L’étau des sanctions internationales se resserre autour du chef de l’Etat congolais. Le général François Olenga, principal conseiller militaire de Joseph Kabila, vient d’être inscrit sur la liste noire du Trésor américain.
Et un de plus ! Le général François Olenga, chef de la « maison militaire », rejoint la longue liste des « sécurocrates » ciblés par les Etats-unis. Seulement quatre jours après les sanctions prononcés par l’Union européenne sur 8 hauts responsables congolais, dont des ministres, Washington rallonge la liste des personnalités proches du pouvoir interdites de voyager sur le territoire américain et dont les avoirs sont gelés par le Département du trésor. En décembre dernier, 9 dignitaires avaient déjà été sanctionnés par Washington et Bruxelles, comme John Numbi ou Gabriel Amisi… tous deux généraux également.
Gel des avoirs
A la tête de la « maison militaire », le général Olenga est directement rattaché au président Joseph Kabila puisqu’il supervise la très redoutée garde présidentielle, accusée par les Américains de « harceler les opposants politiques, de procéder à des arrestations arbitraires et d’entraver le travail des observateurs de l’ONU » en RDC. Pour Washington, François Olenga « sape » tout simplement le processus démocratique. Comme les autres personnalités visées par les sanctions européennes ce lundi, le général congolais, outre le gel de ses avoirs et son interdiction d’entrer aux Etats-unis, « ne pourra pas nouer de relations d’affaires avec des entités ou individus américains ».
Les sanctions se poursuivent sous Trump
Comme l’essentiel des généraux congolais, dont la solde mensuel n’excède pas quelques centaines de dollars, le chef de la « maison militaire » est à la tête de nombreuses entreprises très lucratives. Le complexe touristique « Safari Beach », que contrôle le militaire, est également visé par le Trésor américain. Mais en touchant au portefeuille des proches du président Kabila, la communauté international tente de faire pression sur le chef de l’Etat congolais lui-même, accusé de vouloir se maintenir au pouvoir en retardant volontairement le processus électoral et en réprimant toute opposition politique. En ciblant le général Olenga, « conseiller de l’ombre » dans les dossiers sécuritaires au Congo, les Etats-unis touchent le dernier cercle avant le président Kabila. Cette décision du Trésor constitue donc un message fort envoyé au chef de l’Etat congolais et démontre (contre tous les pronostics) que les sanctions engagées contre les officiels congolais par le président Obama… se poursuivent sous Trump. Une mauvaise nouvelle pour Kinshasa qui misait sur le changement d’administration à Washington pour continuer de réprimer en toute impunité.
Christophe RIGAUD – Afrikarabia