Deux ans après l’assassinat du militant des droits de l’homme, Floribert Chebeya, et de son assistant Fidèle Bazana, sa veuve peine à faire son deuil. Après un premier procès qui n’avait satisfait personne, des ONG réclament un nouveau procès en appel afin de faire comparaître John Numbi, le chef de la police avec lequel Chebeya et Bazana avaient rendez-vous le jour des faits.
Le 2 juin 2010, le corps de Floribert Chebeya, directeur de la Voix des sans voix, une ONG des Droits de l’homme, a été découvert dans sa voiture à la périphérie de Kinshasa. Son assistant et chauffeur, Fidèle Bazana, est porté disparu. Son corps n’a jamais été retrouvé.
Deux ans après les faits, l’émotion et l’indignation sont encore intacts à Kinshasa. Ce double assassinat avait suscité les vives protestations de la communauté internationale et avait fortement embarrassé le président Joseph Kabila. Quatre personnes ont été condamnées à la peine capitale au terme d’un procès et trois des huit policiers poursuivis dans cette affaire ont été acquittés. Mais ce verdict n’a pas contenté les partie civiles, persuadées que les vrais commanditaires n’étaient pas dans le box des accusés.
Les avocats des familles Chebeya et Bazana avait notamment regretté que celui qu’ils considèrent comme le « suspect numéro un », le général John Numbi, le chef de la police, n’ait pas été inculpé mais seulement entendu comme témoin. Chebeya et Bazana avait en effet rendez-vous chez John Numbi le soir des faits.
Pour continuer à mettre la pression sur Kinshasa, des organisations des Droits de l’homme réclament un procès en appel. Pour les parties civiles, ce nouveau procès devant une juridiction militaire permettrait de faire comparaître le Général John Numbi, le chef de la police à l’époque et personnage-clé de l’affaire.
Pour Marie-Josée Bazana, la veuve de l’assistant de Floribert Chebeya, le deuil est impossible à faire. Le corps de son mari n’a toujours pas été restitué et le premier procès résonne comme « une mascarade ». Marie-Josée Bazana estime que le premier procès s’était tenu « grâce à la pression internationale » et souhaite donc à nouveau une pression maximale de la communauté internationale sur Kinshasa pour un procès en appel. Nous avons rencontré Marie-Josée Bazana devant le siège de l’Organisation Internationale de la Francophonie lors de la manifestation contre la tenue du 14ème Sommet à Kinshasa en octobre 2012… une bonne occasion pour la veuve de Fidèle Bazana de demander que justice soit enfin rendue. Regardez son interview.
La veuve de Fidèle Bazana toujours en quête de… por ChristopheRigaud