Plus de 100.000 Kinois sont venus accueillir le doyen de l’opposition, Etienne Tshisekedi, ce mercredi. Un retour triomphal que le patron de l’UDPS devra transformer sur le plan politique alors que la République démocratique du Congo (RDC) s’enfonce dans une crise pré-électorale sans précédent.
On le croyait rangé aux oubliettes de l’histoire, le voici de nouveau l’objet de toutes les attentions et au centre du jeu politique congolais : le doyen de l’opposition, Etienne Tshisekedi, 84 ans, est de retour à Kinshasa après deux ans d’exil médical en Belgique. Avec un peu plus d’heure de retard, laissant libre court à toutes les rumeurs sur les réseaux sociaux, le jet privé du « Sphinx de Limete » s’est immobilisé à 14h05 sur le tarmac de l’aéroport de Ndjili à Kinshasa. Accompagné de son épouse et de Raphaël Katebe Katoto, le frère du candidat à la présidentielle, Moïse Katumbi, Etienne Tshisekedi s’est fait attendre plus de 45 minutes avant de descendre de l’avion et de s’engouffrer dans une Jeep encadrée par des véhicules de la police. Coiffé de sa célèbre casquette, l’opposant historique s’est offert un bain de foule le long des 15 kilomètres reliant l’aéroport à sa résidence du quartier de Limete. Plus de 100.000 sympathisants, en liesse, à pied ou en moto ont escorté le président de l’UDPS jusqu’à la tombée de la nuit. Dans une cohue indescriptible, à la lumière des bougies et des lampes de poche, les Kinois ont tenu a accompagné Tshisekedi, « le Sphinx de Limete », jusqu’à son domicile.
« Le début du départ de Kabila »
Le retour du doyen des opposants à Kinshasa après une longue absence marque un tournant dans la crise politique que traverse la République démocratique du Congo (RDC). L’arrivée triomphale d’Etienne Tshisekedi à Kinshasa démontre que la figure tutélaire de l’opposition congolaise reste un mythe extrêmement populaire au Congo. « Aucun autre homme politique n’est capable de déplacer autant de personnes dans les rues », nous explique un Kinois joint par téléphone ce mercredi. « Je n’ai jamais vu ça ! Il y avait moins de monde pour le rapatriement du corps de Papa Wemba ! ». Sur le plan politique, Tshisekedi reste le symbole de la résistance aux différents pouvoirs qui se sont succédés à Kinshasa : Mobutu, Laurent-Désiré Kabila, Joseph Kabila… et il le reste. Les slogans hostiles à l’actuel chef de l’Etat fleurissaient tout au long du cortège : « Pas de troisième mandat pour Kabila, Kabila dégage » ou encore « le bailleur (Tshisekedi) est là, le locataire (Kabila) doit partir ». Pour les nombreux Kinois qui étaient aujourd’hui dans la rue, « le retour de Tshitshi représente le début du départ de Joseph Kabila ».
Un retour sans violence
D’un point de vue sécuritaire, ce retour à haut risque pour les forces de sécurité aura été un sans faute. La police a pu sécuriser le véhicule de Tshisekedi et la foule venue l’accueillir dans le calme (ou presque) et sans violence (ou presque). Il faut dire que l’organisation du retour de l’opposant avait été négociée avec les autorités congolaises au plus haut niveau. Le chef de la police, le général Kanyama, plus connu pour les exactions de ses troupes que pour ses qualités de maintien de l’ordre, avait promis que « tout se passerai bien ». Le général était même la seule autorité officielle sur le tarmac pour accueillir le patron de l’UDPS. Le pouvoir en place, jamais tendre avec les opposants, semblait au petit soin avec Etienne Tshisekedi. Son retour intervient à quelques jours du lancement dans travaux préparatoires au fameux dialogue national, voulu par Joseph Kabila. Un dialogue, dont l’UDPS de Tshisekedi vient de nouveau de récuser le facilitateur, Edem Kodjo.
Le plus dur reste à venir
Le plus dur reste pourtant à venir pour Etienne Tshisekedi après ce retour réussi. Le « vieux » sera-t-il à la hauteur du défi politique qui l’attend : réussir à négocier le départ de Joseph Kabila au soir du 19 décembre 2016, date de la fin de son second et dernier mandat ? L’opposition accuse en effet le président congolais de vouloir retarder volontairement la date de la prochaine présidentielle pour se maintenir au pouvoir après 2016. L’opposant historique, à la santé chancelante, trouvera-t-il la solution pour débloquer la crise politique ? Certains craignent que son intransigeance légendaire (qui fait sa faiblesse) ne soit un frein pour concilier majorité et opposition sur « l’après 19 décembre ». Une chose est sûre, ce retour triomphal à Kinshasa démontre que le doyen de l’opposition est encore sacrement populaire et qu’il faudra encore compter avec lui dans la vie politique congolaise. Le prochain rendez-vous d’Etienne Tshisekedi avec les Congolais se déroulera encore dans la rue, dimanche 31 juillet, pour un grand meeting de l’opposition.
Christophe RIGAUD – Afrikarabia
Mr Christophe , Le president TSHISEKEDI n’était pas accompagné par Mr Katebe katoto .J’étais à l’aeroport Abelag de Bruxelles pour organiser son départ sur Kinshasa.
ce bien lui l’homme que les peuples à choisi en 2011 preuve a la puis
La campagne électorale aura donc lieu un jour quand tous les candidats aux différentes fonctions éligibles, ainsi que leurs électeurs potentiels, seront connus de tous.