La Brigade d’intervention attaquera-t-elle le M23 ? Non « si les rebelles reprennent les négociations à Kampala« , affirme le porte-parole de la Monusco, Penangini Touré. Hasard ou coïncidence, le M23 vient d’annoncer hier, le retour de sa délégation aux pourparlers de paix pour le dimanche 9 juin.
On pensait la nouvelle Brigade d’intervention de l’ONU prête à en découdre avec les groupes armés qui sévissent à l’Est de la République démocratique du Congo, mais un communiqué de la Monusco tempère les ardeurs guerrières de cette nouvelle Brigade. Selon Penangini Touré, porte- parole civile de la Mission de l’ONU pour la Stabilisation du Congo (MONUSCO), « si les rebelles du M23 retournent effectivement à Kampala pour continuer les négociations, la Brigade d’intervention de l’ONU n’ira pas les attaquer là où ils sont« . Une dépêche de l’agence de presse chinoise Xinha, rapporte même ces propos étonnants : « s’ils restent cantonnés là où ils se trouvent et ne dérangent personne, je ne vois pas pourquoi la Brigade d’intervention ou la force de la Monusco chercherait à les déloger« . En clair, si les groupes armés restent sur leur zone, sans s’en prendre à la population civile, la Brigade n’aura aucune action offensive. L’arrivée de cette Brigade « gèlerait » donc la situation sécuritaire en l’état… sans chercher à « imposer la paix« , comme le déclarait le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, lors de sa visite à Goma.
Opportunément, les rebelles du M23 ont annoncé quasiment au même moment, le retour de leur délégation aux négociations de paix de Kampala avec le gouvernement congolais. Une reprise des pourparlers qui empêcherait donc toute action armée de la fameuse Brigade, si l’on en croit Penangini Touré. Une déclaration qui peut étonner au moment où l’ONU annonce qu’un tiers de la Brigade est déjà positionné à Goma. Au total, elle comptera un peu plus de 3.000 soldats, venant d’Afrique du Sud, du Malawi et de Tanzanie. Certains casques bleus patrouillent déjà dans Goma avec des membres de la Monusco, pour reconnaître le terrain.
Christophe RIGAUD – Afrikarabia
Photo © Ch. Rigaud