Les 424 corps découverts dans une fosse commune de Kinshasa pourraient être ceux des victimes des violentes manifestations contre la loi électorale de janvier dernier. Pour le gouvernement, il s’agit de corps « d’indigents abandonnés ». Les ONG doutent et demandent une enquête indépendante.
Qui sont les 424 corps retrouvés dans la fosse commune du cimetière de Maluku à une centaine de kilomètres de Kinshasa ? Entre les rumeurs qui enflent et les explications peu convaincantes dans autorités congolaises, il est bien difficile d’y voir clair. Ce sont les riverains du cimetière qui ont alerté la Mission de l’ONU en République démocratique du Congo (Monusco), dérangés par les odeurs nauséabondes des corps en décomposition. Très vite, des sources indiquent à la radio onusienne Okapi que les corps pourraient être ceux des victimes de la répression des manifestations de janvier contre la loi électorale. Officiellement, les émeutes auraient fait au maximum 42 victimes, mais plusieurs ONG des droits de l’homme s’interrogent sur l’identité de ces cadavres – voir notre article.
Retard à l’allumage ?
Sous pression, le gouvernement dément rapidement cette version des faits. Le ministre de l’Intérieur, Evariste Boshab affirme que les corps retrouvés seraient en fait ceux « d’indigents provenant de l’hôpital central de Kinshasa ». Deux enquêtes sont actuellement en cours pour déterminer l’identité et la provenance de ces cadavres. Mais la suspicion persiste : un document, signé du directeur de la morgue de Kinshasa sur les dernières inhumations n’apporte aucune confirmation sur l’identité de ces corps, ni les raisons de ces inhumations nocturnes dans le cimetière de Maluku. Autre fait troublant, la « rumeur d’un charnier » circulait déjà depuis une vingtaine de jours. L’ASADHO, une organisation des droits de l’homme congolaise, avait été informée « d’une fosse commune qui contiendrait les corps de plusieurs centaines des personnes ». Pourquoi un tel « retard à l’allumage » de la part des autorités congolaises, avant la version officielle d’Evariste Boshab du 3 avril.
« Des corps subtilisés par la Garde républicaine »
Selon le défenseur des droits de l’homme Paul Nsapu, secrétaire général pour l’Afrique de la FIDH, « il y a beaucoup de doutes sur les explications gouvernementales ». Selon lui, « ce sont des pratiques courantes pour régime ». Et de rappeler la répression féroce et les dizaines de morts lors des « attaques » des adeptes du pasteur Mukungubila en décembre 2013 – voir notre article. « Les corps des partisans du pasteur n’ont jamais été retrouvés » précise Paul Nsapu, « exactement comme les corps des manifestants de janvier 2015, qui ont été subtilisés par la Garde républicaine dans les hôpitaux de Kinshasa ». « Une enquête sera rapidement diligentée par la FIDH sur cette fosse commune ». « Il faut faire vite, note le militant des droits de l’homme, la Monusco qui cherche à renouer le dialogue avec le gouvernement n’ira peut-être pas aussi loin que nous le souhaitons ». Human Rights Watch (HRW) espère une enquête « rigoureuse et indépendante » de la part des autorités congolaises. L’ONG rappelle enfin les « dérapages » de la police pendant l’opération Likofi contre la bandes de délinquants de Kinshasa, qui pourraient être également à l’origine de cette fosse commune.
Christophe RIGAUD – Afrikarabia
que leurs sangs crient sur les boureaux de ce massacre. Je suis tres triste et bouleverse. Et que les auteurs ne connaissent ni paix pour eux et leurs familles.
Que le Gouvernement Central de la RDC ouvre une enquête sérieuse et punit les auteurs. Ainsi, ça sera la justice;
Quel Gouvernement Central Dear Ngalifoba? Je comprends vite qui tu n’habite pas la RDCongo. May the blood of our relatives keep crying for revenge!!!