L’ancien gouverneur du Katanga accuse le président congolais de vouloir convoquer un dialogue politique « factice », de privilégier les élections locales afin de retarder la présidentielle et de vouloir modifier la Constitution « dans le seul but de se maintenir au pouvoir ».
Les dernières déclarations du président Joseph Kabila en Ouganda le 4 août dernier continuent de faire polémiques. Il faut dire que dans un contexte de crise politique aiguë, le chef de l’Etat congolais est plutôt avare de déclaration. Face au blocage du processus électoral, Joseph Kabila est souvent atone sur le sujet. D’autant plus que l’opposition l’accuse de vouloir retarder la présidentielle pour s’accrocher à son fauteuil alors que la Constitution lui interdit de briguer un nouveau mandat. Jusque-là, le président congolais ne s’est jamais exprimé sur son avenir politique. Mais le 4 août en Ouganda, le chef de l’Etat a confirmé ce que tout le monde voyait venir, à savoir un report de plusieurs mois de la présidentielle, prévue pourtant en novembre 2016. Le président de la République a en effet annoncé que la publication du calendrier électoral, en souffrance depuis plusieurs mois, ne pourrait être publié avant la fin des opérations d’enrôlement des électeurs menées par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI). Une opération qui ne pourrait pas se terminer avant août 2017, selon le patron de la CENI. La déclaration de Joseph Kabila, en anglais dans le texte, valide donc les craintes de l’opposition qui dénonce un « glissement » volontaire du calendrier.
Les trois axes du « plan » Kabila
Pour l’opposant Moïse Katumbi, en exil en Europe, « l’objectif de nos dirigeants est donc clair : tout faire pour se maintenir au pouvoir ». L’ancien allié du président Kabila, passé depuis septembre 2015 dans l’opposition et candidat à la prochaine présidentielle, dénonce la stratégie du chef de l’Etat pour rester au pouvoir le plus longtemps possible. Son « plan » reposerait sur trois axes. Premièrement, « organiser un dialogue politique factice avec quelques complices de tous bords, afin de déboucher sur un gouvernement de transition illégitime au service de leurs ambitions totalitaires ». Deuxièmement, « annoncer un calendrier électoral qui privilégie d’abord les élections locales et provinciales, avant les législatives nationales. Cela permettra de retarder au maximum l’élection présidentielle et, via des élections non conformes, s’assurer une majorité confortable aux institutions locales, aux assemblées provinciales, au Sénat et à l’Assemblée nationale ». Et enfin troisièmement, « faire voter un changement de la Constitution par les deux chambres réunies en Congrès qui leur permettra de s’accrocher au pouvoir ».
Rendez-vous le 20 septembre et 20 décembre 2016
L’homme d’affaires explique que ce plan « constitue un crime de haute trahison (…) d’un régime aux abois » et redoute une « dérive totalitaire » du pouvoir en place à Kinshasa. L’ancien gouverneur du Katanga donne ensuite les deux prochains rendez-vous aux Congolais dans le long feuilleton de la crise pré-électorale qui secoue la République démocratique du Congo (RDC). « Le 20 septembre 2016 le corps électoral doit être convoqué, conformément à la Constitution. Le 20 décembre 2016, un nouveau Président de la République doit être en fonction ». Et de prévenir : « Si ces obligations constitutionnelles ne sont pas respectées, le peuple congolais devra refuser l’installation de la dictature et ne plus reconnaître le régime en place ».
Christophe RIGAUD – Afrikarabia
M. Katumbi n’apprend rien aux observateurs avertis : http://m.starducongo.com/Gaspard-Hubert-Lonsi-Koko-La-majorite-kabiliste-n-a-aucun-interet-a-ce-que-le-calendrier-defini-par-la-CENI-soit_a11375.html
Il ne faut que répéter ce qui a déjà été dénoncé.
Monsieur le Président, il est plus que temps !
Pour une immense majorité de congolais, l’histoire politique contemporaine de notre pays se résume à ton nom, ton visage, ton silence, tes discours pétris dans une langue de bois. Ta vie publique est un miracle, une succession impressionnante de résurrections dont le secret est l’imposture. Analysons tes quinze ans au sommet de l’Etat.
La politique sous Joseph Kabila repose sur un artifice : il suffit de proclamer une idée pour faire croire qu’elle va se réaliser. Année après année, il fait tourner son moulin à prières, réitérant les mêmes promesses, convaincu que l’effet de répétition anesthésie le peuple. Ses propos et ses rares interventions publiques sur la sécurité, la bonne gouvernance et le développement, rien ne l’engage. Tel un essuie-glace, il efface en permanence son passé et agit comme s’il venait « d’être élu » certes à la soviétique par un « faux penalty ».
Nouveau-né ni responsable ni coupable de rien dans l’échec des programmes socio-économiques, du chômage, de la mauvaise gouvernance, de l’insécurité, des violations des droits de l’homme et maintenant du retard pris dans le processus électoral.
« Le style est l’homme lui-même » disait Buffon. On voit bien le style Joseph Kabila, c’est la jonglerie autrement appelée le « Joséphisme ». L’essentiel et de faire croire et rester silencieux comme si l’on a mangé de la carpe et faire la politique de l’autruche. Son talent dans ce domaine est immense et il l’a même hissé au niveau de l’art à telle enseigne qu’il a même dérouté et épaté le magasine Jeune Afrique qui a jeté les armes, mieux la plume en concluant à son sujet que la personne qui devrait déchiffrer le code de fonctionnement du « Génie de Kingakati » n’est pas encore né.
Arrêtons-nous un instant. Dans une république qui a franchi l’étape du populaire, la répression, la terreur, les menaces ne signifient pas seulement atteinte ou astreinte de corps mas d’esprit. Rien qu’à voir les congolais vivant en dessous du seuil de la pauvreté, aveuglés par la propagande politique, doublée d’une agression idéologique permanente à la radio et télévision d’Etat d’une violence à nulle autre pareille – faisant indéniablement partie des crimes contre un peuple – démontre à suffisance qu’au-delà d’une adhésion de cœur et de conviction, les compatriotes bringuebalant sur les pavés n’avaient pas de choix si ce n’est de perdre leurs boulots ou leurs étals.
Si l’est de la RDC abrite un concentré d’horreur, les libertés politiques et publiques n’existent guère hors du sérail du parti présidentiel. La RDC d’aujourd’hui devient un Etat de négation du choix individuel, de l’autonomie personnelle : « la RDC tout entière doit être fermement constituée en une force politique unie qui respire et avance d’une seule pensée et d’une seule volonté sous la direction de l’autorité morale. »
Et dans une pancarte, il était écrit comme slogan de la manifestation « Kabila l’homme de la paix » et ordonnait « Pensez, parlez et agissez comme le Raïs et le PPPRD imposera absolument l’autorité de notre leader », « on ne prend pas la retraite à 45 ans ». Et à voir les déclarations murement réfléchies faites par son secrétaire général sur l’imminence d’une pétition réclamant le « référendum constitutionnel », il y a qu’à conclure que le jusqu’au boutisme du pouvoir.
A travers ces déclarations, le « voile, le hijab, le tchador » destiné à cacher le visage, à faire la politique de l’autruche est levé et le mystère de la navigation à vue cerné et dévoilé. Joseph Kabila vient de dégoupiller une grenade contre la Constitution ; inaugurer un processus du coup d’Etat constitutionnel et cette charge d’explosif a un effet tellurique indéniable. Est-ce une grenade fumigène, incendiaire, défensive, offensive, lacrymogène ? Les jours à venir nous le diront.
Tout compte fait, cette déclaration comme un engin à retardement aura sans doute des conséquences néfastes sur le plan politique et diplomatique. Voilà les raisons pour lesquelles, elles ont été vite démenties par la platine du gouvernement, nous assistons à la découverte du pot aux roses : « le complot contre la république et contre la constitution ». Un complot ourdi pour s’accaparer du pouvoir de l’Etat par un individu et un groupe d’individus. Le démenti ne démente absolument rien, il s’agit ni plus ni moins d’un ballon d’essai qui tente la résistance du peuple congolais et c’est bien calculé.
Joseph Kabila, en bon pyromane n’a pas mis les gants pour poser son déclaratoire et d’ailleurs, il n’est pas à son premier essai. Prenant une fois de plus, les congolais pour des têtes de linotte et des amnésiques que l’on se souvienne de son « Tweet » lors de la victoire des Léopards au Chan à Kigali lorsque toute honte bue, il a affirmé en toute irresponsabilité que cette victoire permettra à Raïs de briguer un troisième mandat.
Devant le tollé général et l’indignation, il s’était réfugié derrière l’alibi qu’il a été piraté. Maintenant, c’est la platine de la majorité, portant de gants de velours dans une main de fer qui vient à sa rescousse avec un argumentaire ponctué des éléments de langage oiseux selon lesquels il a parlé au nom de la liberté d’expression.
Il s’agit d’une même rhétorique qu’il eut à utiliser pour dédouaner et venir en sauvetage d’un autre soldat de la légion présidentielle qui écrivit, en son temps, un pétard mouillé dont le titre fut plus qu’une intention « sujette à caution » mais tout un projet machiavélique ourdie contre la république. Comme l’araignée tisse sa toile, une machination conspiratrice, intellectuellement et savamment tissée, il s’agissait d’une trame des intrigues contre le devenir de notre peuple, tel fut la teneur de cette pseudo réflexion : « Entre la révision de la constitution et l’inanition de la nation ».
Au nom de la liberté d’expression, l’on peut dynamiter tout un pacte politique et social ! Autant dire qu’en ce jour, aucun des engagements pris par ce régime sur le plan national et international ne sera tenu. Malgré les dénégations, il s’agit d’une majorité véritablement composée des « voyous » et non des hommes d’Etat et leurs engagements et parole ne sont que des écrans de fumée. Il ne faut plus se bercer d’illusions : la crise nationale est politique et éthique.
Dans cette ultime bataille de fin mandat, la force brutale et la ruse seront les armes de cette racaille et comme toujours, elle est prête à l’affrontement et ses déclarations démontrent qu’elle s’accommodera de tout et ne respectera aucune règle du jeu démocratique. Aux conclavistes de Bruxelles d’en tenir compte ! J’ose croire que les ténors du PPRD ont manqué une bonne occasion de se taire, fermons le ban !
Ce propos fait frémir, autant que son point de vue est anti républicain sur toute la ligne. Il est des mots qui, comme les balles, provoquent des blessures dont les cicatrices ne disparaissent jamais. Comme l’éruption d’un volcan, cette déclaration a coupé la nation congolaise en deux et mis une grosse poignée de sable dans les rouages de la concorde nationale.
A l’instar des autres vaillants peuples, au lieu de résister, force est de constater qu’ils ont perdu leur conscience et leur dignité en tenant des propos hallucinants et décousus sur la pérennité du joséphisme et sa gouvernance par défi mais ce n’est qu’une minorité du peuple manipulée par – des patriotes sans patriotisme – mal dénombrée et non représentative de la majorité du peuple qui – hélas à n’en point douter – rejette la politique de la majorité régnante, bric à broc.
La république ne peut pas être considérée comme une bonne fille pour ceux qui violent sa constitution, ses règles et sa vertu car en RDC l’argent public est devenu l’argent privé. Caisse publique, caisse privée, on ne fait plus la différence après tant d’années à dépenser aux frais de la princesse. Méditez sur ces lignes libres et sincères, mais dites que les plus courageux n’offrent aux dirigeants que la vérité voilée. Je vois la vérité toute nue. Albert Mentor de la Galaxie des Patriotes Congolais. Albert KABONGO, Mentor de la Galaxie des Patriotes Congolais.
Déjà dit pendant que Moïse Katumbi fricotait avec Joseph Kabila : http://rdpc-rdcongo.blogspot./2015/02/gaspard-hubert-lonsi-koko-sinsurge.html