Une mission judiciaire dirigée par l’avocat Bernard Maingain se prépare à partir vers les hauts-plateaux du Sud-Kivu à la demande de la communauté des Banyamulenge. Sa feuille de route : recueillir les plaintes des victimes de la vague de violences qui s’est abattue depuis plusieurs mois sur Minembwe et qui laisse craindre un embrasement général. Et le cas échéant, saisir la Cour pénale internationale
Une mission judiciaire dirigée par l’avocat Bernard Maingain se prépare à partir vers les hauts-plateaux du Sud-Kivu à la demande de la communauté des Banyamulenge. Sa feuille de route : recueillir les plaintes des victimes de la vague de violences qui s’est abattue depuis plusieurs mois sur Minembwe et qui laisse craindre un embrasement général. Et le cas échéant, saisir la Cour pénale internationale.
Est-il encore temps de stopper les manipulations identitaires dans l’est de la RDC, de refroidir la haine attisée pour des leaders populistes, de conjurer un remake de la Seconde guerre du Congo ? Dans un communiqué de presse signé ce 6 janvier à Bruxelles, Londres et New York, les avocats Bernard Maingain (Bruxelles) et Jean-Paul Shaka (New York) informent que les Banyamulenge (une communauté du Sud-Kivu apparentée aux Tutsi) résidant au Congo et ceux de la diaspora ont « décidé de s’opposer par la voie légale à la destruction volontaire, violente et sauvage de la communauté résidant sur les plateaux du Sud-Kivu en brûlant les logements, les fermes, en détruisant les animaux et en s’attaquant aux Banyamulenge vivant sur leurs terres ancestrales ».
Les tensions dans les Hauts-plateaux de Minembwe, au Sud-Kivu qui visent la communauté Banyamulenge datent de plusieurs mois. Certains pointent des groupes armés locaux et étrangers notamment, les « Maï-Maï Yakutumba», d’être à la base de massacres systématiques de cette communauté de pasteurs venus du Rwanda depuis de nombreuses générations. On a relevé des incendie systématiques de villages habités par les Banyamulenge et le vol à grande échelle du bétail. Une opération d’épuration ethnique qui ne dit pas encore son nom et dont les agitateurs tentent de faire diversion en agitant le spectre du « grand Satan » – le chef de l’Etat du Rwanda. : « Kagame passe à la vitesse supérieure, bientôt nous risquons d’être des colonisés dans notre propre pays. Non pas par les belges cette fois-ci, mais par le Rwanda. » Un argumentaire de « propagande en miroir » déjà utilisé par les extrémistes hutu pour justifier le génocide des Tutsi du Rwanda, et qui fait froid dans le dos.
L’objectif de Bernard Maingain et de Jean-Paul Shaka est de « contribuer par voie légale, à l’interruption des cycles de violence, à la restauration de l’Etat de droit et à la reprise d’une relation pacifiée entre toutes les communautés ». Une initiative soutenue par la Monusco, dont les responsables ne cachent pas leur inquiétude devant les accès de xénophobie, alors que leur mandat vient d’être renouvelé.