Dans son discours devant le Congrès, le Joseph Kabila a déclaré vouloir respecter « l’esprit et la lettre de la Constitution » qui l’empêche de se représenter en 2016. Mais pour Oscar Rashidi, président de la Ligue contre la Corruption et la Fraude (LICOF), le Chef de l’Etat pourrait prolonger son mandat après 2016.
En conclusion des Concertations nationales qui se sont déroulées en République démocratique du Congo, le président Joseph Kabila a fait de nombreuses annonces dans un long discours face aux deux assemblées le 23 octobre dernier. Le Chef de l’Etat a promis la nomination rapide d’un gouvernement d’union nationale avec l’opposition, le rapatriement des dépouilles de Moïse Tshombe et Mobutu ou encore l’arrivée d’un conseiller spécial pour lutter contre la corruption. Mais pas un mot sur ce qu’il compte faire à la fin de son mandat en 2016. Normalement, la Constitution interdit à Joseph Kabila de briguer un troisième mandat, mais l’opposition craint que le président ne fasse modifier la Constitution. Dans son discours au Palais du peuple, Joseph Kabila a pourtant réaffirmé sa volonté de respecter la règle fixée par la Constitution : « Je suis pour le respect, par tous, de l’esprit et de la lettre de la Constitution » a-t-il déclaré . Pour certains, Joseph Kabila pourrait en fait prolonger son mandat après 2016 sans modifier la Constitution. Nous avons interrogé Oscar Rashidi, président de la Ligue contre la Corruption et la Fraude (LICOF) qui réagit également sur les autres annonces du Chef de l’Etat.
– Afrikarabia : La Constitution actuelle interdit au Président Kabila se briguer un troisième mandat en 2016. Mais l’opposition craint que Joseph Kabila ne cherche à se maintenir au pouvoir après 2016. Par quel autre moyen sans modifier la Constitution ?
– Oscar Rashidi : La prolongation du mandat de Joseph Kabila est possible si un consensus se dégage dans la classe politique. Le Président Kabila pourrait alors se maintenir au pouvoir par cette voie pacifique. Dans cette hypothèse, deux éléments sont à noter : le recensement de la population ainsi que l’organisation des élections locales qui semblent tarder. Le recensement pour réussir des élections réellement libres et transparentes à tous les échelons pourrait hypothéquer la stabilité institutionnelle. Car par deux fois déjà ces mêmes élections ont été organisées par la volonté du Chef de l’Etat.. autant dire que ce préalable (le recensement) n’a pas empêché le processus électoral. En voulant organiser les élections locales (municipales, provinciales, sénatoriales) devant aboutir au choix des nouveaux gouverneurs de provinces, on sait pertinemment que ceux qui sont en place ont déjà « débordé » de leurs mandats respectifs de deux ans. Le temps restant à courir laisse entrevoir déjà une prolongation de fait car les conditions matérielles de la tenue des élections ne sont réunies. A cela s’ajoutent de sempiternels écueils : l’état piteux des routes, la grandeur du territoire national et surtout l’insuffisance des moyens financiers pour prétendre procéder convenablement au recensement. Respecter ce calendrier me paraît une réelle gageure pour que des élections se tiennent en 2016. D’où la probabilité d’aller au-delà de 2016.
– Afrikarabia : Dans son discours face au Congrès, Joseph Kabila a également annoncé la désignation d’un conseiller spécial anti-corruption. Le programme « tolérance zéro » initié par le chef de l’Etat a-il montré son efficacité ?
– Oscar Rashidi : Non, le slogan « tolérance zéro » n’était pas efficace et ne le sera jamais tant qu’il n’y aura pas de sérieux dans le comportement des acteurs publics et dans le choix des personnes devant animer ces institutions. Cela est resté au niveau du discours et classé par la suite. Aucun dossier n’a été traité efficacement et pas une seule personne n’a été arrêtée dans le cadre de l’opération dite « tolérance zéro« . Par contre, cette opération a seulement enrichi les personnes chargées d’exécuter cette mission. Le cas de l’ancien ministre de la Justice Luzolo Bambi Lesa qui se plaisait d’arrêter les jeunes gens appelés « Kuluna » pour les envoyer à l’intérieur du pays soit disant en prison. Ces opérations ont coûté trop cher au Trésor de l’Etat congolais. A chaque fois, les factures des avions affrétés étaient « gonflées » au profit des autorités ayant la charge d’exécuter ces opérations. D’où la corruption, le vol et le détournement des deniers publics. Inefficace sans doute, l’opération « tolérance zéro » a dû être arrêtée. Pour beaucoup, c’étaient des discours pour amuser la galerie. Il y a d’ailleurs beaucoup d’autres exemples des promesses non tenues : « plus rien ne sera comme avant« , « les portes des prisons seront ouvertes« , « fini la récréation« , « tolérance zéro« , etc… L’application de tous ces slogans dans la réalité pose un sérieux problème au Congo du Président Kabila. Créer un poste de conseiller chargé de l’anti-corruption c’est bien, mais pour quel travail ? Or, il a déjà existé dans ce même pays d’autres structures semblables. On a entendu parler de conseiller chargé de « bonne gouvernance » et de « lutte contre la corruption« , de « commission d’Ethique et lutte contre la Corruption (CELC)« , de « Task force« , « d’Observatoire du Code d’Ethique Professionnelle (OCEP)« , etc… Une autre commission anti-corruption créée et attachée au ministère de la Justice et du Garde de seaux est restée sans bureau jusqu’à ce jour et certains de ses agents ont été révoqués sans qu’ils aient eu le temps de travailler ! Comme pour leur dire : « on ne veut pas de vous« . Bref, nous espérons qu’avec l’installation du conseiller « anti-corruption« , l’Etat va renforcer le programme « tolérance zéro » restée lettre morte.
– Afrikarabia : Le président Kabila souhaite que l’affairisme soit « banni de l’armée et de la police ». Comment faire reculer efficacement la corruption en RDC ?
– Oscar Rashidi : Pour faire reculer la corruption, il faut sanctionner absolument les coupables. C’est l’impunité qui est à la base de la dérive actuelle.
– Afrikarabia : Joseph Kabila a annoncé la création d’un gouvernement d’union nationale avec des membres de la majorité, de l’opposition et de la société civile sans préciser si l’actuel Premier ministre, Matata Ponyo, restait en place. Que peut-on attendre d’un nouveau gouvernement ?
– Oscar Rashidi : Nous attendons plusieurs choses. Tout d’abord, la mise en application des recommandations issues des concertations nationales. Ensuite, calmer les tensions palpables au niveau de la classe politique nationale congolaise caractérisée depuis toujours par une médiocrité notoire consistant à gagner seulement le pouvoir pour le pouvoir. A l’Est du pays, un important défi sécuritaire est à relever. Les populations vivent des violations massives des droits humains et il faut améliorer un tant soi peu leur condition de vie. Deux autres défis enfin : améliorer la qualité de l’éducation nationale, de la santé publique et la consolider les efforts de reconstruction du pays. Le plus important est de former un gouvernement efficace capable de trouver des réponses à toutes ces préoccupations vitales. Le problème de la désignation ou pas d’un autre Premier Ministre n’est pas prioritaire. Monsieur Matata Ponyo pourrait bien rester poursuivre la mission lui assignée par le Chef de l’Etat.
Propos recueillis par Christophe RIGAUD – Afrikarabia
Photo : Oscar Rashidi © DR
Merci Oscar pour le travail que vous abattez, mais ce monsieur le premier ministre dont vous évoquez le nom à la fin de votre intervention, il n’est pas aussi blanc comme une boule de neige. Il a mille chantiers à Kindu chez voire à Kibangula, Et ce sont les entreprises de constructions qui ont des gros marchés avec l’Etat qui construisent aussi en même temps pour lui. Si vous raffinez votre travail il ne manquera pas de tomber dans vos filets.
je suis convaincu que le chef de l’État congolais comprend que l’opinion nationale ne veut plus de lui. il doit tout faire pour accepter de laisser la place aux autres pouvant alléger les souffrances qu’il inflige,jours et nuits aux congolais: maigre salaire, chômage, guerres et crimes, manque de liberté réelle. Qu’il le veille ou pas, il n’est plus aimé ni accepté. les congolais le laisse voir par instinct de vie et de la constitution? ils l’attendent au tournant: 2016. Bay
The war between M23 faiotcns (Makenga and Ntaganda) never happened!!!!!!! What happened is that Kagame asked all his RDF (RPF Rwanda Defense Forces) which were in Congo since 2009 to either return back home to Rwanda or stay with Makenga’s Fardc rebels side. Kagame did so because he has been unable to pull off all his 2000+ RDF troops from Congo without being caught by international observers. As you know, now there is a joint International Conference on the Great Lakes Region (ICGLR) team based in Goma monitoring the border between Drc and Rwanda since last year. The only way PK could withdraw his two thousand troops from Congo was through this phony and fake infighting between M23 faiotcns. It is worth to note that when the RDF pulled from Kibumba, Rwanda had already mobilised and invited all the international press (Cnn, Bbc, Aljazeera, Radio Okapi, Uganda and Kenya television crews) to witness the event! Naefve or complicit journalists were talking about more than 150 soldiers dead and some two thousand wounded! But no one has been able to see even a single dead body! Any military expert will tell you that no battle can leave behind 150 dead unless it is by bombing a barrack or a military parade. In any battle 150 soldiers can never be found close to one another. So, this whole thing of war in Kibumba is a Kagame’s ploy. Kagame who is currently in USA has been instructed by donors to withdraw his troops from Congo, hand over Ntaganda AND IN RETURN HAVE THE DEVELOPMENT AID RESTORED. That is what will happen. In the next days and weeks, all the European countries will resume aids to Rwanda. Kagame has come to realise that his Rwanda landlocked country is very poor and survives only on aid perfusion. Kagame has started to feel the pain of aid cuts. His Agaciro Fund is a hoax. That is why he is complying with donors’ demands. But the fact that Ntaganda is in US custody means that it is Rwanda and the USA (Clinton, Suzan Rice) who turned a blind eye of his atrocities since the AngloSaxons-led invasion of Afdl against Zaire in 1996. Let’s hope that Americans are now feeling ashamed of their adventures in Congo (Lumumba assassination, Mobutu’s dictatorship, Afdl, Rcd, Cndp, M23) What the RDC government must do now is to request that Colonels Ngaruye, Zimulinda, Kaina, Badege, Mirindi and Bishop Runiga be handed over to Drc government. This would persuade all the other Rwanda-led criminals (M23, Rcd-Goma, Raia Mutomboki, Fdlr-Rwarakabije, Mudundu 40, Sheka, Shetani, etc.) not to continue with their doomed adventures.