Après le G7, une nouvelle plateforme de seize partis politiques et organisations de la société civile, l’Alternance pour la République (AR), demande à Moïse Katumbi de se présenter à la prochaine présidentielle.
La course au leadership de l’opposition est bel et bien lancée en République démocratique du Congo (RDC). Depuis son départ de la majorité présidentielle fin 2015, Moïse Katumbi accélère la cadence. L’homme pressé ne s’est toujours pas officiellement déclaré pour briguer la magistrature suprême, mais ses soutiens s’activent fermement pour imposer leur poulain. Fin mars, c’est le G7, une plateforme d’anciens frondeurs de la majorité, qui lui avait demandé de se présenter à la présidentielle. Ce 1er mai, c’est une nouvelle plateforme, l’Alternance pour la République (AR), qui fait le même choix lors d’un meeting à la Fikin de Kinshasa. L’AR regroupe seize partis et organisations de la société civile : l’Envol de Delly Sessanga, le MLP de Franck Diongo, ECCO d’Adam Bombole, l’ATD de José Makila, la Scode de Jean-Claude Muyambo (actuellement en détention) et le CNRP de Bernard Beya Mubiayi. Pour Delly Sessanga, le porte-parole de la plateforme, « Moïse Katumbi est le ticket gagnant de la République. La propulsion de sa personne à cette charge devra permettre au peuple congolais de pouvoir enfin se retrouver », a-t-il déclaré sur Radio Okapi.
Guerre des plateformes
Alors que la prochaine présidentielle risque d’être reportée en RDC – voir notre article, on se bouscule dans l’opposition pour s’imposer. Plusieurs plateformes politiques se sont alors constituées pour donner plus de poids à l’opposition et faire pression sur les autorités congolaises pour organiser les élections dans les délais. La Dynamique de l’opposition et le Front citoyen 2016 regroupent les principaux partis d’opposition (UNC, MLC, Ecidé… ), mais l’arrivée de l’ex-gouverneur du Katanga dans le camp des opposants a semé le trouble. Très rapidement, une guerre de leadership s’est rapidement déclarée entre Vital Kamerhe et Moïse Katumbi. Car pour s’imposer face au candidat de la majorité présidentielle, l’opposition devrait présenter un candidat unique à la présidentielle pour espérer l’emporter dans une élection présidentielle à un seul tour. En activant ses soutiens du G7, puis aujourd’hui ceux de l’Alternance pour la République, Moïse Katumbi tente de forcer le destin. Ce qui n’est pas du goût des autres leaders de l’opposition : Vital Kamerhe (UNC) et Martin Fayulu (Ecidé) en tête. Le premier prépare son destin présidentiel depuis son départ de la majorité en 2009 et le second s’est fait récemment désigné candidat par son propre parti.
Adieu candidature unique !
Aujourd’hui, on peut désormais affirmer qu’en cas d’élection présidentielle, il y aurait au moins quatre candidats de l’opposition : Katumbi, Kamerhe, Tshisekedi père ou fils et Fayulu. Du côté de la majorité présidentielle on ne peut que se féliciter de la situation. Avec une opposition divisée, la prochaine présidence ne peut pas lui échapper. Le pouvoir joue d’ailleurs assez adroitement avec les égos des opposants. En accentuant dernièrement la pression et la répression sur Moïse Katumbi, le pouvoir légitimise le statut d’opposant de l’ancien gouverneur du Katanga et fait voler en éclat l’unité (fragile) de la Dynamique de l’opposition. Idem concernant l’UDPS, que la majorité voudrait voir s’assoir à la table du dialogue politique voulu par Joseph Kabila pour se maintenir au pouvoir après 2016. Mais pour l’heure, la tâche est ardue pour Moïse Katumbi pour s’imposer dans l’opposition. Il devra rivaliser d’ingéniosité pour composer avec l’UDPS, l’UNC et le MLC. Mais il sait que pour réussir, il devra pour ses concurrents de vitesse. Ce week-end, il vient de prendre encore quelques longueurs d’avance.
Christophe RIGAUD – Afrikarabia
Encore un president sans diplome pour le Congo,quel exemple pour les prochaines générations
Selon moi, à ce stade, la question essentielle à se poser est de s’interroger sur les capacités propres de Katumbi qui a aujourd’hui le vent en poupe, à faire un bon PR pour le Congo et subsidiairement si parmi ses rivaux ‘il représente la meilleure chance de ravir le siège à ce pouvoir qui a tant démérité et dont la majorité de Congolais ne veut plus; elle souhaite vivement le changement !
Sinon il faut souhaiter à cette opposition plus de maturité politique : tout le monde ne peut devenir PR; une candidature commune leur donne plus de chance de victoire; ils doivent donc se construire un ticket où à l’avance ils conviennent sans scrupules d’une répartition de postes importants au prorata de leur pois politique et électoral et de leurs compétences respectives !
Une coalition large de gouvernement; c’est possible et indispensable !
Quant au combat pour la tenue effective du scrutin dans les délais ou avec un petit retard technique; ils doivent continuer à le mener ensemble et de façon méthodique pour arriver à une pression critique qui impose au pouvoir des élections crédibles et apaisées selon ce calendrier !
A moins que leurs égos les rendent suicidaires au point de se satisfaire qu’aucun d’eux ne gagne ils n’ont pas hélas le choix : seule l’union bien concertée et acceptée de tous vaudra pour eux !
Tshisekedi père est bien vieux pour supporter un mandat de 5 ans, il serait plus responsable qu’il passe la main ! Son fils, Kamerhe, Fayulu et d’autres seraient mieux avisés d’accepter les postes avec Katumbi plutôt que ne rien gagner.au haut niveau…