqué en faux la décision signée par le secrétaire général de l’UDPS convoquant le congrès de ce parti.
Le camp tshibala espère toujours que la justice va annuler les résultats de l’élection qui a porté Félix Tshisekedi à la tête de l’UDPS.
Pour eux, le congrès extraordinaire convoqué par le secrétaire général Jean-Marc Kabund au cours duquel l’élection a été organisée était illégal. Ils affirment que les décisions qui ont été prises par ce congrès seront « nulles et de nul effet » selon le principe d’antériorité de l acte déposé. C’est l’action déposée au tribunal qui précède la tenue de ce congrès. Et même si par la suite un congrès est tenu par une autre branche, ce principe pourra toujours agir contre tout ce qui va être pris comme résolution. Or c est Bruno tshibala qui le premier a fait enregistré en decembre les nouveaux statuts de l udps qui a acté de son existence. C est un principe de droit. Contestant aussi la sanction d auto-exclusion dont il a fait l objet. Sanction qui n existe pas dans les statuts de l udps. C est pourquoi il se dit encore membre. De plus me secrétaire général kabund selon encore une fois mes statuts ne peut exclure aucun membre du parti.