Le passage de l’élection présidentielle à un tour unique en 2011 freine les possibilités d’alternance politique en République démocratique du Congo (RDC). Un parti politique plaide pour le rétablissement du scrutin à deux tours et lance une pétition.
Et si l’on modifiait la Constitution ? L’initiative ne vient pas de la Majorité présidentielle pour accorder un troisième mandat au président Joseph Kabila, mais bien d’un mouvement d’opposition qui souhaite le rétablissement de l’élection présidentielle à deux tours. Une pétition a été mis en ligne le 4 avril par le CRID (Convention pour la République, les Institutions et le Dévoloppement), un parti politique présidé par Hamuli Réty, un avocat à l’origine du projet de Tribunal pénal international pour le Congo. Selon lui, contrairement à ce que disent les autres partis d’opposition « il faut bien toucher à la Constitution et à l’article 71 pour imposer un scrutin à deux tours lors de la prochaine présidentielle », prévue fin 2016. En février 2011, soit 9 mois avant les élections générales de novembre, les députés et sénateurs de la majorité présidentielle avaient modifié l’article 71 et ramené cette élection de deux à un seul tour. Un tour de passe-passe constitutionnel qui laisse désormais peu de chance à une opposition divisée d’être élue. En effet, seul le candidat arrivé en tête au premier tour est élu, empêchant toute alliance et ralliement de second tour.
Un président « moins légitime »
Hamuly Réty remarque que le scrutin unique à un seul tour « a fortement entamé la légitimité d’un président mal élu en 2011 ». « Le Congo ne peut plus se permettre une nouvelle crise post-électorale » plaide maître Réty depuis Paris. Il faut dire que le scrutin chaotique de 2011 avait été entaché de nombreuses irrégularités et de fraudes massives. « Les contestations sur la légitimité occupent la quasi totalité du mandat. Le gouvernement est devenu l’annexe des institutions financières internationales s’il ne s’exerce à la censure publique. Le bilan sécuritaire est catastrophique. On compte en quatre ans, plus de morts qu’en trente années de dictature – la justice répressive quant à elle, guette les politiquement indociles ». Pour cet avocat, « le maintien du scrutin à tour unique pour 2016 ne pourra qu’exacerber ce malaise ».
Que fait l’opposition ?
Nombreux sont les observateurs des élections de 2011 à regretter la présidentielle à deux tours. Son retour permettrait d’exprimer la pluralité des partis et des programmes politiques, alors que le scrutin à tour unique privilégie la majorité en place qui peut alors compter sur les multiples candidatures de l’opposition pour s’imposer. Hamuli Réty déplore que les principaux partis d’opposition ne se soient pas emparés du sujet qui empêche toute alternance politique à la tête de l’Etat. Pour le président du CRID, cela s’explique d’une part par la certitude et un certain aveuglement d’Etienne Tshisekedi d’être sûr de l’emporter en 2011 « avec deux ou un seul tour ». Enfin, chacun des leaders de l’opposition espère pouvoir rallier les autres opposants sous sa bannière pour devenir « le candidat unique de l’opposition » . Bien sûr, aucun ne s’est désisté pour l’instant en faveur d’un autre candidat… pensant être « l’opposant n°1 ». Il est donc fort à parier qu’il y aura plusieurs candidats de l’opposition à la prochaine présidentielle. Et avec un seul tour, la Majorité n’aura qu’à s’entendre sur un seul nom pour l’emporter.
100.000 signatures
Pour parvenir à ses fins, Hamuli Réty s’appuie sur l’article 218-4 de la Constitution congolaise qui autorise la révision constitutionnelle à l’initiative des citoyens, « à la seule condition de justifier 100.000 signatures adressées au président de l’une des Chambres par voie de pétition ». Mais la route est encore longue pour cet agitateur d’idées. Une semaine après son lancement la pétition pour le rétablissement de la présidentielle à deux tours, seules 20 personnes avaient apposées leurs signatures. Mais Hamuli Réty a de la ressource : pour la création d’un Tribunal pénal pour le Congo, l’initiative avait attiré plus de 50.000 signataires. La pétition est accessible sur cette page.
Christophe RIGAUD – Afrikarabia
IL FAUT DEUX TOUR POUR SAVOIR PLUS SUR LES IDEES A CONDUIRE NOTRE PAYS
Je pense que nous devons nous référer à la Constitution avant de prendre une décision quelconque au sujet des tours.
NGANDI LITOKE F.B.
Mon cher Ngandi Litoke . L’article 218-4 de la constitution stipule : L’initiative de la révision constitutionnelle appartient concurremment:
1-au Président de la République;
2-au Gouvernement après délibération en Conseil des ministres;
3-à chacune des Chambres du Parlement à l’initiative de la moitié de ses membres;
4-à une fraction du peuple congolais, en l’occurrence 100.000 personnes, s’exprimant par une pétition adressée à l’une des deux Chambres. ..
le projet, la proposition ou la pétition n’est pas soumis au référendum lorsque l’Assemblée nationale et le Sénat réunis en Congrès l’approuvent à la majorité des trois cinquième des membres les composant. Tels sont l’esprit et la lettre de la constitution.
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Incompréhensible , pourquoi une telle suggestion? Vous avez crié haut et fort avec mort d’hommes, conséquence de la protestation énergique et déterminée. Pourquoi bon sang voulez vous apporter de l’eau dans le moulin de ceux qui le souhaite vraiment. On ne change pas les règles du jeux pendant le match.attention au faux penalty.
Les élections en un seul tour sont un raccourci qui ne laisse pas les protagonistes indifférents ! Même en sport, les championnats en aller et retour suscitent moins des contestations que ceux en un seul tour. Même si notre pays se veut être un pays qui ne veut recevoir des leçons de nulle part, il y a lieu de laisser la constitution originale plutôt que de la tripoter selon les voeux de ceux qui trônent dans les hémicycles « au nom du peuple », mais sans le peuple: LA DEMOCRATIE OBLIGE !!!
Vous avez tout dit, cher compatriote Thomas.
En plus du retour de la présidentielle à deux tours, il faudrait limiter le nombre de mandat à absolument 2 (consécutif ou pas).
Je crois que seuls les partisans du parti au pouvoir avait soutenu cette initiative qui a plongé le pays dans le chaos. Sans me mêler dans les politiques (Opposition VS Majorité), je pense à mon humble avis que nous devons tirer toutes les conséquences négatives de ce fameux « Tour Unique ». Si aujourd’hui on parle de la contestation, c’est parce que le Président actuel se trouve devant un grand nombre des congolais qui n’ont pas voté pour lui! Là Me Hamuli a pleinement raison, mais peut être il doit réfléchir autrement pour que cette pétition trouve sa place dans l’arène du peuple congolais. Personne ne peut mener un combat en étant à l’extérieur, mais si il était présent au pays, toutes les couches pouvaient se mobiliser comme un seul homme afin de la faire passer! La RDC actuellement est à genoux suite aux intérêts égoïstes de ceux là qui sont dans la majorité comme dans l’opposition.
Certes un scrutin à deux tours permet, dans une certaine mesure, à tout pays qui aspire à la vraie démocratie, d’éviter ou d’échapper plus tard à des situations aux effets pervers et inéluctablement antidémocratiques mais, le piège au CONGO serait LA REVISION DE LA CONSTITUTION qui serait une invitation bienvenue pour une certaine entité morale ou physique de la MAJORITE PRESIDENTIELLE de modifier l’article 220 de la constitution congolaise !!!!!! Pourtant, rien ne marche en RD-CONGO à part une certaine musique de la débauche et la prostitution talonnées de près par la multiplication des églises qui sont pilotées par des pasteurs de tous bords !!!!! Chers sœurs et frères, la RD-CONGO est à reconstruire en totalité !!!!!!!!!