Comment faire cohabiter l’UDPS, l’UNC, des anciens kabilistes FCC, Moïse Katumbi et Jean-Pierre Bemba ? C’est la délicate équation qu’essaie de résoudre le président Félix Tshisekedi au sein de son « Union sacrée » pour récupérer une majorité favorable à l’Assemblée nationale.
Y aura-t-il de la place pour tout le monde dans « l’Union sacrée » ? La nouvelle majorité parlementaire en construction autour du président Félix Tshisekedi attire les foules. Depuis le lancement de son rassemblement visant à renverser les rapports de force à l’Assemblée nationale, le chef de l’Etat a réussi à obtenir le soutien de la quasi totalité du spectre politique congolais, moins quelques kabilistes encore fidèles à l’ancien président. Les places seront donc très chères pour faire partie de « l’Union sacrée » et surtout pour bénéficier des postes-clés qui iront avec le changement de majorité parlementaire : présidence et vice-présidences de l’Assemblée nationale, Primature et ministères stratégiques… tout le monde veut son poste pour pouvoir peser sur l’échiquier politique.
Des ex-FCC majoritaires
Le problème, c’est que « l’Union sacrée » est devenue « une véritable auberge espagnole » s’inquiète un de ses nouveaux venus qui voit les rangs de la nouvelle majorité grossir à vue d’oeil. Autour de l’UDPS, le parti présidentiel et de l’UNC, son partenaire de CACH, il faudra maintenant compter avec les nombreux déçus du FCC pro-Kabila, qui ont rallié le président Tshisekedi. Si nombreux, « qu’ils sont maintenant devenus majoritaires » au sein de « l’Union sacrée » s’étonne un membre de CACH. Plusieurs caciques du FCC ont récemment viré casaque pour soutenir le large rassemblement présidentiel. On y retrouve l’emblématique ex-porte-parole de la kabilie, Lambert Mende, le ministre de l’industrie Julien Paluku, l’ancien gouverneur du Kasaï, Ngoy Kasanji, Jean-Lucien Bussa, Jean-Charles Okoto ou Pius Muabilu, le ministre de l’Urbanisme.
Trop plein ?
A ces nouveaux venus provenant du FCC, le président Tshisekedi a également réussi à convaincre une partie de l’opposition de rejoindre son rassemblement. Jean-Pierre Bemba du MLC et Moïse Katumbi, d’Ensemble, ont eux aussi décidé de donner une chance à « l’Union sacrée ». Dans cette étonnante coalition, on retrouve aussi l’une des pièces maîtresses du chef de l’Etat pour tenter de faire tenir l’édifice : Modeste Bahati et sa petite cinquantaine de députés AFDC-A dans le rôle de « l’informateur » chargé d’identifier la nouvelle majorité et permettre la nomination d’un futur Premier ministre plus en phase avec « la vision » de Félix Tshisekedi. Le plus difficile reste maintenant à venir : trouver un modus operandi au sein de cette nouvelle alliance hétéroclite et surtout une distribution des postes qui contente tout le monde. Avec autant de tendances politiques contre-nature qui couvrent maintenant l’intégralité du paysage politique congolais, l’équation paraît bien difficile à résoudre.
Une difficile répartition des postes
Au temps de la coalition CACH-FCC, les violons avaient déjà mis beaucoup de temps à s’accorder autour de la composition du premier gouvernement de Sylvestre Ilunga. Sept mois ont été nécessaires pour trouver le subtil équilibre entre UDPS-UNC et FCC. Dans les chancelleries occidentales, ont doute que ce drôle d’attelage puissent se mettre rapidement d’accord sur une distribution satisfaisante des postes. On voit mal, en effet, comment la présidence de l’Assemblée nationale pourrait échapper à un membre du FCC version « Union sacrée ». Le mouvement est majoritaire et peut faire la pluie et le beau temps dans l’hémicycle : on imagine difficilement Félix Tshisekedi réussir à imposer une autre formation. Un choix qui pourrait faire grincer des dents au sein du propre parti présidentiel, mais aussi au MLC et à Ensemble. La Primature pourrait revenir à une personnalité de compromis. La seule qui émerge pour l’instant est tout simplement « l’informateur » Modeste Bahati, qui pourrait rassembler aussi bien au sein du FCC que des autres composantes.
Un « cannibalisation » par le FCC
Face à ce casse-tête, Félix Tshisekedi sait qu’il fera des déçus. Et pour le moment, l’ambiance est tendue avec Moïse Katumbi et Jean-Pierre Bemba, qui se demandent aujourd’hui ce qu’ils sont venus faire dans cette galère et cautionner un énième rabibochage entre le FCC et Tshisekedi. Le climat est désormais à la méfiance entre le chef de l’Etat et les deux autres leaders de l’opposition qui assistent impuissants à la cannibalisation de « l’Union sacrée » par le FCC. Qui peut piloter un tel paquebot avec Tshisekedi, Bemba, Katumbi, Mende, Bahati à son bord ? Dans le camp Katumbi, on prévient : « Dans les conditions actuelles, nous ne serons pas dans « l’Union sacrée ». Ils ont déjà obtenu la majorité parlementaire avec les députés du FCC qui les rejoignent. Le nombre de députés du FCC est déjà suffisant » a déclaré Mohindo Nzagi sur la radio Top Congo.
Une autoroute vers la dissolution ?
La forte prédominance du FCC dans « l’Union sacrée » constitue sans doute le plus grand handicap de la nouvelle coalition. Quelle confiance pourra avoir le président Tshisekedi sur ces députés ex-FCC qui ont fustigé et boudé les consultations nationales avant d’adhérer à « l’Union sacrée » ? Le chef de l’Etat pourra-t-il mieux gouverner et mieux réformer la RDC avec les mêmes députés ex-FCC et un nouveau gouvernement où il devra faire de la place à des anciens membres de la coalition pro-Kabila ? « L’Union sacrée » semble complexifier l’équation politique, avec davantage d’acteurs aux intérêts divergents, plutôt que de la simplifier. Le président Tshisekedi possède tout de même une menace efficace pour faire rentrer tout le monde dans le rang (et surtout les ex-FCC) en cas de blocage institutionnel : la dissolution de l’Assemblée nationale. De nombreux députés hésiteront à perdre leurs confortables émoluments. Mais cette solution serait aussi dévastatrice pour l’actuel chef de l’Etat devant la difficulté d’organiser un scrutin dans les 60 jours, sans moyens financiers et avec une Commission électorale (Ceni) qui ne lui est pas complètement favorable.
Christophe Rigaud – Afrikarabia
Scénario prévisible pour tous ceux qui suivent la scène politique au RDC. Force est de constater que nous n’avons pas d’hommes et femmes politiques au pays mais un ramassis des opportunistes, des affairistes, des maffieux, des girouettes. Pas étonnant de voir des gens éhontées et traitres comme Mende, Okito , Kengo, Mbikayi, Kasanji et autres s’adhérer à l’union sacrée. Je leur prie de rester dans le giron FCC Pro-Kabila, le peuple n’en veut pas, nous refusons ce genre des ralliements à la con. On doit au moins reconnaitre la cohérence et consistance du Président de l’ECIDE
l’ honorable Martin Fayulu Madidi. J’estime que le Président Fatshi a besoin de l’appui de tout le peuple pour surmonter ce challenge et surtout, les soutiens des patriotes comme Bemba, Katumbi, Lokondo, Christopher Ngoyi, Mukwege, Nsapu, Mohindo, Vuanga, Eliezer Ntambwe, Muyaya, Bazaiba, Lihau etc…
Sweet DRC, loin des yeux mais près du coeur, Kinshasa the land of my birth, Raise up
L’union sacrée de 2020 est egal a l’union sacree de 1990 ca finira par des trahisons ,des mefiances, des accusations souvent sans fondement ca ne marchera pas cette fois ci ca sera encore pire car c’est la bataille presidentielle de 2023 qui commence il ya trop des canditats presidentiable de tres haut calibre personne ne veux etre derriere l’autre
Que Dieu aide le Président Tshisekedi de prendre de bonne initiative pour l’intérêt supérieur de la RDC. AMEN !
Où est le peuple Congolais dans tout ça? Nos politiciens s’orientent presque tous actuellement vers la table la mieux garnie en plats délicieux dénommée « UNION SACREE ». Pour le partage des postes juteux en réalité. Pendant ce temps nous attendons ce « Peuple d’abord » tant médiatisé. Le temps passe vite et le premier mandat du Président F.Tshisekedi tend vers la fin et il ne pense qu’à 2023. Ses adeptes souhaitent qu’il soit CANDIDAT UNIQUE comme du temps du Maréchal Mobutu. Le grand obstacle serait Vital Kamerhe. Voilà une des raisons de le maintenir en prison jusqu’à 2023. La paix promise à l’Est du pays n’est pas encore là. Au contraire la situation s’empire, les tueries continuent. La gratuité n’a pas de sens tant que les élèves restent à la maison pour raison de Covid-19. Covid-19 ? Parlons en. Avec deux produits efficaces inventés par les RDCongolais, le pays peut se doter dans chaque Province de centres spécialisés et isolés pour le traitement de cette maladie comme il y en a pour la tuberculose (Sanatorium à Kinshasa) ou pour la lèpre. Et là toutes les activités peuvent reprendre sans danger d’avoir de nouvelles victimes.
Quelque soit la dénomination, le bateau RDCongo c’est le même depuis l’indépendance. Les discours nous en avons entendus de toute part. Le politicien RDCongolais est très éloquent et a l’art de convaincre. Mais, quant à la réalisation de ce qu’il aura promis, Dieu seul sait. MUNGU NA MAOMBI comme disent les swahiliphones. Une fois qu’il roule carrosse le reste ne l’intéresse plus à part faire une « autoroute de bruit » pour avoir réalisé quelques mètres d’asphalte.
Pas si sûr que la convocation d une election anticipée poserait problème. Tout ce qui se passe actuellement était prévisible. Le président de la république détenait des informations annonçant les blocages auxquelles il fait face. Admettons même qu il reussisse à mettre en place un gouvernement d union nationale avc toutes ces composantes, qu est ce qu il lui garanti de pouvoir mettre en oeuvre son programme de réforme avec au moins 5 tendances politiques là où hier il n arrivait pas à le faire avc uniquement deux. Demain il risque de faire face à des minorités de blocage des nouveaux venus non satisfait de la rétribution qu ils attendaient en contrepartie de leur ralliement. Les mêmes qui ont trahis kabila, trahiront à leur tour tshisekedi. Et le président le sait. Le mieux en la circonstance serait de procéder à des élections anticipées sans avoir recours à la dissolution de l assemblée nationale sur base de l article 69 de la constitution. Il ne serait plus contraint par le délai de 2 mois prévu par la constitution et il pourra toujours sur la base du même article suspendre les activités du bureau de la ceni puisque lui-même est en crise. Et ceci n est pas du fait du président mais des confessions religieuses qui conteste la nomination de malonda pour défaut de consensus et violation de la procédure de désignation du président de la ceni. Des solutions sont possibles. Cette classe politique doit être renouvelé de fond en comble.