La Cour pénale internationale (CPI) a déclaré l’opposant congolais, Jean-Pierre Bemba, coupable de crimes de guerre commis par ses miliciens en Centrafrique. Pour la Cour, l’ancien chef de guerre « agissait en tant que commandant militaire et avait le contrôle effectif de ses troupes ». Un coup dur pour ce poids lourd de la politique congolaise.
Mauvaise nouvelle pour Jean-Pierre Bemba. L’ancien vice-président de République démocratique du Congo (RDC) a été reconnu coupable de crimes de guerre, crimes contre l’humanité, pillages et viols commis par ses troupes entre 2002 et 2003 en Centrafrique. La Cour pénale internationale (CPI) s’est prononcée ce lundi peu après 15h à La Haye. Huit ans après son arrestation et six ans après le début d’un procès fleuve, la Cour a finalement tranché. La CPI a démontré « une attaque généralisée contre la population civile par des soldats MLC ». Des attaques effectuées « sous le contrôle effectif de Jean-Pierre Bemba » sur ses troupes. La responsabilité du patron du MLC est donc totale : « Jean-Pierre Bemba savait que le MLC commettait ou allait commettre ces crimes tout au long de l’opération de 2002-2003 » a affirmé la CPI.
Bemba restera encore en prison
La question reste maintenant de savoir combien de temps Jean-Pierre Bemba restera encore en prison ? Dans quelques mois, une nouvelle audience devra fixer la peine que devra effectuer le sénateur congolais. Si la peine est inférieure à 8 ans (durée qu’il a déjà effectué) et si la liberté provisoire est acceptée dans la deuxième affaire Bemba de subornation de témoins, il pourra sortir de prison. Si la peine est supérieure à 8 ans, le chairman du MLC purgera le reste de sa peine à La Haye. Il risque jusqu’à 30 ans de prison. Mais attention, en cas de libération provisoire, Jean-Pierre Bemba ne pourra peut-être pas retourner en République démocratique du Congo (RDC) : une autorisation des autorités congolaises sera nécessaire pour rentrer au pays. Dans le contexte de crise politique actuelle, il est peu probable que le pouvoir laisse rentrer un adversaire politique à la majorité présidentielle. Pour sortir de prison, Jean-Pierre Bemba devra alors trouver un pays d’accueil. Ses conseils avaient plusieurs pistes sérieuses. Mais pour l’heure, la secrétaire générale du MLC à Kinshasa, Eve Bazaïba a annoncé depuis la capitale congolaise que les avocats de Bemba feront appel du verdict de la CPI. En attendant, le sénateur restera encore en prison à Scheveningen.
Christophe RIGAUD – Afrikarabia
Les africains doivent s’unir pour sauvegarder l’avenir de l’Afrique