Plusieurs informations indiquent que les autorités congolaises chercheraient à amorcer un processus de négociation avec les rebelles du M23. Pour l’instant Kinshasa dément toujours vouloir négocier avec les rebelles. Décryptage.
Après plus de 3 mois de violents combats entre la rébellion du M23 et l’armée régulière de République démocratique du Congo (RDC), différents signes annoncent un certain fléchissement des autorités congolaises, jusque là fermées à toutes négociation avec les rebelles.
Premier signe : la dégradation de la situation militaire sur le terrain. Le M23 a repris toutes ses positions qu’il occupait le 9 juillet : Rutshuru, Kalengera, Kiwanja, Rumwangabo et depuis le 28 juillet, les rebelles sont à 1 km de Kibumba. Le M23, qui se trouve désormais à 30 km au Nord de Goma et ne laisse guère planer de doute sur sa volonté de progresser vers la capitale provinciale dans les prochains jours, si Kinshasa ne négocie pas.
Deuxième signe : selon l’AFP à Goma, des responsables du renseignement congolais seraientt dans la capitale du Nord-Kivu aux côtés de Julien Paluku (le gouverneur de la province) pour rencontrer James Kabarebe, le ministre de la défense rwandais. Une rencontre qui interviendrait après le tête à tête Kagame-Kabila d’Addis-Abeba au sujet de la création d’une « force neutre » dans la région.
Troisième signe : Sur Twitter, la correspondante allemande du Tageszeitung, Simone Schlindwein, affirme que Kinshasa chercherait un facilitateur pour négocier avec le M23, mais « rien d’officiel » précise-t-elle. Et dernier signe : Jason Stearn du site Congo Siasa annonce une conférence de presse de Joseph Kabila dimanche 29 juillet au matin. Vu la rareté des apparitions publiques du président congolais, il semblerait donc que les événements s’accélèreraient à Kinshasa au sujet du Nord-Kivu. Pour l’instant, rien de tout cela n’est évidemment confirmé et les autorités congolaises affirment toujours ne pas vouloir négocier avec le M23, qualifié de groupe terroriste.
Christophe RIGAUD