En prenant la présidence de 17 des 21 Assemblées provinciales, la majorité présidentielle laisse peu de doute sur sa probable victoire lors de l’élection des gouverneurs du 26 mars prochain.
Alors que la publication des listes des candidats-gouverneurs continue de faire polémique, une autre élection vient de se jouer dans les nouvelles provinces récemment démembrées : celle des membres des bureaux des Assemblées provinciales. Sur les 21 provinces, la majorité présidentielle (MP) a remporté 17 sièges de président, alors que l’opposition n’en obtient seulement deux. La victoire est donc écrasante pour la majorité qui contrôle désormais ces nouvelles entités décentralisées issues du récent découpage territorial. Sur les 17 Assemblées aux mains de la majorité, le PPRD du président Joseph Kabila prend la tête du Haut-Katanga, du Tanganyika, du Kasaï-Oriental, du Sankuru et du Kwilu, le reste étant aux mains de membre de la majorité présidentielle. Du côté de l’opposition, qui rafle 4 postes de président, c’est le MLC de Jean-Pierre Bemba qui remporte 3 Assemblées provinciales : celles de la Tshuapa, du Nord-Ubangui, et de la Mongala. Un résultat attendu puisque ces 3 nouvelles provinces sont toutes issues de l’ex-Equateur, le fief électoral historique de Bemba. La 4ème province présidée par l’opposition l’est par un candidat indépendant.
Un galop d’essai avec l’élection des gouverneurs
L’absence des autres partis d’opposition, comme l’UNC ou l’UDPS s’explique par une « anomalie » du scrutin provincial toute congolaise : les députés provinciaux qui ont voté ont été élus en 2005 et non renouvelés… faute d’élection. A cette date, l’UDPS de Tshisekedi prônait le boycottt des scrutins et l’UNC de Kamerhe n’existait pas encore. Seul le MLC qui participait encore à l’époque au « 1+4 », était présent dans les Assemblées provinciales. 10 ans plus tard, le MLC conserve donc son rang de parti d’opposition « qui compte », malgré son affaiblissement depuis l’incarcération de Jean-Pierre Bemba par la Cour pénale internationale (CPI) en 2008. Les résultats de ces élections dans les Assemblées provinciales sonnent comme une répétition générale avant l’élection des gouverneurs des nouvelles provinces, le 26 mars prochain. Car ce sont bien les mêmes Assemblées provinciales qui organiseront et participeront à l’élection des gouverneurs. Au vue de la victoire écrasante de la majorité présidentielle dans ces Assemblées, le résultat de l’élection des gouverneurs laisse peu de doute. Le carton plein de la MP aux Assemblées provinciales vient donc de tuer le (peu) de suspense de l’élection des gouverneurs où la majorité devrait se tailler la part du lion dans la plupart des provinces.
Christophe RIGAUD – Afrikarabia
Cela ne nous étonne pas. Ou sont Badibangi, Malu Malu…